voyage 2006-2008

Parcours

En 2006, je suis reparti pour poursuivre le voyage de 2002-2003 en recommençant depuis le Québec. Les livres « Au fil des hommes » tome 3 et 4 témoignent de ce chemin…

Voici les messages du petit blog que j’avais tenu durant le voyage :

Le 11 septembre 2006, je suis reparti pour poursuivre l’aventure du tour du monde. J’ai décidé de partir en auto-stop de mon village pour me rendre à Paris. De là, j’ai pris l’avion pour Montréal, au Québec afin de poursuivre l’aventure là ou je l’avais arrêtée en 2003.

De l’aéroport, je suis parti à pied…

La route :

De Ploeuc sur Lié, direction Lamballe puis, je suis parti vers Nantes (arrêt dans une école). Ensuite, j’ai pris la direction de Paris (Nouvel arrêt dans une école à Bobigny). Le 15 septembre, j’ai décollé pour le Canada. j’ai atterri 8 heures plus tard à l’aéroport de Montréal, je suis sorti de l’aéroport. J’ai tendu mon pouce et j’ai montré ma pancarte » M40 Québec ». C’était parti pour poursuivre l’aventure.

petit résumé des trois premiers mois de cette aventure Québécoise :

L’accueil a été merveilleux.. J’ai toujours eu un toit pour passer la nuit. En échange, je n’ai jamais offert de dollars mais des animations ( conte, chant, danse, jonglage flûte, discussion). Je me suis rendu dans environ 35 structures pour partager des contes, chants et danses (écoles primaires, secondaires, universités (CEGEP), club de l’âge d’or, prison, rue). L’auto stop (appelé ici « faire du pouce » a très bien fonctionné). Au Québec, je me suis rendu au Lac St Jean, sur la côte nord jusqu’à Natashwan, dans le Charlevoix, en Gaspésie, au Nouveau Brunswick, aux Iles de la Madeleine, en Nouvelle Ecosse, au Cap Breton… Entre 12000 et 15000 kilomètres.

Mes souvenirs de ces lieux se résument souvent aux très belles rencontres que j’y ai faites. Des gens avec lesquels j’ai partagé un moment de bonheur que je n’oublierai jamais, des amis que je retrouverai un jour chez eux ou chez nous…

Les échanges culturels :

– Apprendre à dépecer un castor dans une réserve Amérindienne

– Vivre trois nuits dans la foret de Gaspésie en compagnie d’étudiants en tourisme d’aventure de 19/20 ans qui vivent à l’année dans ce lieu ( tente de l’armée, poêle au bois, sol en branches de sapin, lit fabriqué par eux-même…). Une leçon de simplicité et de vie à l’écoute de la nature et de soi-même…

– Rencontre avec les détenus de la prison de Montréal  : écouter l’interview sur le site :

http://www.souverains.qc.ca/indexhtml.htm (regarder dans la rubrique « 17 ans de rencontres »)

Les prisonniers semblent être des hommes qui n’ont pas été capables à un moment donné de gérer leurs émotions et, qui ont commis une erreur sanctionnée par la justice. Ils sont peut être juste plus sensibles que moi et n’ont pas eu la chance d’être encadrés pour canaliser cette sensibilité ???

– Dégustation de nombreux plats typiques (tarte aux bleuets, tourtière, pâté chinois, tarte au sucre, pudding chômeur…)

– Je rencontre parfois les grands parents de professeurs… Un grand-père, un vieux sage qui propose des remèdes à base de médecine Amérindienne.

– Ecouter un conte au lac St jean que j’ai entendu dans les montagnes des Asturies en Espagne. Un autre voyageur est déja passé par là en apportant son conte.

Anecdotes :

– Un soir je demande à une femme si je peux dormir dans son garage, elle refuse mais me propose de monter la tente… Parfait. Le lendemain, je leur conte une petite histoire et, trois jours plus tard je reviens dans l’école de ses enfants.

– J »ai revu des personnes rencontrées il y a trois ans, c’est beau de voir le parcours de chacun, la prochaine rencontre sera-t-elle en Bretagne ?

– J’ai conté lors d’un festival pour les gens qui vivent dans la rue, je me suis rendu compte des réalités de leur vie, de la sagesse de certains, des raisons ou des circonstances qui les amènent à ce style de vie, de leur plaisir de rencontrer le respect des gens qui vivent dans une maison et qui venaient passer un moment avec eux…

– J’ai eu droit à un interview qui est passé à radio-canada:

http://www.radio-canada.ca/radio/emissions/document.asp?docnumero=29658&numero=62

– Moins 20 degrés a été la température la plus froide vécue au bord des routes en Gaspésie (j’étais équipé pour),

– Ma façon de voyager est comparée à celle d’un quêteux de l’ancien temps (un quêteux à la recherche de quelque chose ? ). Ce style de vie me convient, une très belle expérience. Pour l’instant, le « quêteux » ou le « troubadour » a toujours eu un toit ou passer la nuit. Il n’a jamais utilisé l’argent pour trouver ce toit.

Je vais continuer ma route… Bise, Joyeux Noël et excellente nouvelle année à tous!

Sam.

Un grand bonjour des Etats-Unis !

La route :

Après avoir traversé la frontière au sud de Montréal, je suis arrivé dans l’Etat de New York. J’ai passé la dernière semaine scolaire de 2006 dans 5 écoles puis Noël avec une famille américaine. J’ai poursuivi vers le sud et la Pensylvannie pour rencontrer les Amishs. Je suis ensuite allé vers l’ouest (ohio, Indiana). J’ai passé le nouvel an avec une famille de l’Indiana. J’ai repris la route du sud ( kentuky, Tennesse). J’ai fait un petit détour par la Caroline du Nord pour rencontrer les indiens Cherokees. J’ai pris la route de la Louisianne en traversant les Etats du sud (états des africains-américains) ( Georgia, Alabama, Mississippi). C’est de Lafayette en Louisianne, après avoir traversé 11 états que je vous écris.

Le Pays :

Pour commencer, je tiens à dire que ces 7 semaines que je viens de passer aux Etats-Unis ont été fascinantes. Je me souviens avoir écris en 2003 que les USA étaient le dernier pays que je pensais visiter un jour, que l’accueil que j’avais reçu n’avait pas été des plus chaleureux…

Cette fois-ci, je tiens à témoigner de ces nouvelles rencontres. J’avoue que cette nouvelle impression de ce pays doit surtout être liée à une chose : je ne suis pas pressé donc plus disponible pour les rencontres,  je prends le

temps de rencontrer les gens. Je suis plus curieux et plus tolérant. Je les trouve vraiment sympathiques, humbles, vrais. Là, je généralise, car ceux que je rencontre ( ils me prennent en stop) sont sans doute les plus ouverts. Quelques anecdotes témoignent de l’accueil. En 50 jours, je n’ai  passé que deux nuits à la belle étoile ( il faisait doux), j’ai frappé quatre fois aux portes pour obtenir un lieu pour passer la nuit, et, les 44 autres nuits, j’étais invité par les gens.

Ce que j’écris doit dénoter par rapport aux informations de la télé à propos des Américains.

Ce qui change aussi avec 2003, c’est l’état d’esprit différent des gens. Nombre d’entre eux me parlent de la guerre en Irak. Ils semblent avoir pris du recul par rapport aux informations de la Télé. Ils pensent que leur président est un idiot qui ne pense qu’à lui. ( vengeance contre Saddam qui avait essayé de faire assassiner le père Bush et surtout guerre menée par l’argent). Des soldats retraités ou en permission me disent: « Nous ne devrions pas être là-bas. Nous sommes les envahisseurs, ceux que j’ai tués avaient une famille eux aussi, ils défendaient leur pays… »

En 2001, juste après les attentats, le monde entier sympathisait pour eux, avec sa politique, Bush a mis le monde entier contre son peuple.

Par contre, ce qui est triste, c’est de voir que les ordinateurs, les jeux vidéo et la télévision détruisent la  cohésion des familles. Beaucoup d’enfants sont rois et les parents esclaves. Les gens ne partagent pas grand chose, parfois même pas le repas. Les Américains ont des enfants très jeunes. Ceux que je rencontre quand ils ont 30 ans sont souvent dans leur deuxième mariage ou deuxième divorce. Les enfants ont de nombreux demi-frères et soeurs… Contrairement à ce que disent les gens, l’auto-stop n’est pas si difficile que cela mais les auto-stoppeurs ont une mauvaise réputation (serial killers). L’apparence est très importante ; la patience et l’envie de marcher aussi. Avec mon coupe-vent blanc, mon gros sac à dos et ma pancarte ( sans oublier le sourire), j’attends très peu de temps au bord des routes…

Les échanges :

Comme toujours, j’ai conté, fait chanter et fait danser dans les écoles ( environ 25 écoles de la maternelle à l’université). J’ai aussi rencontré des conteurs ( amérindiens et blancs). Le conte semble plus valorisé dans le nord des Etats-Unis que dans le sud… Je vais chercher pourquoi…

Ma rencontre avec les Amishs reste un des moments forts. Voici un site sur eux: http://fr.wikipedia.org/wiki/Amishs . Ces gens vivent en communauté, sans la modernité. Ceux que j’ai rencontrés en Pensylvannie, dans l’Indiana et le Kentuky étaient des agriculteurs ou des menuisiers. Ils parlent un dialecte qui ressemble à l’Allemand quand ils sont entre eux. Ils m’ont appris une de leurs chansons et je leur ai appris une des miennes. Ils vivaient sans électricité ( bougie pour le soir), sans télévision et sans téléphone. Ils sont très croyants et vivent hors de la société moderne. Ils s’en protègent radicalement. J’ai senti qu’ils étaient heureux et semblaient épanouis dans leur mode de vie. Ils sont très généreux et se satisfont de ce qu’ils ont. Ils m’ont donné une belle leçon de vie.

Les indiens Cherokees ont souffert (déportation en Oklahoma), désormais, ils tentent de préserver leur langue. Voici un site qui les concerne : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cherokee . Leur culture a longtemps été réprimée avant de devenir une attraction touristique. Le cherokee est réintroduit dans les écoles primaires en immersion. Deux ou trois sages m’ont parlé de l’histoire de leur peuple et de la médecine amérindienne.

Les Cajuns de Louisianne parlent encore français. Exclus de Nouvelle-Ecosse par les Anglais en 1755, ces français ont trouvé une terre ici. A l’école, beaucoup avaient cessé de le parler car l’anglais était obligatoire. Peu d’entre eux savent le lire ou l’écrire. Je rencontre sans doute la dernière génération de « vrais cajuns ». Notre accent est différent car ces derniers n’ont pas du apprendre la langue française normée de l’école. Ils roulent les R comme le faisaient les Acadiens de Nouvelle-Ecosse. Dans la ville de Lafayette, j’ai côtoyé des profs belges, français, québécois, du Niger… J’ai pu raconter mes contes en français. Leurs élèves parlent avec un léger accent ( de leur prof). En discutant avec des musiciens, au Québec j’ai retrouvé deux versions de chansons que j’avais apprises l’an dernier à Plaintel en Bretagne. La mélodie est différente ( plus lente et triste) mais les paroles sont les mêmes. Je suis ému de penser à ces hommes et ces femmes qui ont voyagé et souffert en chantant ces chansons. Les musiques Zydeco (mélange cajun avec du créole africain) et cajun qui font danser la Louisianne semblent avoir de longues années de prospérité devant elles.http://samuelallo.com/images/stories/echangesfamille%20quebec.jpg

Les « noirs américains », descendants des esclaves vivent essentiellement dans les grandes villes et dans les états du sud ( Géorgie, Alabama, Mississippi, Louisianne). Ils mettent un peu de swing dans les danses bretonnes et me montrent des danses très déhanchées… Je fais des efforts pour les imiter. On rigole bien lors de ces échanges!!!

Je me suis rendu compte que les Américains sont curieux de l’héritage de leurs ancêtres. Dans les classes, les origines sont tellement diverses Irlande, Ecosse, Angleterre, Allemagne, Afrique, Mexique, Amérique du sud…

Anecdotes :

– En faisant mes courses au supermarché, je me suis fais inviter à partager un repas et à passer la nuit (une fois en Pensylvannie, une fois en Indiana). La même chose s’est produite à la poste avec une grand-mère de 71 ans (en Louisianne).

– J’ai eu droit à un article dans un journal local de l’état de New York (cliquer ici), les bonnes nouvelles de noël, cela favorise la consommation…

– J’ai passé Noël dans l’Etat de New York avec une famille dont les origines étaient polonaises. La tradition du partage de l’hostie, le repas (piroguis), étaient comme en Pologne. La grand-mère comprenait quelques mots de la chanson que je lui ai chantée  » chva djevetchka do lasetchka ». J’ai fait des crêpes!!

– J’ai vécu le nouvel an dans l’Indiana. J’étais dans une famille, entouré d’enfants. Alors j’ai joué avec eux ( jonglage, cartes, jeux de société). Cela m’a changé du type de premier de l’an que j’ai l’habitude de vivre (certains ploeucois pourront confirmer), mais c’était une expérience à vivre… J’avoue que j’apprécierai différemment le prochain nouvel an !

– Dans l’état de New York, les &lèves me chantent Yankee Doodle, un chant partisan du Nord, au Mississippi, des élèves me chantent Dixie. La guerre civile du XVIIIème siècle n’a pas été complètement oubliée.

– Un dimanche matin, dans l’Indiana, au petit déjeuner, on me demande : «veux-tu faire un tour en avion ? » – Euh… Oui, quand je vais avoir fini mon bol de céréales ! (je survole la région pendant 30 minutes)

– Après s’être assuré que l’auto-stoppeur ne possède pas d’arme ou de drogue, la police le tolère. J’ai même eu droit à des petits tours en voiture de police car ces shériffs au grand coeur me déposent un peu plus loin.

Comme de la plupart des gens que je rencontre, je garde leur adresse mail pour les informer de ma progression…

– Au Kentucky, je rencontré un musicien qui joue de la bombarde (Bretagne), de la gaita ( galice) et du uillanpipe (irlande)… Ca ressource !!!

– Dans une école du Mississippi les enfants sont à 80% noir afro-américains, enfants d’esclaves. Un adolescent de 16 ans me demande:  » pourquoi la France refuse d’aider les Américains à amener la paix et la liberté en Irak, nous nous sommes allés vous aider à retrouver votre liberté en 1945…

– Des enfants dans un cours de sciences physiques me demandent ce que la France fait de ses déchets nucléaires.

– Evidement, je n’ai pas pu m’empêcher de chanter Tom Sawyer sur le bord du Mississippi. Qu’est ce qu’ils ont cherché à nous fourrer dans le crâne avec cette chanson ??  Et « Joe l’Indien », pourquoi devait-il faire peur aux enfants ???

– En Louisianne, à Lafayette, pour la première fois aux Etats Unis, je côtoie des francophones, (québecois (évidement, ils sont sympas), belges, français, haïtiens, du Niger). Je déconnecte presque de mon voyage, je me sens chez nous, je ne resterai pas pour le mardi-gras mais un peu de vie nocturne, cela fait du bien  !…

Le Mexique :

En rentrant dans ce pays, le choc a été brutal. Voir des enfants pieds nus dans la rue, des hommes drogués mendier, être appelé de toutes parts par les chauffeurs de taxis, d´autobus. Mais, la frontière n´est pas le lieu qui reflète la culture d´un pays.

Alors, j´ai continué de marcher. Et j´ai rencontré des familles… J´avais oublié que ces moments en famille étaient si beaux… Je n´en avais pas eu beaucoup aux Etats Unis. Plusieurs générations  réunies autour d´une table, sans télé, juste partager le moment ensemble, le peu que l´on a, on le partage… Ici, les gens mangent à leur faim, évidement, beaucoup rêvent d´aller aux Etats Unis pour y gagner de l´argent qui leur permettra de revenir vivre dans leur pays.

J´ái réappris à prendre des douches ( et des shampoings!!)  à l´eau froide.

Échanges :

Ce rêve d´aller en Amérique Latine, je l´avais depuis tout petit, depuis que je regardais « les mystérieuses citées d´Or« . C´est en quelque sorte mon rêve d´enfance. Grâce à la langue espagnole, je peux communiquer avec tous les habitants, les écouter, leur faire partager mes idées. Les efforts pour apprendre cette langue (avant de pouvoir aller étudier en Espagne), sont récompensés !! J´ai bien fait d´attendre pour venir.

J´apprends quelques chansons en espagnol et dans les langues locales, les langues qui existaient avant l´arrivée des Espagnols.

Dans les écoles, les enfants portent tous un uniforme.

Pour l´instant les seuls contes que l´on m´a racontés ont pour objectif de faire peur, je vais en chercher d´autres pour vous les ramener.

Anecdotes :

– Ector, Un chauffeur routier ( qui ne rentre que toutes les trois semaines chez lui décide de me présenter à sa famille). J´apprends à faire la tortilla de maïs avec sa femme, 10 personnes ( trois générations) vivent sous le même toit.

– Je passe quelques heures dans un village (entouré de plantations de café, manguiers, bananiers), avec le chauffeur du véhicule, nous pesons et chargeons 1,5 tonnes de bananes. Je m´en rappellerai à chaque fois que je mangerai une banane.

– Lundi matin, dans la première école ou je me rends au Mexique, les profs viennent juste de se rendre compte que les quelques ordinateurs ont été volés dans le week-end.

– A plusieurs reprises, j´ai fait un bout de route avec des chauffeurs du Guatémala, du Salvador ou de l´Honduras. Ils ramènent des véhicules usagés des Etats Unis. Le voyage est long et dangereux, mais il leur permet de nourrir leur famille en revendant le véhicule chez eux.

 La gentillesse au Guatemala

En descendant toujours plus au sud, je suis arrivé au Guatemala. J´ai pris la route des Montagnes pour éviter la chaleur et pour essayer de rencontrer des descendants de Mayas.

Le pays :

Route en très mauvais état, poussière, mais quels paysages ! 12 millions d´habitants qui parlent 23 langues différentes en plus de l´espagnol. En n´ayant passé qu´une semaine dans le pays, je ne vais pas faire de généralisation. Seulement dire que j´ai senti beaucoup de cohésion dans les familles que j´ai rencontrées. Une maison où vivent dix personnes. Un foyer où l´on cuisine au bois sur une plaque en fonte. Des contes, des légendes qui ne sont pas encore oubliées.

Des costumes traditionnels qui sont encore portés tous les jours .J´ai senti une fierté. On m´a aussi fait part du plus gros danger pour le pays: Les Etats Unis. Ces derniers apportent des religions ( christians, anglicans, évangélistes… Les gens ne savent plus en qui ou en quoi croire). Malgré tous les efforts des catholiques espagnols, certains célèbrent encore des rites mayas. Il existe des calendriers mayas très proches du rythme biologique de l´homme. D´après les mayas, l´homme n´est pas le propriétaire de la nature, il en est un élément et doit vivre en communion avec les autres.

Echanges :

Ecoles, université, orphelinat, lieu d´accueil pour les personnes agées abandonnées de leur famille. Chaque jour methttp://samuelallo.com/images/stories/enseignantsguatemala.jpg un  groupe sur ma route. Ces lieux d´échanges sont souvent l´endroit où je passe la nuit. J´apprends quelques chansons dans les langues mayas.

Anecdotes :

– Un enfant m´emmène dans ses montagnes pour me faire voir la « piedra encantada« , la pierre enchantée.

Les balles de jonglages font rire et sourire. J´ai bien fait de porter 1000 ballons de baudruche sur mon dos pour fabriquer ces balles.

– Je rencontre un vulcanologue guatématèque qui a traversé 3 continents pendant sa jeunesse (dans les années 70), il me donne ses trois règles du troubadour:

1/ Il marche là où le porte le soleil

2/ Il ne s´attache pas trop aux gens qu´il rencontre.

3/ Il vit en harmonie avec tout et avec tous.

Je ne suis pas tout à fait d´accord avec le numéro 2/, disons que je dois éviter de trop m´attacher aux gens mais je sens que ces rencontres m´accompagnent et que certaines amitiés sont crées pour la vie…

Salvador

Court mais intense

Les mexicains me racontaient que le Salvador avait « vendu son âme au diable ». En effet, depuis 2001, le Salvador a accepté la monnaie américaine, le dollar. Tous les gens s´en plaignent. Les prix ont augmenté, mais pas les salaires. Tous regrettent, sauf un ou deux qui étaient déjà riches avant et qui, grâce à ce changement, se sont à nouveau enrichis… Visite d’un lieu où l´on recueille des personnes âgées dont personne ne peut ou veut s´occuper. Chez nous cela s´appelle des maisons de retraite. Ici, la retraite n´existe pas. Ce sont des religieuses qui s´en occupent. Au début, ils ont quelques visites, mais rapidement, ils sont oubliés de leur famille. Jonglage, chants, contes discussions les font sourire pendant quelques heures. Ils ont des histoires très dures à partager. La guerre ( subventionnée par les pays riches) a fait beaucoup souffrir, une femme me raconte qu´elle a perdu 4 fils et son mari…En une matinée dans une école, j´apprends conte, chant, danses, recettes du Salvador.Nuit dans une cabane chez un ermite qui savoure les petites choses de la vie. Une bougie, un café ( fait avec du mais), une chanson, le chant de la forêt la nuit.Il y a de moins en moins de voitures particulières, mais grâce aux chauffeurs routiers, je poursuis ma route en auto-stop et à pied.

Honduras !

J’ai traversé le pays en restant dans les montagnes pour éviter la chaleur. ( 40 degrés c’est dur pour la marche)

J’ai d’ailleurs eu un début de tendinite (épaule, à force de charger mon sac et de le porter), mais  je vais mieux. Toujours aucun bus pris et aucune nuit à l’hôtel, je continue.

Échanges :

J’ai passé quelques temps dans des orphelinats ou des lieux de recueil d’enfants dénutris. Les parents n’ont parfois pas le choix, ils doivent se séparer de leur enfant pour lui permettre de manger à sa faim. J’ai rencontré des Canadiens ( encore des Québecois) qui participent bénévolement à des travaux dans ces lieux ( construction, animation). Ce sont des religieuses qui gèrent ces lieux.

J’ai vécu trois jours dans les montagnes du sud avec des gens qui ne connaissent pas l’électricité,  la TV, les réfrigérateurs,qui font le déplacement des marchandises à dos de mule. Le puits est le lieu qui permet aux gens de vivre ( boire, lessive, animaux). Les gens sont très chaleureux. Les familles sont nombreuses ( 8-10 enfants). Souvent, un ou plusieurs d’entre eux se sacrifie en partant travailler aux Etats Unis. Le voyage est incertain ( immigration illégale). Quand il réussit, il permet d’aider la famille. Au Honduras, le salaire est de 2 dollars par jour, il est de 100 dollars par jour aux USA. Mais la vie se fait dans la hantise de se faire attraper par la police.

Les recettes de nourriture et de boisson sont toutes à base de maïs. Héritage des ancêtres…

Je vous laisse car je suis en train de me faire dévorer les jambes par les moustiques dans ce café internet.

 Hay Nicaragua Nicaraguita, la flor mas linda de mi querer !!!!

(Début d’une chanson très connue)

En entrant, j’ai vu la pauvreté de ce pays ( enfants qui remplissent les trous dans la route avec du sable et des graviers en échange de quelques pièces des conducteurs.) Leurs places ne seraient-elles pas à l’école?

Dans les écoles que j’ai visitées, j’ai rencontré une soif d’apprendre de la part des élèves. Une gentillesse et une envie de partager.

Anecdote :

– Je marche en direction de la frontière du Costa Rica, en traversant la dernière ville, j’entends de la musique, c’est du rock (guitare, batterie, chant). Je m’arrête. Ma flûte me permet d’improviser avec eux. Ils veulent que je reste jusqu’au lendemain pour partager avec eux… Ne suis-je  pas là pour cela ? Alors je m’arrête. Nous improvisons un spectacle de contes musicaux pour les enfants du quartier, nous jouons de la musique dans le cimetière du village.. Ici, c’est la tradition de partager la vie avec les morts, d’amener de la joie, de la nourriture et de la musique auprès des tombes. Evidemment, mes valeurs, mes certitudes sont remises en questions, mais c’est le but du voyage…

– Manuel, un espagnol de 50 ans a quitté son pays pour créer un refuge pour les enfants de la rue. Il a créé une entreprise où le but n’est pas le profit mais le bien-être des employés… Les quelques bénéfices lui permettent de vivre et de nourrir les enfants… Sa générosité, son épanouissement m’a touché, ce genre d’initiative mériterait un appui…

J’ai reçu la joie de vivre et la générosité de ce pays, j’étais ému en sortant

Costa Rica

C’est à mon avis le pays le plus riche ou le moins pauvre d’Amérique Centrale. J’ai recommencé à boire  l’eau du robinet. Avant, je devais boire de l’eau en bouteille ou du puits pour éviter d’être malade.

Ce pays n’a pas d’armée. Il est considéré comme la Suisse de l’Amérique Centrale. Les étrangers viennent s’y installer sans crainte de coup d’état. Je suis allé rencontrer les enfants dans un quartier « chaud » de la capitale St Jose. Ici, Colombiens et Immigrés du Nicaragua vivent dans la pauvreté. On ne quitte pas son pays pour le plaisir… On ne vit pas la discrimination avec le sourire…

Mais cela semble exister dans tous les pays… Il y a toujours des bénéficiaires de la pauvreté des autres…

Anecdote :

– Dans une cour de récréation, je participe à un match inoubliable pour moi et sans doute pour les élèves. Malgré mes trois buts, nous perdons 5 à 4, l’honneur est sauf…

– Contrairement aux autres pays, je vois beaucoup moins de déchets au bord des routes, les enseignants du Costa Rica sensibilisent les élèves dès le plus jeune âge.

C’est quoi Panama ?

Je n’en savais rien avant de venir ici. Je ne savais même pas que l’on y parlait espagnol. La monnaie (balboa) est équivalente au dollars américain. D’ailleurs il y a beaucoup d’Américains qui travaillent ici. Je suis allé voir les Amérindiens, comme ceux du Guatémala, j’ai l’impression que ce sont ceux qui ont le plus conservé leur culture ( langues, enseignement dans leur langue à l’école).

Par contre, la religion y est très présente, de nombreux pasteurs, missionnaires des pays anglophones viennent prêcher la bonne parole. J’avoue que j’en ai assez de voir que l’on continue de détruire la culture des hommes en prétendant prêcher la vérité… Une fois qu’ils perdent leurs croyances, leurs langues, leurs chants, les Amérindiens essaient de copier le mode de vie américain, le pouvoir de l’argent. Ils s’y perdent… Heureusement, certains en sont conscients.

Car, dans les croyances amérindiennes, l’homme n’est pas le maître de la terre ni des êtres vivants, il en est juste un élément qui doit vivre en harmonie avec les autres…

J’ai poursuivi ma marche jusqu’aux montagnes (le Darien) qui bordent la frontière de la Colombie mais je n’ai pas pu y rentrer. La guérilla y est présente. Alors, j’ai fait un détour par la côte atlantique. A certains moments, il n’y avait plus de chemin dans la jungle. J’ai fait du bateau stop (même principe que l’auto stop) en m’arrêtant dans les écoles des îles ( amérindiens kuna yala : http://gsevenier.online.fr/kunaculturefr.html. Après avoir fait tamponner mon passeport, j’ai entrepris une marche de 5 jours dans la jungle Colombienne (presque sans me perdre) en longeant la côte pour arriver à la première ville colombienne.

Anecdotes :

– Un soir dans un village d’une île amérindienne, j’entends chanter, il s’agit de chants qui guérissent, de vieux sages chantent toute la nuit pour invoquer les Dieux de la guérison… C’est fort…

– Sur les îles, beaucoup de femmes s’habillent encore avec les vêtements traditionnels colorés ( voir les photos sur les sites cités plus haut)

– Le bateau qui m’emmène côtoie un banc de dauphins, cela donne tellement d’énergie de les voir nager à nos côtés, c’est beau…

Parcours :

Après avoir longé la côte pendant cinq jours ( 9 heures de marche par jour), j’ai pris un bateau pour arriver à Turbo, le premier port. J’ai ensuite pris la direction de Medellin. J’ai traversé cette ville pour ensuite prendre la direction de Cucuta, la dernière ville Colombienne avant la frontière du Vénézuéla.

Le pays :

Dans chaque village, des soldats semblent assurer la sécurité. Je les ai trouvés détendus, ils blaguent et veulent savoir ce qui me pousse à marcher ainsi… Cela m’a rassuré. J’ai eu un très bel accueil et reçu beaucoup d’aide de la part de conducteurs ( invitation à loger chez eux.) J’ai trouvé la culture colombienne très proche de la culture européenne (mentalité ouverte)  La guérilla continue d’empêcher les gens de vivre paisiblement. La drogue y est mêlée, les principaux consommateurs sont les Etats Unis et l’Europe. Pays des extrêmes, des très riches et des très pauvres… C’est ce qui engendre les conflits.

Anecdotes :

– Une rencontre avec des biologistes colombiens, je les ai accompagnés deux jours dans leurs observations de la ponte des tortues Luth. J’ai vu ces grosses tortues de 400kg  sortir de l’eau, creuser leur trou et pondre avant de retourner péniblement à la mer…

– Certains paysages sont impressionnants, certaines couleurs sont merveilleuses. Ce pays et ses habitants sont magnifiques !

 La grande traversée du Vénézuéla

Pays riche en ressources mais aux habitants pauvres… Pays d’inégalités.

Que faire?

C’est l’histoire d’un enfant, c’est l’histoire d’un président.

Né pauvre et conscient des inégalités, Il rassemble ses idées

Les expose à  son pays, son peuple l’écoute

Il devient président

Pour diminuer les inégalités, il force les riches à partager

Ces derniers protestent, veulent affamer le peuple en arrêtant de produire

Le président menace de nationaliser les entreprises qui ne veulent pas partager

Les riches qui ont le pouvoir des médias, critiquent les réformes

Eux, qui sont impliqués dans toutes les corruptions…

Les gens, les enfants croient ce qu’ils entendent, critiquent le gouvernement

Pour arrêter ces mensonges, quel choix reste-t-il au président ?

Nationaliser les médias ?

On crie au dictat !

Mais, s’il veut accomplir son rêve, quel choix reste-t-il au président ?

C’est l’histoire d’un président, c’est l’histoire d’un enfant.

Je ne dis pas que tout ce qu’il fait est bien, j’ai entendu beaucoup de compliments envers lui et beaucoup de critiques… Je ne suis pas là pour faire un sondage, mais juste pour partager avec les gens. Certains m’ont expliqué pourquoi une personne peut, de l’étranger passer pour un dictateur alors qu’il ne recherche que le bien de son peuple. Ce petit texte est un résumé de nos conversations.

Les vénézuéliens (tous ceux que j’ai rencontrés) ont été d’une grande chaleur, d’un accueil fantastique. Dans un pays où Américains, Israéliens ne sont pas les bienvenus, l’accueil est un art et les Vénézuéliens en sont des maîtres… Qu’est ce que l’on mange bien dans ces familles !!!

J’espère vraiment que les Européens resteront les amis de ce pays au président idéaliste dans un monde corrompu…

Anecdote:

– Le jeu de dominos est désormais pour moi un jeu passionnant, les Vénézuéliens m’ont expliqué les règles…

– Dans le sud du pays, j’ai rencontré des Indiens qui avaient tué un iguane et un crocodile. Ils avaient leur arc à la main.

– Pendant plusieurs centaines de kilomètres, je passe dans une sorte de documentaire animalier… Crocodiles, tortues d’eau, agoutis, oiseaux en tous genres, buffles… D’un camion, c’est beau à observer…

– Ici l’essence coûte 3 centimes d’euro le litre soit un plein de 35 litres pour l’équivalent de 1 euro… C’est impressionnant, il y a des puits de pétrole partout…

– Un ado avec qui je discute de mon voyage au bord d’une route me voit tendre le pouce. Il me demande : Combien de fois as-tu fait ce geste ?

Petit passage au Brésil

La gentillesse, le pacifisme, voilà ce qui caractérise les Brésiliens. Les enfants en tongs  à l’école. Je change de monde.

Echanges :

C’est aussi la première fois du voyage que je suis face à des difficultés de communication. J’essaie d’apprendre le portugais mais j’ai pris l’habitude de parler espagnol… A l’école, je me limite aux chants et aux danses. Je laisse les contes de côté. les balles de jonglage viennent à ma rescousse…

Les Amérindiens du village où je me suis arrêté tentent de préserver une culture qui est mangée par la masse brésilienne… La langue n’est plus parlée que par deux personnes dans le village… C’est la fin mais c’est devant qu’il faut se tourner. Je sens de la tristesse chez la prof de langue Amérindienne…

J’avais les larmes aux yeux en traversant la frontière, tant de kilomètres, tant de marche, tant de rencontres me séparent de mes premiers pas à Montréal  le 15 septembre 2006…

Je vais aller jusqu’en Guyane par le Guyana et le Suriname pour voter et je reviendrai au Brésil.

 Petit passage au Brésil

La gentillesse, le pacifisme, voilà ce qui caractérise les Brésiliens. Les enfants en tongs  à l’école. Je change de monde.

Echanges :

C’est aussi la première fois du voyage que je suis face à des difficultés de communication. J’essaie d’apprendre le portugais mais j’ai pris l’habitude de parler espagnol… A l’école, je me limite aux chants et aux danses. Je laisse les contes de côté. les balles de jonglage viennent à ma rescousse…

Les Amérindiens du village où je me suis arrêté tentent de préserver une culture qui est mangée par la masse brésilienne… La langue n’est plus parlée que par deux personnes dans le village… C’est la fin mais c’est devant qu’il faut se tourner. Je sens de la tristesse chez la prof de langue Amérindienne…

J’avais les larmes aux yeux en traversant la frontière, tant de kilomètres, tant de marche, tant de rencontres me séparent de mes premiers pas à Montréal  le 15 septembre 2006…

Je vais aller jusqu’en Guyane par le Guyana et le Suriname pour voter et je reviendrai au Brésil.

 Le Guyana

Entrer dans un pays dont on ne connaît rien, c’est quelque chose de fascinant. On est dans la situation d’un bébé, d’un enfant qui explore son environnement…

Une semaine plus tard, j’ai tellement à dire sur ce pays…

Je me suis remis à parler anglais. Je suis allé à l’école. Je me suis cru en Afrique… Tous les gens du village et de l’école étaient noirs ébène… Quelle différence après les pays latinos américains…

Pourquoi?http://samuelallo.com/images/stories/guyana2.jpg

Ici, on est dans une ancienne colonie anglaise. Les anglais ont amené des esclaves d’Afrique (c’est dans un village d’ex africains que je suis arrivé), des Indous d’Inde, des Amérindiens, des Brésiliens sont là  aussi, des portugais sont également venus…

Quel sacré mélange…

Et comment font-ils pour s’entendre?

Tous s’entendent… A part, au moment des élections où il y a des tensions entre les différents groupes ethniques ( beaucoup votent selon la couleur, pas pour les idées).

J’ai assisté à une conférence sur l’abolition de l’esclavage… J’étais le seul blanc à écouter. J’ai pris des notes. Ce qui est resté après l’esclavage : des gens déracinés, arrachés à leurs villages, un sentiment d’inégalité de races qui persiste encore de nos jours, une hiérarchie en Afrique où des chefs de village vendaient leurs villageois…

Echange :

La cuisine est le meilleur exemple de partage. Les Indous cuisinent africain, les Africains cuisinent amérindien ou indou…

Anecdotes :

– Un Indou de 67 ans (ici il n’y a pas de retraite)  a fermé sa boutique pendant 36h pour être mon hôte, me montrer les rizières, les usines de préparation du riz, sa famille. Il m’a dit: «  Action is my duty, reward isn’t my concern »

– Un Rastaman au volant de son camion me dit : « ici, tout le monde peut manger à sa faim, la drogue est le problème à la base de la criminalité, du besoin d’argent. » Keep peace man !

– Les gens m’arrêtent pour savoir d’où je viens, où je vais. Un homme me demande si je marche pour la paix ?

– En traversant la forêt, j’ai ressenti son énergie, sa force. Les arbres sont énormes, couverts de mousse très ancienne. Une partie de pays est un parc naturel.

Je rêvais de voir l’Amazonie depuis que j’avais 10 ans, je ne peux vous décrire les émotions provoquées par la réalisation d’un rêve d’enfance, un rêve que l’on met 20 ans à réaliser… C’est une sensation qui touche au coeur, au corps, à l’esprit, quelque chose qui restera à jamais présent…

 Le Suriname

Tiens tiens, moi qui ne suis jamais allé en Hollande, me voici dans un pays ou l’on parle Hollandais

Le peuplement du Suriname est similaire à celui de Guyana, il faut y ajouter les Indonésiens des Iles de Java et les Chinois.

Ici, on parle Hollandais (dutch), taki taki (créole) et un peu  anglais…

Échange :

J’apprends à jongler à un groupe de scouts. Je me rends dans une école d’un village indonésien. Dans la classe il y a 20 Indonésiens, 4 Indous, 1 Africain et 1 Chinois. Chacun parle sa langue maternelle à la maison et le hollandais àhttp://samuelallo.com/images/stories/surinam.jpg l’école. La télévision en anglais leur permet de comprendre quand je parle. Un point positif pour la TV qui enseigne les langues.

Anecdotes :

– Je passe une nuit dans un centre qui accueille des toxicomanes, l’un d’entre eux compare la drogue à la plante parasite qui, bien qu’elle l’embellit au départ, peu à peu étouffe l’arbre jusqu’à sa mort…

– Des Indous, qui m’ont hébergé une nuit  veulent faire un reportage à mon sujet. Ce reportage devrait être diffusé au Suriname et en Hollande. Ils font installer mon matelas, ma moustiquaire et me filment à l’intérieur comme un être curieux…

La saison des pluies bat son plein mais cela ne m’empêche pas d’avancer vers la Guyane car je veux voter.

 La Guyane française

Je traverse le fleuve du Maroni, et me voici en France

Je parle à nouveau  ma langue maternelle.

Le stop n’est guère plus facile car un voyageur reste un voyageur quelle que soit sa nationalité. Les gens des pays riches ne sont pas plus accueillants que les autres.

Mon frère Guillaume habite Cayenne où il travaille jusqu’à juin. Quel plaisir de vivre les retrouvailles!!!

Un peu de repos, un peu de confort, cela permet de décompresser doucement.

Echange :

Je me rends dans plusieurs collèges pour partager mon expérience de voyage et les contes avec les élèves. Le conte est, du fait des cultures de ces enfants, quelque chose qui les touche…http://samuelallo.com/images/stories/stlaurentdumaroni.jpg

Dans un collège, une classe a gagné un concours de contes. Le projet a permis aux enfants d’apprendre à s’accepter, à se connaître. Voici les nationalités dans la classe : Mong (Laos), Amérindien, Brésilien,Suriname, Guyana, République Dominicaine, Guadeloupe, Métropole, HaïtiQuand on se connaît et qu’on connaît ses racines, il est plus facile d’accepter celles des autres… Ces projets contribuent à combattre le racisme qui naît de l’incompréhension de l’autre culture, de la peur de la différence ressentie comme une agression…

– En remerciement de mes animations auprès de ses élèves, un collège de Cayenne ( collège kataye) m’a demandé ce dont j’avais besoin… Depuis de Vénézuela, je voyageais sans appareil photo ( un oubli dans un véhicule). J’ai désormais un nouvel appareil photo, troc en échange de contes

– J’ai conté dans plusieurs lieux en Guyane ( écoles, collèges, petit déjeuner du secours catholique, samu social, soirée dans un bar). J’ai voulu le faire à la prison pour partager mon expérience avec les détenus de la prison de Cayenne mais la personne qui pouvait me donner l’autorisation était en vacances jusqu’au mois de juin… Dommage…

Anecdotes :

– Lors d’une ballade en forêt, j’observe un paresseux. C’est pratique car il ne risque pas de s’enfuir. Il tourne juste la tête de l’autre côté pour ne pas être dérangé.

– En faisant ma procuration, je discute du Guyana au bureau de police, les policiers français ont une image totalement opposée de la mienne du Guyana et de ses habitants qu’ils arrêtent en Guyane pour vol ou trafic de drogue, ils les considèrent comme des sauvages… Et moi qui ai une si belle image du Guyana… j’en ai ramené des contes, chants, danses, recettes…

– J’avance toujours de la même façon, l’argent ne m’aide ni à avancer, ni à dormir… Ce sont les rencontres qui le font…

– Les pluies sont impressionnantes, (rues inondées en quelques minutes), j’arrive toujours à trouver un abri à temps. Sinon, je me sèche…

Une pause qui fait du bien.

Reparler français après 6 mois d’immersion ( en anglais ou en espagnol) m’a fait beaucoup de bien, m’a reconnecté avec mon pays. Retrouver mon frère, appeler la famille en France..

J’ai eu ma première douche chaude depuis 5 mois. Les shampooings à l’eau froide, on s’y fait bien…

Je m’en suis surtout rendu compte en sortant de Guyane, mon esprit était reposé, mes jambes et mon dos plein de forces, prêt  pour continuer le voyage…

Je repasse par le Suriname et le Guyana

De Cayenne, une route conduit au Brésil.

Mais, le Suriname et le Guyana ont été tellement accueillants, et les gens extrêmement chaleureux. J’y étais passé un peu rapidement pour arriver à temps pour les élections, alors j’ai décidé d’y retourner avant de revenir au Brésil pour poursuivre ma route.

La saison des pluies est bien arrivée. Marche et auto-stop sous la pluie ou attente d’une accalmie, sont désormais mon quotidien.

J’ai découvert un autre type de voyage : Repasser dans un lieu un mois plus tard :

Je m’arrête chez les gens que je connais déjà, nous approffondissons nos amitiés. Les séparations sont un peu plus difficiles. Les enfants au bord des routes chantent en français la chanson apprise un mois plus tôt. Leurs parents, leurs frères et soeurs veulent que je m’arrête boire un verre. Je prends le temps.

Connaître les cultures de ces deux pays mériterait d’y passer plus de temps

Pour cette fois, je ne fais que passer et savourer ces courtes mais intenses rencontres.

Annecdote :

– 6eme paires de chaussures.

– Georgetown, la capitale du Guyana est innondée. Scène surréaliste, des étudiants pêchent sur les pelouses devant leur salle de cours. Je photographie leur pêche: 3 tilapias de 25 centimètres.

– Sur la piste qui mène de Georgetown  au Brésil, les voitures sont rares (520 km de route bosselée). Je passe une nuit en transit dans le chargement d’un camion. c’est épuisant mais une magnifique expérience…

– Je retourne dire bonjour aux écoles où je suis déjà  passé. L’accueil y est encore plus chaleureux que la première fois. Je pourrais remonter ainsi jusqu’au Québec…

Mais l’aventure m’appelle ailleurs…

De retour au Brésil,

Je danse la Samba,

Je vais de ville en ville,

Pour apprendre le pas.

Jaune, vert, orange, bleu, le soleil, le Brésil, il sent la fête.

Je comprends de mieux en mieux le Portugais et je parle un  « portugnol » que les brésiliens comprennent.

– Première nuit au Brésil à  Boa Vista. Je me retrouve dans un centre culturel. Au programme, capoeira, danses brésiliennes et le lendemain, jonglage, danses bretonnes ( pour le troisième âge), j´avoue que pour les brésiliens et les brésiliennes, je sens que mes danses manquent de déhanchement, nous improvisons un Andro-samba…

– Au milieu de la jungle, un camion s`arrête ; juste pour permettre à un petit auto-stoppeur breton de Ploeuc sur lié de faire quelques pas de gavotte sur l´Equateur. Et c´est reparti. Un peu plus loin, un amérindien marche avec un arc et des flèches dans la main, je me demande ce qu´il doit penser en voyant un blanc lui faire un signe de la main de la fenêtre du camion.

– Depuis deux mois, je voyage sans carte. J´en dessine une au fur et à mesure des rencontres. Je sais juste le nom de la prochaine grande ville vers laquelle je me dirige. Cela a des inconvénients ( être parfois un peu désorienté) mais aussi des avantages : ( être là où on est sans se projeter dans une destination future). Pour traverser le Vénézuela, le nord du Brésil, le Guyana, le Suriname, la Guyane, cela m’a réussi, il y a peu de routes.

Manaus est une ville de 3 millions d´habitants au milieu de la jungle. Une route y arrive du Nord, celle qui continue vers Porto Velho est abandonnée. Je suis obligé de poursuivre en bateau ( pendant 4 jours), c´est le moyen de transport local . Cela devrait me permettre de me reposer, mon corps est fatigué de la route…

Un bateau dans l´Amazonie :

150 hamacs accrochés les uns à côtés des autres, les uns au-dessus des autres, évidement comme je me couche tard et je dois ramper sous les hamacs des autres pour rejoindre le mien. J´apprends de nouveaux jeux de cartes et nous avons la visite des dauphins de l´Amazone.

– Un brésilien qui a été jusqu’à Paris par un cargo depuis la Guyane m`explique son aventure avant d`avoir été renvoyé de France : « j´aurais aimé être accueilli dans ton pays comme tu l´es dans le mien… »

– Certains travailleurs brésiliens reviennent voir leur femme et leurs enfants après un an parfois deux ans de travail à Manaus.

– Un japonnais qui voyage à bicyclette se trouve sur le bateau, il a mis deux ans pour rallier l´Alaska au Brésil et compte continuer encore un an jusqu´en Argentine. Il est sacrement équipé ( GPS, altimètre…). Il a du mal à comprendre ma facon de voyager… 3 ans sur un vélo, il me semble un peu plus fou que moi…

Ce bateau est devenu en trois jours une sorte de grande famille.

Repartir seul sur la route n´est que plus difficile mais qui a dit que vivre un rêve est tous les jours facile?

Ce soir, je dors à la belle étoile au point de rencontre des trois frontières (Brésil, Perou, Bolivie)… Une nuit inoubliable en regardant la lune de l´hémisphère sud ( elle est renversée, comme un sourire ). Demain, je reparlerai espagnol !

De temps en temps, je reçois des messages d´encouragement, ils font vraiment du bien. Je me permets de les partager même si je n´ai pas l´autorisation de leurs auteurs, ils m´ont ému et remotivé, merci à eux :

Merci, alors, je vais continuer un peu…

 Fantastiques moments au Pérou

La route :

J´entre au Pérou par l´unique frontière avec le Brésil. Pendant 700 kilomètres, sur une piste en construction ( la trans-océanique Brésil-Pérou), je marche dans la poussière mais de nombreux routiers m´aident. Cette région est la jungle ( moustiques, serpents, singes) . Je prends ensuite la route de Cusco ( capitale de la culture Inca) . Je me fais déposer à 5000 mètres d’altitude pour descendre en discutant avec les bergers… Je ne suis pas resté à Cusco ( des milliers de touristes), mais je suis allé dans les écoles des petits villages incas. J’ai ensuite pris la direction de la Bolivie en passant par la région de Puno et en longeant le lac Titicaca. Le jour, je suis en short mais, la nuit, il fait -10 degrés.

Le Pays :

Le Pérou est le seul pays d´Amérique du Sud qui possède les trois climats ( jungle, Montagne, côte). Plus de 70 langues y sont présentes. Le Quechua lien avec le site( http://fr.wikipedia.org/wiki/Quechuas) semble être la langhttp://samuelallo.com/images/stories/perou2.jpgue dominante après le Castellano (le mot « espagnol » semble être un mot tabou, les génocides et les violences de la colonisation sont des souvenirs très présents surtout dans la région de Cusco). Pauvre si on compare à ce que j´ai vu du Brésil, la vie des péruviens est dure. Les mines sont exploitées par les entreprises étrangères, les habitants sont en majorité paysans (moutons, lamas, alpagas) ou artisans pour le tourisme, beaucoup vivent du troc. Mon budget nourriture est de un euro (4 soles) pour une journée. Le salaire d´un péruvien est en moyenne de 100 euros par mois. En cette saison, l’hiver, la nuit descend à -10, -15 degrés, le gouvernement a déclaré l´état d’urgence dans certaines régions mais prend du temps pour réagir (des enfants sont morts de froid le mois dernier)…

Les échanges :

Il y en a eu beaucoup. Des visites dans les écoles de la jungle, chez les amérindiens de la jungle, chez ceux des montagnes (les descendants des incas).http://samuelallo.com/images/stories/perouenfants.jpg

Je dors dans un camp de chercheurs d´or dans la jungle, l´un d´entre eux joue de la Quena (flûte). Il me donne l´adresse de son père de 85 ans. Je lui rends visite dans son village de montagne (à 4500 mètres d´altitude). Le moment est merveilleux. 6 des petits enfants sont réunis. L’un d’entre eux me traduit en espagnol les contes de son grand-père (ils me parlent des mystérieuses cités d´or, des condors). Ensuite, il traduit mes contes bretons et écossais en quechua). Dans l´école du village, les enfants parlent tous quechua. De nombreuses personnes s’activent pour la survie de leur langue et de leur culture.http://samuelallo.com/images/stories/perou3.jpg

J´apprends à  porter des troncs d´arbres dans la jungle, couper du trèfle pour les vaches et peindre des occarinas pour les touristes dans la montagne. J´en ramènerai une.

Anecdotes :

– Dans une village amérindien de la jungle, tous les habitants passent la soirée silencieusement devant la télévision ( les enfants ne parlent plus leur langue). L’après- midi, je me suis lavé ainsi que mes vêtements dans le fleuve.

Je marche dans le brouillard à 5000 mètres d´altitude, le froid est terrible. Je rencontre des moutons très étranges. Ils ont un long cou… Mais oui, j´avais oublié, je suis au Pérou, il y a des lamas et des alpagas!!!

– Dans la jungle, je rencontre un Chaman, il partage avec moi  quelques secrets, mais je ne vais pas les dévoiler sur internet, ah ah ah…

– Je suis pris en stop par des touristes et alors, avec eux, je visite quelques ruines. C´est intéressant, impressionnant. Mais on est sans arrêt harcelé par les vendeurs c’est pourquoi je préfère rencontrer les gens. Alors, je n´irai pas à Machu Pichu.

– J’ai dormi 5 nuits sous ma couverture de survie, dont une sur la place d’un village au milieu des paysans descendus avec leurs marchandises la veille du marché. La vie de ces gens est tellement rude… Au petit matin, sous les couvertures, je découvre des enfants de 3, 4 ans… Il a fait -15 degrés. http://samuelallo.com/images/stories/perou4.jpg

– Dans les grandes villes comme Cusco, les rencontres m’offrent un hébergement (une nuit dans un salon de coiffure, une autre dans la famille d’une étudiante)

– Tout en ramenant la nourriture des vaches sur mon dos, je chante des chants appris (à Plaintel) en Bretagne ( « m’en revenant de St Brieuc, m’en revenant de St Brieuc, là,  j’ai passé pour voir nos blés, Papillon vollage, y’a ti rien de plus beau que… » Les quechuas chantent dans leur langue  » Urpito tchata, uva curcani« . Le souffle nous manque, mais pas le sourire.

– Au bord d’une route, une vieille femme m’invite à goûter sa chicha (alcool de maïs fermenté). Elle me chante la marseillaise… Un de ses souvenirs d’école…

– En grimpant un col, je croise deux cyclistes anglais, ils arrivent de la terre de feu ( en Argentine) et remontent jusqu’en Colombie. Ils me prennent en photo.

Quand je marche en montagne, je machouille des feuilles de coca, cela coupe la faim, donne des forces et permet de supporter l’altitude. Ces feuilles font partie de la culture des Incas. Ce sont les Américains et les Européens qui ont inventé la cocaïne et qui veulent que la coca soit illégale. Alors qu’ils l’importent. En tout cas, les thés de coca ont guéri mon estomac (qui avait subi le choc de l’altitude).

– Je passe quelques heures à l´alliance francaise ( cours de francais), nous passons un moment sur le site. Je me sens tout drôle en écoutant l´interview avec les prisonniers de Montréal. Pour bien vivre le présent, je dois mettre le passé de côté. Voici bientôt 10 mois que je suis sur la route.

– Dans une école, j´apprend une chanson en Quetcha, je chante la chanson des aztèques du Mexique, des mayas du Guatemala.

– Je suis interviewé par une radio locale ( pas de possibilité d´enregistrement), Je chante en Breton, en Aztèque, en Quetchua, en Français et en Espagnol. Un jeune qui écoute la radio débarque dans l’émission pour déclamer un poême en quechua. Au ton de sa voix, je sens que son coeur est entièrement dévoué à sa chanson, ses racines vibrent en lui…

Au bord du lac Titicaca, je rends hommage à Yves Nicolas ( de Ploeuc sur Lié) en jouant un air qu’il m’avait appris à la bombarde. Les lamas et leurs bergers tournent leurs têtes, On peut être loin des gens physiquement et les sentir très proches…

– A 40 kilomètres de la frontière de la Bolivie, je marche. Un chauffeur s’arrête, il va dans ma direction, il me dit :  » Dieu nous a offert cette vie, elle est tellement courte qu’on n’a pas le temps d’être triste et négatif. Vis aujourd’hui comme si c’était  ton dernier jour sur terre. La joie est la pierre philosophale qui transforme tout en or. » Il me laisse à la frontière, le soleil brille. Je prépare mon passeport.

La marche permet vraiment d’être en contact avec les gens, de voir leur vie, de répondre à leurs questions. Parfois, les gens me croisent, ils me revoient le lendemain 50 kilomètres plus loin, ils s’arrêtent. Ils veulent savoir ce que je fais, pourquoi je le fais, et décident alors de m´inviter chez eux, dans leur village. Ces moments d’hospitalité familiale sont un ressourcement nécessaire à ma santé physique et morale… Je reçois les conseils et partage les moments qui permettent de continuer…

 Traversée de la Bolivie

La route :

Je suis entre dans le pays en longeant le lac Titicaca. J`ai pris la direction de la Paz. Je me suis fait déposer dans le ville de Alto ( à 4200 mètres d`altitude). Il fait -10 degrés la nuit.

J`y ai été accueilli par les volontaires (belges) d`une association qui aide les enfants (Educateurs Boliviens, soutien scolaire, moral). Après quelques jours passés avec eux, j’ai commencé la descente vers le sud du pays. Nouveau problèmes d`estomac en descendant dans la vallée vers Santa Cruz ( il parraît que c`est normal, même pour les Boliviens). Découverte de la culture Ayamara. Puis vers la pampa pour retrouver la famille d`un bolivien rencontré sur le bateau au Brésil. Je me suis ensuite dirigé vers la frontière Brésilienne dans la poussière.

Le pays :

Trois types de climat ( altitude, vallée, forêt). En fonction de leur lieu d`origine, les gens sont très différents. Un Bolivien me dit : ici, c’est comme en Palestine, on ne pourra jamais être d’accord. 9 millions d’habitants, 2 millions de descendants d`européens( qui possèdent les terres riches) et 7 millions de descendants des amérindiens. En ce moment le président Evo Morales, un amérindien est au pouvoir. Il favorise les siens, les autres protestent ( mais ils faisaient la même chose quand ils avaient le pouvoir). Après lui viendra un autre qui lui aussi favorisera un groupe et entraînera des mécontentements… Le problème est que l’opposition cherche seulement à critiquer pour atteindre le pouvoir, ensuite, elle va profiter de sa place au pouvoir pour s’enrichir sans remplir ses promesses… Ainsi est la politique dans de nombreux pays…

Je passe quelques jours avec l`association NIDELBARMIE. Des éducateurs qui apportent un soutien scolaire avec une pédagogie alternative à base de jeux ( mathématiques, français) créés par l’association. Ce sont environ 1300 enfants qui profitent quotidiennement de ce soutien. Des éducateurs formés par l’association travaillent avec les groupes dans les quartiers. L`échange avec les éducateurs est intéressant.

Dans une université bilingue après avoir écoute les chants en langue aymara et quetchua, le directeur m`autorise à participer. Nous avons répété la veille. Je chante un chant à danser accompagné de Quéna, Charango, guitare devant 1300 étudiants… Un grand moment !

Actuellement, ce sont les vacances scolaires de mi-année. Je suis plus avec les familles et dans les orphelinats, dans une prison aussi. Je laisse des balles de jonglage derrière moi… Même dans la prison, ainsi, ils vont s`entraîner au jonglage.

Anecdotes :

– Je sors de la frontière et aide trois petites filles à tirer leur chariot sur 2 kilomètres ( elles vont ramasser du bois). Elle veulent m’offrir un chewing gum en remerciement. Je reprends ma marche. Je tends le pouce. Un camion s’arrête, il va à La Paz. Cool. Nous discutons en traversant le Plateau des Andes. Arrivé à la Paz. Il me dit avec le sourire : Maintenant, il faut payer. J’ai beau lui expliquer le concept de l’auto stop, mon voyage dans lequel je n’ai pas utilisé d’argent pour me déplacer, les écoles ou je me rends. Il ne veut rien savoir… Il veut de l`argent. Je ne cède pas. Je lui donne des clémentines et de la farine de mais. Il est content. Son camion est à lui, ce sont toujours les plus riches qui veulent plus…

Et la je pourrais penser, le stop en Bolivie, cela ne fonctionne pas ! Mensonge !!! Ne jamais généraliser… Depuis cette expérience, j`ai été pris en stop par des dizaines de chauffeurs plus sympathiques les uns que les autres (invitations). Le stop en Bolivie, cela fonctionne bien, comme sur le reste du continent américain. (il y a des endroits où il y a peu de voitures, alors il faut marcher, d’autres ou il faut être patient… Cela fait partie de la vie du voyageur…)

– Sur la piste qui rejoint le brésil, je suis couvert de poussière, je marche dans quelques tempêtes de sable… Le vent se calme. Je m`arrête, m`assois sur mon sac à dos. j`écris.

Nous sommes le 11 juillet 2007.

Dix mois sur la route

Le mot  » Loin  »  n`a plus de sens

Des chaussures usées par les cailloux

La poussière

Et deux pieds qui poursuivent, inlassablement

Une quête…

Aujourd’hui, je croise, boliviens, péruviens, brésiliens

Et demain, argentin, paraguayen, urugayens…

Un temps qui s’ecoule, lentement

Au rythme des rencontres

Etre pour cheminer, il faut l`accepter

et le faire accepter

La vie de voyageur, un rythme à prendre,

Savoir se poser, mais peu de temps,

Savoir arriver, savoir quitter

Le coeur heureux, toujours joyeux

Dis moi sur la route,

Marche vers l’autre,

Car lui aussi, attend cette rencontre…

Je me relève, je charge mon sac à dos, et je reprends la route…

 Retour au Brésil

Pour rejoindre le Paraguay en passant voir un ami Bolivien à l`est du pays, il était plus simple de repasser par le Brésil.

Le soir, je rencontre un couple de voyageurs chiliens. Ils ont une tente et me propose de camper avec eux. Il fait froid et je n`ai pas envie de dormir dehors. Alors je pars à la recherche d`une famille d`accueil. 30 minutes plus tard, après quelques minutes d’explications, je suis assis entoure de 3 enfants. Un joue de l`accordéon, l`autre de la guitare et le petit dernier veut me voir jongler… Y`a des soirs comme cela.

Je reste le lendemain chez cette famille et un ami à eux m`amène dans une autre ville où il m`héberge lui aussi chez sa famille. Sa femme me chante une chanson brésilienne dont voici la traduction :

Aller de l`avant :

Je marche lentement car j`ai trop souvent été pressé

Je souris car j`ai trop souvent fait la tête

Aujourd’hui, je me sens plus fort,

et peut être même plus heureux, qui sait…

J`ai la certitude que je sais peu de choses ou presque rien

Mais je connais les matins au bord des routes

J`ai goûté aux saveurs des différents peuples

L`amour est nécessaire pour que le coeur batte

La paix permet de sourire

La pluie donne vie aux fleurs

Je pense que réussir sa vie,

C`est simplement savoir marcher

Et aller de l`avant

Une journée se termine et une autre va commencer

Chacun de nous compose son histoire

Chacun porte en lui le don.

Le don d`être capable d`être heureux…

Le lendemain, je rédigeais ce texte, et après une journée de marche et de stop, c`est une nuit à la belle étoile qui concluait ma journée sur le chemin du Paraguay…

Paraguay

J’entre dans un pays dont je ne connais rien, rien du tout… Quel suspense !

Je traverse le pays du nord au sud. Marcher ici est super agréable, du soleil, 20 degrés, l’idéal. La nuit, je sens l’hiver (-5 degrés), « y faité fret » comme disent les québécois… Mais j’ai la couverture de survie…

Le pays :

Seul pays d`Amérique qui a conservé la langue des amérindiens. Ici on parle guarani. A l`école les enfants sont bilingues. Dans les campagnes certains ont du mal à parler espagnol.

Échange :

Ce sont toujours les vacances, je ne me rends pas dans les écoles mais dans les familles. http://samuelallo.com/images/stories/paraguay.jpg

J’ai mis en place la rubrique 4 questions, ( lien avec la rubrique). Deux paraguayens m’offrent deux belles réponses.

Anecdote :

Premier soir au Paraguay, le jour avance, je sors d’un village, une personne me cours après et m’invite à m’asseoir chez elle avec sa famille. Etrange ! Parmi eux, je me sens en sécurité. Alors, quand ils insistent pour que je dorme chez eux, dans le canapé, j’accepte. Quel accueil !  Apparemment, ils font cela avec chaque voyageur qui passe… Soirée carte, chants !!!

Deuxième soir, des adolescents acceptent que je loge chez eux. Nous jouons aux cartes. Un bon moment. Quand le père arrive, il enchaîne les questions. Il est très méfiant. Finalement, il me dit de dormir sur le ciment, dans la cuisine et ajoute. « Tu peux prendre ce que tu veux dans la maison mais ne fais pas de mal à ma famille! » Je lis la peur dans son regard. Je le comprends, je suis l’étranger, celui qui fait peur… Je le rassure. En m´endormant, j´entend la télé qui diffuse un film violent. La violence entraîne la violence et la peur… Le lendemain, à 5h30, nous buvons le mate ensemble ( un thé spécial que l’on boit avec une sorte de paille en métal). Il part au travail, je poursuis ma route…

– Je passe deux soirées et une journée dans une pépiniere, je travaille avec les employés. Cela fait du bien de me reposer entouré des plantes, elles me transmettent plein d’énergie.

 Encore un nouveau Brésil.

Ce pays est tellement immense qu’à chaque fois que j’y entre,  j’ai l’impression que j’arrive dans un nouveau pays. Rien à voir avec Rio et la samba. Ici, je suis chez les Gauchos, les cow boys du sud… Ici, j’ai la même couleur de peau que les autres. Descendants d’italiens, allemands, français, polonais, certaines personnes parlent encore les langues de ces pays…

Échanges :

Une fois de plus je tombe en période de vacances. Je passe plus de temps sur la route et avec les familles. Je comprends désormais le portugais et je me fais comprendre ( en portugnol). Je rencontre quelques accordéonistes, histoire d’enregistrer une mélodie à apprendre au retour…

Anecdote :

Un soir, la nuit tombe, je frappe à une porte, je ne vais rien raconter, les photos qu’ils ont prises lors d’une reconstitution ( le lendemain soir, j’étais encore chez eux) parlent d’elles mêmes…

Les jours suivants, j‘ai vécu des moments difficiles ( fatigue et longues journées de marche, sous la pluie…) mais des rencontres et l’expérience du précédent voyage m’ont permis de surmonter ces moments( sinon, j’aurais certainement abandonné).

Je ne vous écris pas cela pour me plaindre, mais juste pour faire savoir que ce voyage n’a pas été tous les jours facile.

La traversée du dernier état Brésilien ( Rio grande do sur) est difficile car les gens ont très peurs de me prendre en stop et l’hiver est bien là. Mais je vois la frontière de l’Uruguay qui se rapproche, j’ai hâte de pouvoir parler espagnol, parler avec tous les gens que je vais croiser, Uruguay, un nom de pays qui me faisais rêver quand je collectionnais les timbres

Merveilleux Uruguay

Entrer dans un pays qui est inconnu et en ressortir en ayant crée de nouveau liens d’amitié avec quelques personnes… Une des raisons du voyage.

La route :

Il n’y en a pas beaucoup et je ne vais pas aller sur la côte. Je prends mon temps car le pays est petit, je pourrais le traverser en une journée, mais je rends visite à plusieurs écoles (communautés allemandes, russes, ménonnites ( religion spéciale)).

Le Pays :

Seul pays d’Amérique sans amérindiens ( tous exterminés et les 4 derniers ont été emmenés par les colons Français pour les étudier et les montrer aux parisiens). Quelle honte !!

La coupe des arbres et l’élevage sont les deux grandes activités du pays. L’économie est très dépendante des marchés Brésiliens et Argentins.

Je ne veux pas généraliser, pourtant je dois mentionner que l’expérience que j’ai vécu en Uruguay me laisse une impression de chaleur humaine merveilleuse. Les gens me disent: « Notre pays est petit, alors si nous ne sommes pas solidaires entre nous, comment allons nous nous en sortir ? »

Echanges :

Fin des vacances d’hiver : Retour aux Ecoles !!! Tous les jours ! L’accueil y est magnifique. C’est vrai que j’arrive de loin. Je dors deux nuits à l’internat d’un lycée agricole. Nous improvisons une soirée contes qui termine en débat philosophique. On me pose les questions   » Et toi, crois tu en Dieu ? « , « Pourquoi sommes nous sur cette terre ? ». Nous y réflechissons… Au coin du feu. C’est beau, vraiment beau… partager ces moments de vie…http://samuelallo.com/images/stories/uruguay.jpg

L’habit ne fait pas le moine. On juge souvent selon l’apparence… Les discussions aident souvent à comprendre ce qui se cache derrière l’apparence d’une personne… J’apprends beaucoup, chaque jour, au final, je ne sais toujours que peu de choses…

Anecdotes :

Il fait vraiment froid la nuit (-5 degrés). En bref, c’est l’hiver. L’accueil est tellement merveilleux en Uruguay, j’ai l’impression que je peux aborder n’importe qui dans la rue, il trouvera une solution pour m’aider. Vendredi soir je dors chez le boucher, samedi soir chez la pharmacienne et lundi, chez la bibliothécaire. A chaque fois, je ne demande rien, les gens m’invitent juste après une petite discussion. Les soirée sont joyeuses !!!

– San Javier, un village de 4000 habitants a été fondé par des Russes. Certaines personnes le parlent encore. Quel plaisir d’utiliser les mots appris dans l’autre voyage. Les enfants de l’école me chantent Katiusha en Russe et en Espagnol. J’apprends les danses russes.

– Gartental, communauté de descendants d’Allemand. A l’écoles les enfants sont bilingues, me voila qui parle allemand en Amérique du sud. (cette communauté a émigré après la seconde guerre mondiale, depuis les zones que les Russes ont pris aux Allemands).

– Certaines frontières avec l’Argentine sont fermées. Les écologistes protestent car la Finlande est en train de construire une usine à papier sur les rives du fleuve Uruguay. Cette usine se trouve en Uruguay, elle va polluer une grande zone. Les pays riches (qui se disent protecteurs de la nature) polluent ailleurs, loin de chez eux… De même, les Espagnols (en échange d’une diminution de la dette externe de l’Argentine) ont le droit de venir pêcher dans les eaux du pays sans respecter de réglementation. Pourquoi les Européens ne respectent pas ailleurs, les lois qu’ils s’imposent sur leur territoire. Certains humains vaudraient-ils toujours moins que d’autres ???

PS : La rubrique « 4 questions » ( lien) commence à se remplir.  Les gens de tous les pays sont plein d’une sagesse que l’on a parfois tendance à oublier.

PS : Je tiens à dire un grand merci à Louis Allo, car c’est grâce à lui (et à Bertrand le créateur) que ce site internet existe.

Aller, je traverse le pont.

Je sors de l’Uruguay avec les batteries rechargées. Etrange d’arriver dans le pays le plus au sud du continent… Avant de traverser le pont qui enjambe le fleuve Uruguay, un homme me parle de Villa Elisa, d’une communauté de savoyards qui est venue coloniser une région de l’Argentine. Je prends cette direction. Et voila qu’on me parle français pendant ma première soirée en Argentine.

Le pays :

Du nord au sud, l’Argentine fait plus de 4000 kilomètres de long, (équivalent à la distance entre le sud de l’Espagne et le sud de la Norvège). Cela fait une trotte !! Pays d’immigrés, ici, je me sens chez moi, je veux dire dans mon élément… Les gens ont la même apparence physique, le même sens de l’humour, seul mon accent me trahit et incite la curiosité des gens. Une fois au sud de Buenos Aires, le stop fonctionne bien. Je pourrais arriver à la terre de feu avec un seul routier mais je veux rencontrer plusieurs chauffeurs et je m’arrête dans les écoles des villages. http://samuelallo.com/images/stories/argentine2.jpghttp://samuelallo.com/images/stories/argentine.jpg

Aujourd’hui, je vous écris de Gaiman, une communauté d’immigrés du Pays de Galles. Ici, certaines personnes se sentent celtes. On danse les danses galoises, chante les chants galois. Certains enfants apprennent le galois à l’école. Je leur ai chanté une chanson en breton et ils l’ont comprise. L’émotion était grande, très grande.  Pour moi, c’est vraiment spécial. Quand je regarde la carte de l’Amérique, je vois le Cape Breton au Canada où j’avais rencontré des descendants d’Ecossais et me voici de nouveau chez des celtes. Hier j’ai dormi chez un professeur descendant direct de galois et aujourd’hui dans la famille d’un élève descendant des amérindiens Tehuelche. On m’explique l’histoire de la colonisation. En Patagonie, les premiers arrivants sont venus, à partir de 1865. Avant, il n’y avait que les nomades Tehuelche et Mapuchis.

Ce midi, j’ai pique niqué sur le dolmen du village entouré du cercle de 12 pierres. Hé oui, même les druides sont arrivés jusqu’ici!

Il ne me reste que 1500 kilomètres pour arriver à Ushuaia, à la Terre de feu…

Samuel Ullo

( ha ha ha, elle était facile, prochain message : en direct du glacier, je jouerai de la flûte pour les pingouins)

PS : Souvent, alors que je vous envoie ces beaux messages, je suis entouré des enfants de 7 à 30 ans qui jouent à la guerre dans les cybers… Les coups de feux ne cessent pas pendant 2 heures…

Ushuaia, tierra del fuego

Et au bout de la route, il y a une Ile : la Terre de feu. http://samuelallo.com/images/stories/ushuaia7.jpg

Et au bout de l’ile, une ville: Ushuaia…

J’y suis arrivé…

Natashwan, Gaspe, Le cape Breton, le Canada et le Québec semblent à la fois bien loin mais sont pourtant si proches dans mon coeur…

Cela fait tout drôle d’être au bout du continent. Je me revois sortir de l’aéroport de Montréal, à pied, le sac sur le dos, c’était le 15 septembre dernier…

Et voila, le continent américain est traversé. Sans utiliser d’argent pour me déplacer et pour dormir. C’était l’objectif : vivre comme un troubadour… Et en 2007, c’est encore possible de le faire ( clin d’oeil à André Brugiraux qui l’avait fait dans les années 70 et à ceux qui pensent que ce n’est plus possible)

Hier, quand le chauffeur m’a dit :

-« tu vas où? Moi, je vais à Ushuaia? », il restait 600 kilomètres et je sortais d’une école où j’avais passé la matinée…

Je me suis bien entendu avec lui, nous sommes arrivés au bout du continent en écoutant la musique bretonne de Carré Manchot de Gilbert, du Tango argentin, et la chanson SOPHE ( lien avec la chanson). Je ne vous cache pas l’émotion… Tous les visages, tous les sourires rencontrés sur ce chemin dans les différents pays, ils défilaient dans ma tête…

La route se termine 20 kilomètres après Usuhaia, j’y vais à pied mais je suis pris en stop par une twingo rouge. Cela fait tout drôle de terminer ma descente du continent en voiture française. Cette fois ci, je n’ai pas le choix, je savoure le paysage et je fais demi tour, la twingo prend la direction du nord et me dépose un peu plus loin… Au bord de la route…

La Fin du monde est aussi le début du monde…

En remontant vers le nord de l’Argentine :

J’accuse une fatigue physique et mentale. Je compare parfois mon voyage à un combat, un combat contre la peur des autres. Les gens ont peur de moi, je dois sans arrêt gagner la confiance : quand elle est gagnée, nous partageons quelques moments et puis je repars sur la route. L’intensité des moments est parfois indescriptible… Malgré tout, c’est de recommencer chaque jour avec de nouvelles personnes qui est le plus éprouvant, le plus dur…

Voici donc mon petit Bilan :

Voici un an que je vis en voyage, que je vis comme un troubadour, que je vis du voyage…

Encore plus que dans le premier périple, j’ai fait l’expérimentation d’une autre façon de vivre, je vis de troc.

En échange de ce que j’offre chaque jour ( contes, chants, danses, jonglage, fabrication de balles, flûte, magie de cartes), je reçois ce qui me permet d’être heureux. Je reçois l’hospitalité, les sourires des enfants, des adultes, des personnes agées. Je reçois un toit pour me reposer, des vêtements, des provisions, une paire de chaussures pour continuer, faire une lessive, parfois je reçois de l’argent ( pour envoyer des mails, appels téléphoniques, acheter quelques provisions pour la route).
Je ne demande rien, l’échange se fait naturellement, je suis voyageur, les gens devinent mes besoins.


Je suis allé dans plus de 200 écoles en 365 jours, chaque soir, j’ai eu un toit, moins 10 nuits ( choisies) sous les étoiles…

J’ai beaucoup appris en côtoyant les autres, il y a ceux qui recherchent un bonheur matériel, ceux qui recherchent un bonheur spirituel, ceux qui tentent de combiner les deux… Que se soit dans un pays du 1er ou du 1/3 monde, la vie n’est facile pour personne, les difficultés sont différents.

J’ai surtout appris à relativiser chaque chose, à apprécier les idées des autres. Chacun a ses raisons pour avoir son point de vue. Mais la vérité existe t-elle?

Une chose est certaine, on n’est pas grand chose sur cette terre, mais chaque être constitue une richesse. Le bonheur se situerait peut-être dans la rencontre et le partage… ( la rubrique 4 questions ( lien) en témoigne)

Il semble que les gens s’épanouissent dans l’art, mais l’art fait peur. On ne peut pas le contrôler. J’ai l’impression que, dans tous les pays, on tente de minimiser l’accès à l’art pour mieux contrôler, on veut faire croire aux gens que le bonheur est matériel ( devenir riche, célèbre, passer à la télé…)

Heureusement, dans chaque pays, les hommes et les femmes recherchent une alternative… Ces gens- là sont l’espoir du monde… Ils font rêver et donner confiance dans la possibilité de réaliser ses rêves… J’en croise sur le chemin, le contact est établi, nos chemins se recroiseront peut-être.

On  me dit : Que c’est beau… Faire des choses sans penser au gain financier…

Certains me demandent :

Est-ce possible de vivre ainsi toute une vie?

Non, enfin oui, c’est possible, mais on a tous besoin de recevoir quelque chose en échange de notre production pour vivre, ce que je fais est rémunéré par l’hospitalité, les échanges, un enseignement, et parfois, de l’argent… Mais l’important est de faire les choses sans rechercher uniquement le bénéfice, prendre plaisir à ce que l’on fait, vivre et partager le moment.

Il est intéressant de se poser la question suivante :

Pourquoi faisons- nous les choses, dans quel but faisons-nous nos travaux quotidiens, que ressentons-nous lorsque nous les réalisons?

Au bord de la route, certains constats pourraient me mettre en colère ou me démotiver :
– Devant la pollution des pays riches ( pas seulement chez eux mais surtout dans les pays qu’ils exploitent)
– Devant les gouvernement qui contrôlent la pensée des peuples ( on veut faire croire aux gens que les émigrés sont la cause des difficultés des gens à trouver un travail). C’est ce qui avait conduit les Nazis à supprimer les Juifs… Or, il semble clair que le système dans lequel nous vivons conduit à la destruction ( pollution, consommation sans réfléchir aux réels besoins d’un être humain)… Les gens qui contrôlent la télévision sont ceux qui ont le pouvoir… Ces mêmes personnes ont besoin du travail et de la consommation des autres pour s’enrichir…
– L’indifférence  de certains face aux difficultés des autres…
Et si nous cherchions le bonheur dans la réalisation de ce pour quoi nous sommes sur terre… ce que nous murmure notre coeur…  Sûrement pas, assis devant la Télévision! Les hommes sont naturellement solidaires, la société tend à leur faire perdre cette solidarité naturelle pour leur inculquer un « chacun pour soi ». A quoi bon être négatif, cela ne changerait rien, mieux vaut chercher le positif des situations. Evidemment, j’ai parfois des moments de fatigue physique ou mentale.. Mais cela se produit dans tout type de vie. Lorsque l’on sait que le combat que l’on mène est juste, on trouve les forces et souvent les appuis pour le poursuivre! Je vais continuer à vivre cette vie qui me rend heureux, ainsi que les gens que je rencontre.

Et si certains se laissent tenter par ce genre d’expérience de partage de passions, nous pourrions peut-être changer le monde!!!


On ne vit qu’une fois. La vie est un voyage, de la naissance à la mort, choisissons de faire un bon, un beau voyage…

Le Chili

Je traverse la Cordillère des Andes pour entrer au Chili. 3 mètres de neige sur le bord de la route. De l’autre côté, le vent du pacifique a apporté les nuages, il pleut des cordes. Nous sommes samedi soir, le plus mauvais soir pour un troubadour pour trouver un hébergement (soit les gens sortent, soit ils reçoivent des invités). C’est finalement une famille d’agriculteurs qui accepte d’aider le voyageur trempé.

Je descends jusqu’à l’ile de Chiloe pour partager quelques contes dans cette île aux sorciers. L’accueil y est merveilleux (après-midi et soirée en famille, voir photos dans anecdotes). Je reprends la route de Santiago pour arriver avant la fermeture des écoles pour vacances scolaires. Le pays est long, très long… Ici c’est le paradis des auto- stoppeurs, les gens sont super solidaires. Je n’ai jamais autant vu d’auto stoppeurs, il y en a partout, et de tout âge.

Le pays :

Sortir d’une dictature subventionnée par les Etats-Unis pour empêcher la montée des idées communistes, cela laisse des séquelles… Les gens sont encore divisés. Chacun me tient un discours et avance ses arguments… J’écoute. Ici, le model est les Etats-Unis : les riches sont très riches, et les pauvres le restent, tout est privé. L’école est privée et ne tient pas le rôle d’ascenseur social. Un SDF me dit: « regarde mon pays, regarde le monde, crois-tu que la fin justifie les moyens? » ( il répond aux 4 questions voir lien sur page accueil)Les chiliens sont très différents des argentins, plus introvertis (eux ne sont pas descendants d’italiens). J’apprécie les différences de ces peuples, chacun m’offre ce qu’il est… Traditions culinaires, danse « la cuéca »…

Anecdotes :

– Sur l’île de Chiloé, un après midi en famille :- Le 11 septembre, je célèbre l’anniversaire de mon départ de Ploeuc sur Lié : 1 an sur la route !!! Le 15 septembre, je célèbre 1 an de marche, de stop et de rencontres sur le continent américain. Toutes les occasions sont bonnes pour fêter !!- Chercher un lieu pour me loger est chaque soir une aventure. Cela nécessite des discussions avec des passants dans Santiago.- A l’alliance française, je suis accueilli et les enfants de 12 classes entendent contes et récits de voyage. Je reçois même une somme qui va me permettre de racheter un appareil photo (celui reçu en Guyane a disparu en Argentine : cela m’arrive d’être étourdi…)

– Surprise : A l’alliance française, deux élèves me demandent : vous êtes déjà allé en Turquie ? Oui, lors de mon autre grand voyage. Alors, on vous a déjà vu au Lycée Pierre Loti à Istanbul ! Je n’arrive pas à y croire, dans ma vie, je suis allé faire des animations dans 4 lycées français ( Istanbul, Changaï, Lisbonne et Santiago). C’est beau de retrouver deux fois les mêmes élèves, ils sont un lien entre mes deux voyages… Je leur chante la chanson apprise il y a 4 ans en turquie « Uskudar a gi deeriken … » Ariel et Léa vivent avec leurs parents depuis 3 ans à Santiago.

Je cherche un moyen de poursuivre ma route par la mer… Cela m’amène au port de Valparaiso…

– Je devais de toute façon y passer pour remplir une mission : Depuis la ville de Québec, je portais un petit papier avec un message pour un artisan de Valparaiso. Le trouver n’a pas été chose facile. Mais j’y suis parvenu : désormais, je porte un petit papier pour une québécoise, de la part d’un artisan de Valparaiso… La mission est accomplie, la rencontre avec cet homme fût belle, un sage, son sourire m’a marqué. Il nous partage les réponses aux quatre questions ( voir lien sur le menu)

– Des gens m’ont dit qu’elle est belle et mérite d’être partagée, je me rends au journal de Valparaiso pour raconter mon histoire. On me dit de revenir plus tard. Je reviens trois fois… Les journalistes sont trop occupés ( ce sont les fêtes du pays, il y a beaucoup de morts et d’accidents, les journalistes doivent couvrir cela…). Alors je repars… Vous devrez sentir ma colère que je transforme en anecdote : Le monde est ainsi, les gens veulent connaître le malheur des autres, cela aiderai à se sentir heureux ? Le bonheur des autres n’intéresse personne… Il y a du temps pour les mauvaises nouvelles, pas pour les bonnes. Peu importe, je continue de vivre à ma façon…

– Je conte dans les bars de Valparaiso, des anecdotes de voyage, des contes celtes, on me loge en échange, je savoure le vin chilien, l’ambiance est à la fête… Deux jours plus tard, je croise un gars dans la rue, il me demande de lui raconter de nouveau la fin du conte ( celui du Roi Arthur), il ne l’avait pas bien entendu, à cause des bières…

– Une ancienne prison de Valparaiso a été transformée en lieu de rencontre pour les artistes. J’y conte devant un groupe de jeunes qui sont là par hasard. Je choisis le conte sur la liberté entendu à la prison de St Brieuc… même quand les gens n’ont pas le droit de faire des voyages, leurs histoires voyagent…

– Je suis invité à un repas de famille, une femme se demande:  » Combien de temps dure une vie avant de se terminer… »

– De retour à Santiago, je passe une nuit dans une maison occupée (un squat) avec de jeunes punks et des étudiants en arts. Les discussions sont belles et intéressantes. Il y a une place pour quelques contes du voyageur.

Interview en espagnol à Santiago :

http://www.radiotierra.com/otros/cuento_con_vos/cuento_con_vos.mp3

 Nouvelle-Zélande


C’est en Nouvelle Zélande que l’oiseau s’est posé. Je suis arrivé à 4 heures du matin à l’aéroport et j’ai repris ma marche et le stop. Changement de langue, changement de niveau de vie, changement d’ambiance au bord des routes…

Après une journée en ville à Auckland, j’ai repris la route. Je suis arrivé en Nouvelle Zélande pendant les vacances scolaires de printemps. Alors en attendant que les enfants reprennent le chemin de l’école, j’ai fait le tour des deux iles du pays en stop.

Le Pays :


Il est le plus jeune du monde. En 1789, alors que la France faisait sa révolution, les premiers colons arrivaient en Nouvelle Zélande. Les Maoris s’y étaient établis depuis le 11ème siècle. De tous les peuples rencontrés depuis mon départ de Ploeuc, les Maoris sont les autochtones les plus fièrs de leurs racines. Ils me parlent de leur langue, leurs danses, leurs légendes, de leurs croyances. Les enfants des écoles chantent dansent avec beaucoup de plaisir pour partager leur culture.Les autres néo-zélandais sont originaire des migrations (Anglais, irlandais, Ecossais…). Le rugby et les All Blacks sont l’emblème du pays ; La défaite contre la France a été vécu comme un deuil national pour une grande partie de la population. 4 millions d’habitants vivent dans ce pays grand comme la France (3 millions dans l’ile du Nord et 1 million danhttp://samuelallo.com/images/stories/nvlzelande.jpgs l’Ile du sud). L’île du sud est très sauvage, il n’est pas rare de faire 300 kilomètres sans voir de maison. Par contre il y a des moutons partout ( plus de 40 millions dans le pays). Le stop est facile, les chauffeurs qui s’arrêtent disent qu’ils le font parce que je souris au bord des routes. Certains m’invitent chez eux. Je sens que les gens vivent paisiblement, loin des peurs de l’autre. Le Woofing (travailler quelques heures en échange d’un hébergement et d’un repas) est très développé sur l’ile ( je casse un peu de bois en échange d’un repas).
C’est étrange d’avoir 12 heures d’avance sur l’Europe. A chaque fois que je me lève, les français entamment leur soirée. Le niveau de vie du pays est sensiblement le même à celui de la France.

J’ai réussi à vivre en nouvelle Zélande avec un budjet zéro ( mes animations scolaires et familliales m’ont permis de vivre un mois en Nouvelle Zélande sans dépenser d’argent).

Échanges :

Évidemment, je suis en train d’apprendre le Haka ( que les rugbymans font avant les matchs). Il en existe de nombreuses variations ; l’objectif est d’invoquer les esprits des ancètres pour se préparer à un combat loyal.
Les contes de korrigans et de séalkies (contes écossais), plaisent aux gens. Je conte dans les bateaux qui relient l’ile du Nord et celle du sud. A chaque fois, je me fais inviter par une famille pour loger une nuit chez eux.
Je rends visite à 8 écoles. Nous tentons de mettre en place une correspondance entre une école Maori et une école de Bretagne. Celle mise en place il y a 1 an au Québec avec Pommeret en Bretagne semble avoir fonctionné…

Anecdotes :

– Première soirée en Nouvelle Zélande à Auckland, je parle français. Barbara et Marion, des profs de l’alliance Française m’invitent chez elles. J’avoue que cela fait plaisir de retrouver la chaleur de chez nous. Une bouteille de vin rouge célèbre cette rencontre !
– Je loge une nuit chez une famille très sympathique. Au retour je m’arrête dans l’école des enfants.

Une nuit dans une bergerie, il fait 1 ou 2 degrés, le vent le froid et la pluie sont rudes mais le lendemain, le soleil brille !!!
– Je réussi à négocier mon entrée dans un festival en échange d’une heure de contes. Je participe à la marche sur les braises. Je ne me brûle pas, faut juste marcher vite sans trop réfléchir.
-Le lendemain, nous sommes une trentaine à regarder le match de rugby, au début, les Néo Zélandais sont très confiants, mais, juste avant la fin du match, un d’entre eux me demande « Do you run fast ? », I hope you do. « Est ce que tu cours vite ?. J’espère pour toi !. La déception est immense pour les gens. Certaines personnes me disent : « Cette défaite va affecter notre économie, c’est notre image mondiale qui est abîmée ».
– Le jour de la défaite des All Blacks, je dis que je suis Suisse ou Belge, je ne veux pas leur rappeller leur défaite. Mon accent français ne les aide pas à oublier leurs larmes.
– Le lundi qui suit la défaite, c’est la rentrée des classes. Des adolescents accueillent le troubadour dans leur classe. Je les fais chanter en français. Leurs questions après avoir écouté le recit de mon voyage en Amérique:  » As tu regardé le match hier ? Que penses tu de l’arbitrage ? »
– Je me rends au pied de Tane Mahuta, l’arbre le plus grand et l’être le plus ancien du pays. Il est le symbole du Dieu de la forêt. J’ai une pensée pour l’arbre que j’ai quitté à Ploeuc sur Lié, ses racines descendent vers celles de Tane mahuta de l’autre coté de la terre.

Je cherche un bateau pour continuer mon voyage vers l’Australie, beaucoup de gens me disent que c’est impossible mais je vais quand même essayer.

J’écris un petit texte :
Marcher au bout du monde.
Marcher pour apprendre,
Se confronter et s’étonner
Ne pas juger, juste songer.
Accepter ce présent tel qu’il nous est offert
Respecter la différence
Une richesse à découvrir.
Prendre chaque évènement comme une aubaine
Et se sentir présent dans chaque instant
Faire un choix et l’assumer.
Etre si loin pour un jour revenir si près
Cette distance n’est que matérielle
Mais le Coeur est immatériel.
Il peut sentir la distance dans la promiscuité,
Isolé de tous, il peut vibrer et sentir une présence
Marcher sur le chemin, même au bout du monde,
Quand on sait que c’est le bon chemin,
Est un plaisir de chaque instant.
J’ai traversé trois continents à pied et en stop.
Il m’en reste deux à découvrir
C’est par la que je me dirige.
Le frottement des lanières du sac à dos a usé le tissu sur mes épaules,
Quelques trous apparaissent
Je pense à mon grand-père dont les chemises étaient usées au même endroit
Par le frottement des sacs de pommes de terre qu’il portait
Je suis fier de lui ressembler…
Notre œuvre est différente mais lui comme moi,
Nous avons lutté pour essayer de réaliser quelque chose…
Embarquer pour une traversée...


Face à l’océan… Me voici au nord de la Nouvelle Zélande, dans un port, Opua. Un couple de Québécois bien sympathiques a accepté de prendre un troubadour à bord (voici leur site et leur bateau www.cap-sur-le-monde.com). Je ne le crois pas encore vraiment, je vis un nouveau rêve, me voici devenu équipier sur un voilier. J’apprends plein de nouvelles choses, pour l’instant, ce sont les préparatifs du bateau (les noeuds, les cordes, l’apéritif…). La traversée vers l’Australie devrait prendre 10 jours. Nous attendons les vents favorables. En attendant un éventuel départ, je savoure cette nouvelle aventure. Sur le bateau, les cuillères chantent, la musique et l’ambiance sont joyeuses!!!

J’essaierai d’envoyer des nouvelles de la traversée…

Dés que le vent soufflera…

Comme dit ma grand mère : même si cela ne va pas bien, il faut faire que ça aille quand même !


Que dire… Après 7 jours de mer, le plus dur semble passé, pour un baptême de mer, c’est un baptême de mer ( je n`ai pas été malade : heureusement). Une traversée en mer de Tasmanie et dans le Pacifique sud, c`est vraiment quelque chose à vivre (cela n`a rien à voir avec une journée en mer à la pêche aux maquereaux avec Manuel Quéinnec dans la baie de Morlaix).


Y`a les côtés difficiles : le tangage constant, toujours se tenir quelque part pour ne pas tomber (les abdos travaillent fort), essayer de dormir en bougeant, assurer ses heures de surveillance (8 par 24 heures), dont un 2 heures-6 heures du matin qui est parfois dur à apprécier… mais il y a aussi les bons cotés : l`immensité de l`Océan, les énormes vagues, la visite des albatros, des poissons volants, les nuits sous les étoiles, sous la lune, dans le gros temps, être seul au milieu de l`immensité… On n`est pas vraiment rien, mais on est vraiment pas grand chose… Bons moments quand même : les bons petits repas que préparent mon équipière et mon capitaine. Et quand Chantal se met à jouer des cuillères, on oublie presque que l`on est en mer.
Je dois avouer que Jean François et Chantal sont deux anges qui veillent sur leur apprenti matelot. Je fais ce que je peux pour être utile : je tire sur les cordes et ma spécialité : c`est la vaisselle à l`eau de mer ( pour économiser l`eau douce) !


Dans 4 ou 5 jours, nous devrions apercevoir les côtes de l`Australie, ce devrait être un grand moment (terre en vue mon capitaine !!! ). En attendant de reprendre ma place au bord des routes et dans les écoles, je vais me laisser porter par le vent dans les voiles du Rabaska…

Le voilier stop !

 Arrivée en Australie

Vidéo en ligne :

Ouf,


Cela fait du bien de retrouver la terre ferme.


Cette traversée a été une rude épreuve. 11 jours en mer de Tasmanie et dans le pacifique pour 1300 miles marin ( 2100 kilomètres). J’avoue que je ne suis pas près de réembarquer tout de suite… J’ai besoin de récupérer. Mes compagnons de voyage m’ont expliqué que cette traversée est difficile du fait des changements de cap en fonction du vent.

A chaque fois, le corps devait se réadapter à un nouveau mouvement du bateau. Grâce à Chantal et Jean Francois, mes deux anges gardiens, j’ai réussi à réaliser deux rêves…
– Je me suis prouvé que je suis capable de vivre une traversée en voilier( c’est fait)
Je tenais aussi à prouver qu’il est possible de faire une traversée en Bateau-stop entre deux pays en demandant aux bateaux amarés au port, sans avoir d’expérience de navigation ( c’était mon cas), il faut juste montrer de la bonne volonté, faire preuve de patience et de persévérance.

site à consulter : www.cap-sur-le-monde.com

Je vous offre un petit texte écrit sur le bateau, le 8ème jour en mer :


Pacifique

Etre de chair sur l`océan
Goutte humaine qui va de l`avant
Corps qui ondule au rythme des vagues
Je suis le marin qui vogue
Au centre de l`horizon circulaire
Que je scrute inlassablement
Sur ce bateau qui garde son cap
Je suis porté par ta masse liquide
Onde, vaste gouffre bleu profond
Tes secrets m`inspirent et me fascinent
Sur ce chemin aquatique
En équipier d`une traversée
Je t`ai trouve de toute beauté
Et jamais ne pourrai t`oublier
Le crayon à la main
Berce par ta sérénité
Les mots me manquent pour te décrire
Alors, pour clôturer ce petit hommage
Je vais juste essayer de plonger
Une fois de plus
Mon regard
Dans les mystères de ton âme…

Le soir de notre arrivée à Brisbane, nous savourons le champagne. Le lendemain, je reprends ma marche au bord de la route. Je quitte mes compagnons québecois du bateau-Rabaska, lieu et moyen de transport où j’aurai passé le plus de temps dans ce voyage, et me lance à la rencontre du peuple Australien.

 A la rencontre du peuple australien

Voici quelques images d’une belle rencontre à Brisbane : un couple de musiciens passionnés de musique bretonneés de musique bretonne. Chants, danses, musique, contes… Ils m’aide à reprendre les forces nécessaires pour reprendre la route. Un magnifique et chaleureux accueil au bout du monde…

Quelques jours à Brisbane m’ont permis de reprendre des forces après cette traversée, de récupérer quelques paires de lentilles pour continuer (à être ébloui), mais surtout, de faire de belles rencontres ( australiens, anglais, français).

La première femme qui me prend en stop me dit :

« Carry on enjoying life, it is not a practice one… »
« Continue d’apprécier la vie, cette vie n’est pas un entraînement… »

Cela démarre bien.

A Brisbane, je suis même invité 4 jours à l’avance dans une famille en tant que troubadour ( je reçois un repas et un toit en échange de contes et de jonglage, la soirée est belle):

Inviter un troubadour pour la soirée, à l’approche de Noêl, voila un beau concept.

J’ai décidé de traverser l’Australie jusqu’à Perth en évitant les grandes villes et en passant par le Nord. Je ne prends pas de carte pour éviter d’être effrayé par les distances. L’auto-stop a une très mauvaise réputation ( la télévision est passée par là), mais être pris en stop n’est pas difficile. Je dois juste enlever mon chapeau et mes lunettes pour sourire au conducteur.

Ce pays :


Immense. 1200 kilomètres sans voir une habitation… Cela ne m’était jamais arrivé…
95% de la population habite sur la côte. De nombreux kangourous morts jonchent les bords des routes ( ils viennent y manger les herbes vertes qui y poussent) et sautent devant les voitures!!!

Les aborigènes : Perdus dans une société qui ne leur convient pas??? Les décisions politiques ne semblent pas améliorer leur situation. Leur vie nomade ne pouvait plus cohabiter avec la vie « moderne »… Ils ont été parqués dans des « réserves » où ils reçoivent de l’argent sans rien redonner en échange… L’alcool et les machines à sous semblent être les principales occupation d’une majorité… triste réalité. Je les trouve très violents entre eux. ( 50 officiers de police dans un village pour une population de 500 habitants)… Ils parlent encore leur langue mais ne la partagent pas avec les blancs. Certains adolescents ont un portable et utilisent internet mais vont chasser et pratiquent des rituels ancestraux. 

Quelques sages aborigènes me font comprendre qu’ils ont juste des valeurs différentes ( leurs valeurs) et les blancs n’ont jamais respecté cela ( Vie en groupe, pas de notion de propriété, respect de la terre ( ne pas couper les arbres). . Les blancs, par leurs actions font plus de mal que de bien à la communauté aborigène.
L’établissement des européens est considéré comme une invasion par les aborigènes.   

Echanges :

Comme d’habitude… Je prends toujours autant de plaisir à conter et animer…

Anecdotes :


– Premier jour de stop: Je suis pris par des tueurs de kangourous. C’est leur travail, la viande de kangourou est très appréciée. Ils ne les tuent que s’ils pèsent plus de 15 kilogrammes, certains pèsent 70 kilogrammes.


– Rencontre avec des kangourous, des émeus, des lézards de différents sortes. ( Toujours pas de serpent, crocodile, requin et méduse mortelle comme on m’avait annoncé!!)


– Tom, un retraité qui se prépare pour un tour de son pays dans un bus aménagé m’héberge pendant deux jours.
– Une réflexion d’un élève d’un lycée:  » Qu’est ce que j’en ai a faire de ce qui se passe dans les autres pays, du moment que cela ne nous affecte pas… » Le pense t-il vraiment? Il vit dans une ville minière de 10000 habitants à 500 kilomètres du village le plus proche, son premier emploi ( vers 19 ans lui offrira un salaire de 2500 euros par mois, alors il achètera une belle voiture, comme les autres)… Le manque d’ouverture ( donc de curiosité) est un vrai problème quand on vit isolé… 


– Pris en stop par des voyageurs suisses, je fais 500 kilomètres avec eux. Une d’entre eux vit à Bienne, la première école où je m’étais arrêté en 2002 lors du premier voyage, je lui donne une mission ( dire bonjour à Michel de ma part)


– dans une voiture, le chauffeur se met à jouer de l’armonica tandis que je joue de la flûte!!!
– Un routier, apprenant que je joue de la flûte s’arrête 30 minutes, il sort sa guitare et nous partageons un moment musical en regardant le coucher de soleil. Combien de routiers sur terre feraient cela??


– Je dors dans un bateau au milieu du désert. Un routier me transporte vers l’Ouest.


A l’arrivée, après 7800 kilomètres, l’Australie est traversée!
Ouf, cela a été dur, mais j’y suis… Perth!!!


En attendant de trouver un moyen pour poursuivre la route ( traverser l’océan, je fais de très belles et surprenantes rencontres à Perth:


Un beau moment de ressourcement : Quelques jours dans un monastère bouddhiste

Un 4ème continent traversé en auto-stop.


Je ne peux pas le cacher, même si je prends mon temps, cela fait du bien d’arriver au bout de la route et de voir l’océan ( cette fois- ci, c’est l’Océan Indien)..

Toujours de la même facon. A pied et en stop. Pas d’argent pour me déplacer, pas d’argent pour me loger.
En deux voyages : 850 jours sur la route. Cela fait un moment dis donc! Maic, apparement, quand on aime ce que l’on fait, on ne voit pas le temps passer!!!

Rencontres dans 350 écoles de plus de 70 pays…

Cela fonctionne, pas de soucis.
Mais si cela se savait, l’amitié entre les peuples serait plus forte que la désinformation ( transmettre la peur de l’autre aide la société de consommation) et l’industrie du tourisme prendrait un mauvais coup.

Je me doutais que c’était possible mais si je ne l’avais pas fait, personne ne m’aurait cru…

Je sens que j’ai encore quelques rencontres à faire.
Alors, pour le moment, je vais continuer encore un peu ma marche et mes rencontres au bord des routes…
A bientôt.

Un Troubadour en Afrique!!!



15 décembre : anniversaire de mon frère et ma soeur : bon anniversaire!!!

C’est aussi la date d’une nouvelle étape dans mon voyage. Me voici en Afrique du sud

Je suis reparti à pied de l’aéroport et, après quelques belles rencontres en auto-stop, ce soir, je loge dans une famille au sud de Johannesburg.
Les premières balles de jonglages ont été fabriquées, les apprentis jongleurs se débrouillent plutôt bien et j’apprends mes premiers mots d’africains !

Un beau départ sur ce nouveau continent !

 Au royaume du Lesotho

Je discute avec des bergers au bord de la route en Afrique du sud. Nous nous contons des histoires. Un des bergers ( 14 ans) ne comprend pas l’Anglais. Les autres me traduisent ses histoires, ils lui traduisent les miennes. C’est à ce moment là que je décide d’aller faire un tour dans ce petit pays…

Le Pays :


1500 mètres d’altitude ( au minimum), la marche fatigue un peu plus. Je ne vais pas aller en montagne mais il y neige en hiver.
2 millions d’habitants. Apparemment 30% de la population est atteinte du sida.

Echanges:


Beaucoup de discussions au bord des routes. Les gens maîtrisent l’Anglais. J’apprends les rudiments de la langue « sotho ».
Dumela : bonjour,
dankie : merci,
salahanke : au revoir,
libitsolakakie samuel : je m’appelle samuel.

Les enfants sont en vacances depuis le 14 décembre, je rends visite aux orphelinats. Beaucoup d’enfants ont perdu leurs parents ( à cause du sida). Je suis allé dans 3 orphelinats et, malgré leurs difficultés, ces enfants ont une joie de vivre et d’apprendre incroyable. 3 heures d’animation : chants, danses, contes, jonglage… Avec 3 euros de ballons de baudruche (100 ballons), nous fabriquons 50 balles de jonglage et certains enfants apprennent à jongler à trois balles.


Les enfants connaissent énormément d’histoires, je vais en ramener quelques unes.

Anecdotes :


Chaque instant de cette marche en Afrique pourrait devenir une anecdote. Tout est tellement différent. 
Les sourires sont tellement nombreux au bord de ces routes.
– Cela fait mal au coeur : Une grand-mère vit avec 14 petits enfants ( ses propres enfants et leurs partenaires sont tous morts du sida)… Mais la vie continue pour ces enfants…
– lundi, 16 heures, je me dirige vers la frontière pour revenir en Afrique du sud. Une femme de 60 ans, ( c’est la première personne blanche que je rencontre au Lesotho), me demande ce que je fais. Je conte des histoires. Me voici invité  à me reposer une soirée. Trois jours après, je suis toujours au Lesotho. Être disponible permet beaucoup de rencontres.

Après 5 jours en Afrique, je suis fasciné par ces cultures, par ces gens dont je ne connaissais rien avant de venir ici. On me dit : tu pourrais passer 10 ans en Afrique, il y a 50 pays avec des centaines de cultures…
Aller mon Sam, tu ne pourras pas aller partout, je charge mon sac sur le dos et reprend la route du Nord.

 Afrique du Sud

La Terre n’appartient à  personne. Nous sommes juste de passage…
Chaque oiseau a sa propre façon de voler…

Pays du noir devenu pays du blanc, puis de nouveau pays du noir,
Merci de m’avoir ouvert tes portes
J’ai vu tes plaies encore à vif,
Noirs, marrons, blancs
Des années de souffrances, des années d’injustices
Cherchent à se faire oublier.
La peur de l’autre reste présente.
Blancs, noirs, marrons,
Vous le savez, vous ne serrez jamais identiques,
Et c’est votre richesse
Afrique du Sud
J’y ai rencontré des gens de toute beauté
De toutes les couleurs
Emplis d’une même fierté pour une même nation
Laissons-lui du temps à  ce beau pays.
Car Afrique du Sud,
Il te faudra du temps
Mais tu vas mieux, je l’ai vu, mon amie,
Tu es belle,
Tu cicatrises.

 Noël au Bostwana !

Le 24 décembre, après avoir passé une heure dans un orphelinat à Gaborone ( la capitale du pays), je passe le reste de la journée à marcher. Sur les routes du Botswana, personne ne semble se soucier du marcheur. Les voitures sont pleines, il fait chaud… Au bout de 8 heures de marche, le dos fatigué, je sens la nuit tomber. Passer un Noël seul, à la belle étoile, ce serait une première dans ma vie, je me promets d’être de retour à Ploeuc sur lié l’an prochain. Je pense à ma famille, au même moment, dans l’hémisphère Nord, ils préparent le réveillon. Il est 18h30, je décide de m’engager dans un sentier avant qu’il fasse trop nuit. Je marche, fatigué mais confiant, quelques étoiles apparaissent dans le ciel. J’arrive près d’un feu. Un homme est seul, c’est un berger du Botswana, il parle assez bien anglais.

Lui aussi s’apprête à passer cette veillée en solitaire. Il me dit:


– « Si tu es arrivé jusqu’ici, c’est que nous devons passer cette soirée ensemble ».


Il m’invite à m’asseoir auprès de son feu. Il me parle de ses bêtes, ses vaches, ses chèvres, ses poules. Voici deux ans qu’il vit, seul dans ce champ… Je joue un peu de flûte et lui chante « Petit Papa Noël »… Je lui demande s’il a l’intention de manger… Il me dit que non. Il me dit de garder mon morceau de pain pour le petit déjeuner. Nous partageons ma dernière pomme: une demi-pomme, notre repas de Noël savouré sous les étoiles d’une nuit d’Afrique… Vers 23 heures, nous entendons un chariot approcher… Serait-ce le père Noël??
Deux africains, assis sur un chariot tiré par trois ânes nous apportent une brique de bière ( de la bière de maïs), nous savourons cette gorgée dans l’obscurité.

Le 25 décembre, après une nuit dans sa cabane, j’offre mes piles à mon hôte (cadeau de noël utile). J’ai une dose de café, il trait une chèvre et nous savourons le café au lait de Noël. Il m’emmène chez ses amis, d’autres bergers, à trois kilomètres. Un petit panneau solaire leur permet de recharger la batterie qui diffuse de la musique locale. Nous dansons sur le sable. Une assiette de riz m’est offerte. Les balles de jonglage sautent dans les mains des enfants. Et je reprends la route. J’essaie d’être autorisé à entrer dans une prison pour chanter et conter une histoire… C’est Noël pour tout le monde! Mais cela ne fonctionne pas, on me dit de revenir. Je reprends ma marche. C’est finalement dans l’après-midi que je reçois mon dernier cadeau de Noël: Chris, Un sud africain qui vit au Botswana me prend en stop juste avant un énorme orage. Il m’amène chez lui : lessive, douche, barbecue, lit, je peux même appeler ma famille en Bretagne!!!
Quel beau Noël sur la route !!!

 Le Zimbabwe

Pays en crise, il n’y a pas d’essence, pas de viande, les gens vont s’approvisionner aux pays voisins…
Je marche.


Les gens m’accueillent, m’invitent dans leur maison en terre et au toit de paille.
Tous me sourient, me saluent.
Ils espèrent un changement de gouvernement. Leur président est un des dix hommes les plus riches au monde. Comment est-ce possible??
Obtenir le pouvoir pour s’enrichir et ne plus vouloir le quitter, par son égoïsme, faire souffrir tout un peuple : c’est l’objectif des politiciens de certains pays…
Ces pays ont pourtant de nombreuses richesses ( minéraux, nature, possibilité d’agriculture)
C’est triste.
Ici, le pays est propre ( tous les déchets sont recyclés), les arbres servent de combustibles…
Le sida fait des ravages, laisse des orphelins. Des enfants me content des histoires dans un orphelinat ( le directeur me dit que certains d’entre eux sont zéro-positifs…)
L’espérance de vie dans le pays est de 35 ans…
Mais les Africains ne perdent pas leur joie de vivre.
Le marcheur reprend sa marche sous la pluie, quelques conducteurs l’aident.

 Zambie, le pays des sourires…

Pays pacifiste, aucun conflit depuis l’indépendance et un accueil magnifique!!! Enfants, adultes, anciens saluent le blanc qui passe  » Mouzoungou !! Mouzoungou !! »
On m’invite dans les familles pour que je visite la maison, la case « cuisine », la case « salon », la case « dortoir »…
Enfants comme adultes m’offrent des mangues ( pour la troisième fois, je profite de la saison des mangues ( cela avait été le cas en Amérique du sud et en Australie)
Les écoles étant fermées, je voyage en m’arrêtant peu souvent. Je dors dans des écoles, sous la moustiquaire, les enseignants m’ouvrent une classe.
Mes chaussures d’Argentine prennent l’eau, elles ont fait des kilomètres sur trois continents ( elles m’avaient été offertes) je les répare et les garde pour des temps plus cléments. Au marché, il y a le choix entre les chaussures chinoises ( pas cher) mais pas top, et les chaussures européennes d’occasion… 

Si une école de France cherche des correspondants dans un village africain anglophone, c’est le moment de me contacter, les enseignants n’attendent qu’un rapprochement entre les pays du Nord et les pays du sud. Mais ce sera sans internet, ces écoles n’ont pas l’électricité, certaines n’ont même pas de tables, les élèves s’assoient par terre…

Nouvel an italien en Afrique!!
Le 31 décembre, des gens que je rencontre dans la rue m’envoient vers une mission tenue par un prêtre italien ( il y a 5 volontaires de la région de Milan) et une dizaine de zambiens. Ils s’occupent de foyers où vivent des orphelins. J’intègre les crêpes au menu italien et nous passons une belle petite soirée! J’avoue que ce n’est pas aussi physique qu’un nouvel an bien entouré à Ploeuc sur Lié… J’ai donc gardé le moral seul parmi ces rencontres pendant la période des fêtes.. 

Le premier janvier 2008, équipé de nouvelles chaussures (d’occasion), je reprends la route sous la pluie.

Bonne année 2008 à tous !!!

Me voici en Tanzanie

En pleine saison des pluies (avec de nouvelles chaussures et mes amis les moustiques !!)

Je vous envoie très bientôt des nouvelles (la traversée de l’Afrique du sud, Noël avec un berger au Botswana, le Zimbabwe, Nouvel an en Zambie…)
Bises, merci pour les nouvelles et les messages d’encouragements, et bon vent à tous dans vos projets !
Sam.

Tanzanie

18 janvier 2008

Je me mets au Swahili ( en Tanzanie, c’est la langue officielle et l’anglais n’est pas beaucoup parlé au bord des routes).


Rencontre :


Première rencontre blanche en Tanzanie : Deborah, une canadienne à moitié québecoise de 27 ans (décidemment ces québecois sont partout) qui vit depuis 4 ans dans ce pays. Elle a monté plusieurs orphelinats notamment pour aider les enfants séropositifs à reprendre des forces pour éviter que le sida se déclenche. Voici son site www.theolivebranchforchildren.org
Elle a aussi mis en place un atelier couture et emploie des gens dont elle vend le travail « fair traide = commerce équitable ». Elle les paie bien et les bénéfices servent à sponsoriser les orphelinats, les études des enfants… Je fais quelques animations auprès des enfants. Sa passion pour son projet et ses résultats sont un bel espoir d’humanité.

Anecdote :


– A la frontière entre la Zambie et la Tanzanie, je n’ai pas assez d’argent pour payer le visa tanzanien (50 dollars). La banque est fermée (nous sommes dimanche). J’explique mon projet, le fait que je marche avec peu d’argent, que j’anime dans les écoles. Les douaniers me laissent entrer dans leur pays et me donnent une semaine pour payer le visa. Si cela n’est pas un bel accueil !!!
– On ne me laisse pas marcher dans le « Mikumi national park », j’avais pourtant prévu la flûte pour les lions. D’ailleurs, du camion qui m’emmène, je n’en vois pas. Par contre, pour la première fois de ma vie, je vois des girafes, une famille d’éléphants et des antilopes dans leur milieu naturel. 
– A Dar es saalam, je fais une belle pause de 5 jours à l’école francaise. Quelques enseignants m’offrent un confort que, vraiment je savoure. J’ai même droit à une soirée espagnole ( tapas, chorizo, jambon, fromage, sangria…) et deux veillées entre bretons ( de Saint Malo et de Quimper ) avec du vrai pâté henaff !!
– Rencontre avec les Maasai, je suis invité dans deux familles, une est sédentarisée, je pousse la charrue avec les boeufs, cuisine, jongle, trait les vaches, chante avec eux, c’est grandiose :
Petit texte.

Maassai,
Drapé de rouge, drapé de bleu,
Ta silhouette mince
Le bâton à la main,
chemine avec ton troupeau,
Ton sourire, ta gentillesse, ton pacifisme,
illumine le sol d’Afrique,
Grand enfant des montagnes,
De Tanzanie et du Kenya,
Ton hospitalité n’a pas d’égal,
Tu te fais un devoir de tout offrir
Et, si tu n’as rien à manger,
Le lait de tes vaches rend ton thé délicieux,
Berger qui regarde passer le blanc
Juste une joie d’être
Et la fierté d’un peuple
Tu rayonnes sur les chemins
Maassai,
Merci d’avoir croisé  ma route
Tu m’as ouvert ta porte,
Tu m’as ouvert ton coeur
J’espère avoir été digne de cet honneur…

Je me demande quel est l’avenir de ce peuple, comme cette planète, ils évoluent, changent (cela fait drôle de les voir parler au portable, ou faire leurs courses dans les supermarché en tenue traditionnelle…).

Ici, na itua samoueli (tel es mon nom en swahili)
La marche est difficile, le sac semble parfois bien lourd à porter mais chaque pas vaut la peine d’être fait, car il est synonyme de rencontre et de leçon.

 Kenya

Je ne cache pas ma petite appréhension à l’approche de la frontière (après avoir vu quelques images de la crise dans le pays à la télévision tanzanienne). Mais je me dis que si je ne me mêle pas de leurs problèmes, les Kenyans respecteront mon projet de traverser l’Afrique à pied. C’est ce qui s’est passé. Je poursuis mes rencontres avec les Maassaïs de l’autre côté de la frontière. Ces derniers parlent anglais; je passe deux jours à Nairobie pour obtenir le visa pour l’Ethiopie et je rencontre les membres d’une association des gens infectés par le virus du sida au Kenya TAPWAK  www.tapwak.org. Il y a des soldats au bord des routes, je ne m’attarde pas. Les kenyans me souhaitent la bienvenue mais je sens beaucoup de tristesse sur les visages, ils sont marqués par ce que le pays est en train de vivre. Pour résumer : le président sortant aurait faussé les élections pour rester au pouvoir, les partisans de l’opposition sont sortis dans la rue. La police est intervenue en tuant des manifestants. Désormais, les ethnies des deux candidats s’opposent. Je me fais couper les cheveux à Nairobie :  j’assiste à une conversation entre le coiffeur et un client :

– Voilà 3 semaines que cela dure; les gens s’entretuent pendant que le président et son opposant boivent des bières dans leurs palaces ! Il faut reprendre la vie normale.

– Et pendant 5 ans, nous allons supporter un voleur au pouvoir ?

– C’est la même chose qu’aux  Etats unis : Bush a volé des voix lors des élections

– Il faut réorganiser les élections sinon les gens vont s’affronter…

– Nous sommes 42 ethnies, qui va s’affronter ?

– Beaucoup d’Africains se font manipuler par les discours des politiciens…

– C’est le peuple qui subit les conséquences de la vanité et de l’égoïsme des politiciens.

Dans le Nord du pays, je me rends dans quelques écoles (classe de CP de 88 élèves, c’est normal)

Je vis un des plus beaux moments du voyage : Au bord d’une piste, je fais une pause à l’ombre d’un buisson (il n’y a pas d’arbre dans le désert), un guerrier de la tribu Samburu vient s’asseoir à côté de moi ; il veut communiquer. Je sors ma flûte, il veut essayer d’en jouer. Il s’applique tellement que je décide de lui en offrir une (j’en avais deux), la leçon de musique dure 40 minutes, lorsque je reprends ma marche, il sait jouer le corsaire deSt Malo et un de ses chants traditionnels à la flûte, il m’a appris un chant samburu. Ses cheveux teintés de rouge,ses oreilles décorées, son épée à la taille resteront gravées à jamais dans mon coeur…

500 kilomètres de piste me séparent de la frontière éthiopienne. 3 ou 4 véhicules y passent chaque jour. La marche est difficile mais detemps en temps, la rencontre avec un berger qui m’offre de lait de dromadaire  me redonne des forces etm’encourage à poursuivre… Heureux d’arriver à la frontière, je poursuis sur la route (goudronnée) de l’Ethiopie !

(une nouvelle langue à apprendre)

A plus. (désolé de ne pas répondre aux mails mais merci, les connexions internet sont très lentes par ici)

Samouelou (comme on m’appelle au Kenya)

 L’accueil Éthiopien

Le pays :

Trop de choses à dire, trop peu de temps vécu dans ce pays. Des zones arides qui vivent une sécheresse au sud, des zones très fertiles avec une profusion de fruits, café…  L’Ethiopie me marque par ses contrastes. Des centaines de gens dorment dans les rues d’Addis Abeba à quelques rues d’un des hôtels les plus luxueux du monde.

On m’avait mis en garde : les voyageurs ne sont pas bien accueillis en Ethiopie.

Je viens d’expérimenter le contraire !

En campagne :

Évidemment, je n’ai pas échappé aux « money, money » mais je me suis rendu compte que c’était un mot facile à prononcer qui signifie souvent une envie de communication.

Alors, à chaque fois, je me suis arrêté pour discuter, j’ai utilisé quelques mots en amharic (langue de l’Ethiopie), j’ai expliqué ce que je faisais quand les gens comprennent l’anglais et j’ai recu des sourires, des encouragements. Chaque soir ( sauf la première nuit à la belle étoile), j’ai été invité par des éthiopiens à passer la nuit chez eux (routiers, conducteurs, passants…).

En ville :

Je n’ai toujours pas pris un seul transport en commun. Quand j’ai traversé Addis Abéba d’un bout à l’autre, une centaine de mains se sont tendues sur mon passage (la moitié étaient toutes petites, celles d’enfants envoyés par leurs mamans). Cela donne l’impression d’un peuple assisté. Le blanc est sensé être la solution, le porte monnaie ambulant…C’est dur de bien le vivre, c’est un jeu pour certains, mais d’autres ne jouent pas la comédie, vivent vraiment la misère, dans la poussière…

Je me suis fait offert un repas par un passant éthiopien de 28 ans qui voulait m’encourager à continuer ma marche.

Réflexion :

Dans chaque pays, je rencontre des gens qui me parlent de leurs problèmes. Dans certains pays, le manque d’eau, de nourriture, de travail, les conditions d’hygiène… Dans d’autres, les relations sentimentales, les familles qui ne s’entendent pas, la vie qui ne rend pas heureux…

Dans chaque pays, je vois des gens qui semblent avoir trouvé leur bonheur, qui sont heureux comme ils sont, sans désirer quoi que ce soit, sans envier qui que ce soit, il sont eux-mêmes et partagent ce qu’ils sont avec leur entourage…

Anecdotes :

– Première nuit en Ethiopie et première nuit à la belle étoile en Afrique. Au petit matin, je vais chercher de l’eau au puits, sous les regards étonnés des locaux et je reprends la route…

– Le lendemain, je fête ma 500 ème journée sur la route. Pour la 500 ème soirée en voyage, je suis invité par des jeunes éthiopiens de 25ans. Ils me font goûter l’Ingéra (galette traditionnelle) et apprennent à jongler.

– A Addis Abéba, je suis accueilli par des enseignants du lycée français qui m’offrent l’hospitalité (française), cela tombe bien, je suis un peu malade (L’estomac douloureux). Quelques jours de repos, quelques films (cela me manquait) et me voila prêt à poursuivre, vers le nord, vers Djibouti…

Surprenant Yémen !

Si j’étais arrivé directement de France au Yémen, cela m’aurait certainement paru tout drôle :
Un pays où les femmes sont voilées de noir , pour la plupart, on ne voit que les yeux (à la campagne elles ne montrent même pas leurs yeux et portent des gants noirs
Les hommes portent une sorte de djellaba ( ou parfois juste une « futa », une robe) qui est très pratique dans ce climat chaud


Un pays sans alcool ( Mais les étrangers qui y vivent réussisent toujours à s’approvisionner, j’en suis témoin en ayant vécu quelques belles soirées)…Mais j’avais déjà été confronté à des pays où les gens vivent avec des restrictions durant mon parcours, alors j’ai cherché à connaître les Yéménites.

Accueil :

Je n’oublierai jamais ce moment où j’étais assis sur mon sac au bord de la route dans un village, épuisé par la marche. Un garçon de 20 ans est venu me chercher par la main en m’expliquant que son père m’avait invité. Je l’ai suivi jusque dans sa maison et j’ai reçu un magnifique accueil: l’accueil musulman. Selon la religion musulmane, tout bon musulman doit offrir 3 jours d’hospitalité à l’étranger, au voyageur. Je suis resté une nuit dans cette famille. Plus tard, je refuse poliment plusieurs invitations similaires afin d’avancer dans mon voyage.

Échanges :

Cette fois-ci, c’est l’école française qui est fermée, alors je me rends dans les autres écoles: école Yéménite, école Turque, école Pakistanaise, école Américaine, à chaque fois je suis bien accueilli, les enfants ont des dizaines de questions, leur enthousiasme m’incite et me donne les forces pour continuer… J’en ai besoin car la route est parfois difficile ( physiquement et mentalement)

Anecdotes :


-Comme à Djibouti, marcher le qat est une activité sociale quotidienne. Je passe quelques après-midi sur les coussins à discuter avec les Yéménites. Les sujets sont variés: culture, religion, politique…

-A Sanaa, je reçois de nouveau un bel accueil par les français à l’étranger. Hébergement, invitation à des soirées. Cela me permet de recharger mes batteries et de tenter d’obtenir un visa pour l’Arabie Saoudite…

C’est la première fois que l’obtention d’un visa se complique.

Alors je profite de la vieille ville de Sanaa, la capitale du Yémen, c’est la ville qui m’aura le plus marqué durant mes voyages. Entouré de murailles, en y entrant, c’est comme si je devenais le personnage d’un conte ancestral. Ici, les Yéménites vivent leur culture.http://samuelallo.com/images/stories/yemen2.jpg

Photos yemen envoyées il y a trois semaines
Vraiment, si quelqu’un veut visiter un pays fascinant où il y a peu de tourisme mais des gens authentiques: Partez rencontrer le Yémen et ses habitants !!

Un français photographe me laisse l’adresse de son blog :  http://errances-sur-le-15eme-parallele.blogspot.com/2007/12/yemen_01.html
Vous y trouverez des photos magiques du Yémen et de l’Erythree ( de l’autre côté de la mer rouge)

 Arabie Saoudite

Bloqué devant une frontière :

Les rencontres à l’ambassade d’Arabie Saoudite, à L’ambassade de France n’y font rien, il n’y à pas de tourisme en Arabie Saoudite et je ne peux pas obtenir de visa de transit par la route pour poursuivre en direction  du  nord.Je trouve cela dommage, j’aurai vraiment souhaité conter des histoires aux enfants et aux adultes de ce pays.

Je pourrai faire un détour mais je sens que le voyage m’appelle vers le nord, de plus, je n’ai plus beaucoup de pages libres  sur mon passeport, alors, je pourrai attendre 3 semaines pour en obtenir un nouveau mais je sens qu’il me faut prendre une décision: Passer au dessus de ce pays…

Il me faut donc un peu d’argent.


A Sanaa au Yémen, les activités du troubadour sont sponsorisées par l’école française, l’école américaine, un prof américain et l’entreprise Total. Grâce à eux, je collecte suffisamment d’argent pour prendre l’avion et payer un nouveau visa.

Je peux prendre l’avion et poursuivre mon beau métier de troubadour un peu plus au nord : en Jordanie.
A la sortie de l’aéroport, pas besoin de marcher, un saoudien m’aide en m’invitant à monter dans son taxi, cool, cela commence bien.

Jordanie

A Amman (capitale de la Jordanie), à la nuit tombée, je demande à un couple s’ils savent où un troubadour peut passer sa première nuit en Jordanie… Ils m’invitent dans leur canapé (c’est là que j’ai bu ma bière), cool !!
J’avoue que l’accueil des pays arabes et musulmans est magnifique.


Avant de poursuivre la route, j’ai besoin d’une bonne lessive alors, je prends la solution de facilité: le troc!
je me rends à l’école francaise: j’offre contes chants et danses et je reçois d’eux mon repas ( cela faisait longtemps que je n’avais pas mangé un bon steak plein de protéines), une bonne nuit de repos chez une famille bretonne et mon linge propre. Merveilleux !

Lors d’une discussion, on m’explique comment il est possible pour un français d’aller en Israël et de quand même pouvoir entrer en Syrie (deux pays en tension l’un contre l’autre), il faut que je demande aux douaniers de tamponner un papier sépare de mon passeport. J’arrive du Yémen, un bon accueil israelien n’est pas garanti. Je vais tenter ma chance de toute façon plus qu’une seule page libre sur mon passeport, j’ai besoin de cette page pour la Syrie.

Je rends quand même visite à une école jordanienne, je me rends compte qu’une majorité (75%) des jordaniens sont palestiniens (évacués de leur pays pays occupé par les Israëliens)
Je suis donc curieux de voir la situation en Israël. Alors je prends la route de la vallée du Jourdain.

Israël

Depuis sa création, Israël est en conflit ; ce n’est donc ni le meilleur ni le plus mauvais moment pour y aller, c’est juste un moment pour y aller.

L’expérience de la frontière est très forte: je suis questionné pendant deux heures ( il parait que ce n’est pas beaucoup par rapport à ce que d’autres voyageurs ont vécu…) notamment les Palestiniens qui veulent rendre visite à de la famille. Pour moi, c’est normal, je viens du Yémen, chanter une chanson en Hébreu et m’appeler Samuel joue en ma faveur

Grâce aux rencontres de l’auto-stop, des Israëliens me racontent leur crainte que la guerre n’éclate, ils éprouvent une très grande peur à l’égard des arabes. Ils ne cherchent surtout pas à les connaître, la dernière idée de leur gouvernement est de construire un mur pour se protéger des arabes. les Israëliens qui souhaitent rendre visite aux arabes risquent la prison, les arabes eux n’ont pas le droit de sortir de leurs territoires, on parle d’apartheid…http://samuelallo.com/images/stories/israel.jpg

Pour ne pas tomber constamment dans des discussions sur les problèmes religieux et politiques, je dis que j’aime la musique klezmer et l’accordéon, ils me conseillent d’aller vers le nord et surtout pas en Palestine si je veux rester en vie… Selon eux, les arabes tuent par plaisir et méchanceté…

http://samuelallo.com/images/stories/israel2.jpgAu nord, je rencontre quelques musiciens et me rend dans une école, puis je suis invité dans plusieurs kiboutz (communautés organisées dans les années 50 sur le modèle du kolkoz communisme: on travaillait ensemble, mangeait ensemble sans utiliser d’argent), Depuis, les jeunes ont quitté les kiboutzs de leurs parents), chacun travaille pour soi désormais en dehors des kiboutz devenus résidentiels…

Je passe deux jours dans une communautés de gens bien cools.


Ceux que je rencontre ont fabriqué leurs maisons eux-mêmes, ils prennent le temps de vivre, sont proches de la nature… Je m’entends à merveille avec ces gens  d’origines juives du monde entier (Yemen, maroc, russie, iraq, france, pologne, yougoslavie), il y a même François, un voyageur français installé dans ce petit coin de paradis… J’en oublie que je suis en Israël. mais, vous me connaissez, dès que je reçois un peu de confort et que l’on m’invite à me reposer, je reprends la route…Je veux savoir ce qu’est la Palestine.

En Israël, faire de l’auto-stop est très facile, beaucoup plus qu’en Europe.


Les jeunes soldats au bord des routes m’impressionnent (à 18 ans garçons et filles sont obligés de faire l’armée ( 3 ans pour les garçons, 2 ans pour les filles). Quand ils reviennent de l’armée, les Israëliens partent souvent pour 1 an de voyage pour se changer les idées avant de reprendre les études…

Aucun israëlien que je rencontre n’a été dans les territoires palestiniens ( sauf pendant l’armée), ils me déconseillent d’y aller, selon eux c’est trop dangereux. J’y vais…

 La Palestine

J’ai l’impression d’entrer dans un nouveau pays. Un mur construit récemment sépare les territoires palestiniens d’Israël. Je suis de nouveau chez les Arabes et immédiatement je reçois leur hospitalité: le thé au bord des routes.
La Palestine est occupée depuis 60 ans par les Israéliens. Dans les écoles où je me rends, les enfants ont une colère en eux, certains ont perdu des membres de leur famille.

Je les écoute: Ils me chantent des chants patriotes. Certains répondent à mes 4 questions.
Regardez les  réponses des enfants et des étudiants palestiniens, si les jeunes de chaque communauté grandissent avec la haine, le conflit risque de durer encore des années…

A la question : Décris un moment où tu te sens heureux :


Une fille répond : « J’ai 12 ans, je me sens heureuse quand je vois un palestien hisser son drapeau palestinien avec fierté »
Un garçon répond : « Je me sens heureux lorsque j’apprends la mort d’un soldat israëlien… « 

Ce qui est terrible pour les Palestiniens, c’est qu’ils ont perdu leur liberté de circuler dans leur propre pays. De leur côté, les Israeliens ne peuvent se rendre dans aucun pays arabe à part la Jordanie. La situation est très compliquée et pour simplifier, je dirai qu’il n’existe pas un israëlien ou un palestinien qui détient le droit de circuler comme je l’ai fait dans leur pays, il existe des zones interdites aux uns et aux autres et la haine entre les deux camps engendre une peur de l’autre communauté…
Ces pays : oeuvre des hommes !

Beaucoup de Palestiniens que j’ai rencontrés dans leur ville (Ramala, Hebron), n’ont pas le droit de mettre les pieds à Jérusalem, l’ancienne capitale historique et religieuse de leur pays…

La bêtise humaine génère tristesse et souffrance…

Si les gens comprenaient que personne ne detient la vérité, que notre différence fait notre  richesse.Nous devrions simplement vivre en harmonie,cohabiter et nous enrichir mutuellement.
Ici, afficher sa religion est une façon d’offenser celui qui est différent, de s’éloigner de lui…
Les souvenirs vendus par les juifs me semblent tellement stupides: des Tshirts avec écrit 60 ans de libération de Jérusalem, du point de vue des musulmans, il suffit de remplacer libération par occupation. Et ils peuvent vendre le Tshirt.
Un soldat forcé d’être là pendant son service militaire me parle d’une haine immonde entre juifs et musulmans…
Un musulman me dit que les gens attendent une paix ammenée par des politiciens alors qu’ils sont incapables de discuter avec un homme qui n’est pas d’accord avec eux…
La paix viendra d’une prise de conscience des hommes, pas de leurs dirigeants…

Lors de ma dernière soirée en Palestine, je suis sur les rives de la mer morte. Je prends un bain de minuit et j’essaie de nager, mais à cause du taux de sel, je me transforme en une bouée. Mes pieds et mes mains brassent de l’air. Je passe une soirée au coin du feu (musique et contes);
Portant si proche,Israël et la Palestine sont des pays d’immenses contrastes…

Retour en Jordanie

Impossible de passer d’Israël vers le Liban ou la Syrie.
Une seule solution : Repasser par la Jordanie.

De retour à Amman, je repasse aussi au lycée français pour conter quelques histoires aux élèves.
Un enfant de CM me dit:  » Il est vraiment bien ton métier de voyageur-conteur ».

Je raconte mon voyage en Israël et en Palestine aux CE2, ils sont très sensibles à la situation de leurs pays voisins car certains de leurs parents ne peuvent pas rendre visite à leur famille dans les territoires palestiniens. Je leur conte un conte juif et un conte palestinien entendu de l’autre côté du fleuve.
Les 6èmes et les 5èmes auront des contes adaptés au programme: contes du moyen-âge avec le roi Arthur, Gauvain et la sorcière…
Encore un bel accueil des profs français. Cette hospitalité que l’on m’offre chaleureusement est vécue comme des preuves d’encouragement. Les gens du monde semblent approuver que les voyageurs aillent jusqu’au bout de leur rêves….

Et je reprend la route vers le nord.

Depuis l’Argentine, ce sont toujours ces mêmes chaussures qui me portent ( elles m’avaient été offertes par un savoyard pour remplacer celles qu’un hollandais m’avait offertes au Suriname), les premières réparations des trous dus à l’usure (au Lésotho) ont été refaites avec des morceaux de pneus de Zambie, cousus, recousus et collés (au Kenya et au Yémen) Elles semblent tenir…mais ces chaussures ont déjà foulé 15 pays sur 4 continents… Allez, courage mes petites, l’Europe n’est plus très loin…

 Leçon d’hospitalité en Syrie

Dans chaque pays, j’ai rencontré des gens chaleureux, c’est la grande leçon de ce voyage, mais en Syrie, cette hospitalité prend des proportions incroyables :

Les invitations au thé au bord des routes m’empêchent d’avancer (heureusement le pays est petit), il y a un jour où j’ai bu 17 verres de thé. Je suis bien hydraté, c’est sûr! Les repas et les invitations à loger chez l’habitant sont nombreux. Un soir, je suis embêté car tois familles veulent m’avoir chez eux… je dois donc séparer la soirée en trois: le repas, le thé et le sommeil…


Cette hospitalité devient gênante car les gens ne sont pas riches, ils sont juste généreux. ll me disent qu’ils respectent juste les enseignements de l’Islam, du Coran.

Je ne pose pas de question sur le régime politique du pays, je sais qu’il n’y a pas de liberté d’expression en Syrie, cela ne mempêche pas de sentir la population heureuse (selon eux, c’est ainsi qu’était l’Irak avant l’arrivée des américains. Les gens me disent, nous ne sommes pas fait pour la démocratie, toutes les religions sont présentes ici, il faut qu’il y ait un régime autoritaire pour que les gens ne luttent pas entre eux pour le pouvoir… Pour qu’ils s’entre-aident.
Intéressant…

Echange:
Dans une école, la prof de musique sort son accordéon pour accompagner la chanson arabe que jouent les élèves… Un reste de la colonisation française. Quel beau morceau, je suis aux anges!!!
Je rencontre l’association Terre des hommes qui aide les enfants et adultes handicapés en fabriquant des prothèses… Un lieu où s’exprime l’amour des humains les uns envers les autres…
Ces gens qui donnent leur énergie, leur vie pour le bien-être des autres sans rien attendre en retour sont des exemples pour l’humanité…  
Je passe quelques heures auprès d’enfants Irakiens, et suis témoin des conséquences de la guerre sur les populations… Le fait que je parle anglais déchenche quelques pleurs… Il ne reste plus qu’à aider l’enfant à surmonter son traumatisme…

La guerre, la chose la plus absurde au monde…

Messieurs les présidents, arrêtez juste la fabrication d’armes. Cherchez à développer une autre économie, un commerce équitable… Où l’on n’ait pas besoin de profiter de pays pauvre, du pays qui fait travailler les enfants pour produire à moindre coût et être compétitif…
Avant qu’il ne soit trop tard, pour la planète,
pour les enfants de l’homme,
Pour vos enfants!
J’ai fait un rêve, le rêve que l’on instaurait un salaire maximum, une richesse maximale, juste pour aider l’homme à se satisfaire de ce qu’il a, j’ai fait le rêve qu’on l’aidait en l’empêchant d’avoir trop et d’en vouloir toujours plus, ainsi il s’intéresserait au sens réel de la vie qui est de prendre soin des autres…
J’ai fais un rêve, et je me suis réveillé…

 Turquie, le retour…

Quand le voyage ramène sur la route d’un autre voyage, et sur le chemin de retrouvailles.

5 ans après être passé à Istanbul, l’aventure prend une nouvelle dimension: Il n’est plus seulement la rencontre du moment, il devient aussi re-rencontre du moment… Ce ne sont plus les émotions, l’adrénaline de la rencontre avec l’inconnu mais celles de la rencontre avec le connu, qui a plus ou moins changé avec le temps…

La route :

J’atteins un première fois la frontière turque le 5 avril. Quelle joie de me trouver aux portes de l’Europe!

Mais cette joie n’est que de courte durée, le douanier me fait remarquer que ma photo se décolle légèrement sur mon passeport : Il ne veulent pas de moi en Turquie. J’ai beau essayer de discuter, de montrer ma carte d’identité, les douaniers me réexpédient en Syrie sans rien vouloir entendre.

Alors, il ne me reste plus qu’à faire 500 kilomètres dans le sens inverse et revenir à Damas pour demander à l’ambassade de France d’authentifier mon passeport… Puis de refaire de nouveau 500 km pour retourner à la frontière, heureusement que le stop fonctionne bien. J’aurai sûrement dû me raser avant d’aller à la frontière. Mais je prends cet aléa du voyage comme une bonne chose (c’est grâce à ce douanier turc que j’ai pu rencontrer les enfants irakiens et poser les 4 questions (lien avec les réponses de Syrie) à un irakien et des syriens très inspirés…

De retour à la frontière turque, cette fois-ci, on ne me demande pas de papier supplémentaire, mon passeport, le même, suffit. Je souris sans faire de commentaire.

Je prends la route vers Ankara, puis Izmit et Istanbul.

http://samuelallo.com/images/stories/turquie%20le%20retour%202.jpgA Izmit, je retrouve une école où j’étais passé en 2003 mais tout le personnel à changé. http://samuelallo.com/images/stories/turquie%20le%20retour3.jpg

Je retrouve l’école française.

Je retrouve Pélin, une amie Turque qui à passé 1 semaine chez mes parents en Bretagne.

Istanbul est le point de rencontre entre les deux voyages, les 5 continents sont bel et bien traversés…

Echanges:

En Turquie, la diversité culturelle est tellement grande que je pourrais passer des mois à apprendre les danses, les chants des différents groupes (kurdes, Kasaques, Laz, Arabes, Balkaniques, Tziganes et Turcs ) Je http://samuelallo.com/images/stories/turquie%20le%20retour1.jpgme rends dans une école d’un village de réfugiés afgans (les parents sont arrivés en Turquie en 1982). Certains connaissent des chants dans une langue Ouzbèque.

Anecdotes:

-Un soir dans le sud de la Turquie, je cherche un lieu ou dormir: J’entre dans une scierie, il fait nuit, il est 21h30. Le patron m’accueille, il m’offre le thé et à manger avant de me demander ce qui m’amène chez lui… Il me loge sur un vieux canapé, et c’est sous la vigilance du gardien de nuit ( auquel j’ai appris quelques tours de magie de carte) que je passe cette nuit la dans une nouvelle entreprise…

-un soir dans l’ouest de la Turquie, la nuit tombe, je traverse une ville. Le patron d’un magasin me demande ou je vais:

-« vers le prochain village »…

-« Tu as besoin de quelque chose? De l’eau, à manger, de l’argent? ».

– » Non je n’ai besoin de rien »

– » Et où vas tu dormir ? »

-« Dans ma couverture »

Evidement, cette conversation est une conversation de gestes…

Le lendemain matin, après avoir loge chez un employé qui m’a offert plein de vêtements qui ne lui servent plus, je retrouve le patron du magasin. Nous déjeunons sur une grande table entre les rayons du magasin, je savoure ces moments en famille du monde avant de reprendre la route…

Vers l’union européenne, vers la bulgarie.

La Bulgarie

Musique et danses bulgares :

http://balkanicmusic.blogspot.com/2007/05/ruchenitsa-bulgarian-dance.html

Je traverse les vestiges du rideau de fer de l’union soviétique.

Et me revoilà officiellement en Europe.

Nous sommes jeudi, veille des vacances de paques orthodoxes. Je fonce jusqu’au village ou j’étais allé il y a 5 ans. Je retrouve les professeurs, celle qui se plaignait que les élèves les meilleurs émigraient du pays vit désormais en Angleterre, à Londres.

Les élèves ont changé mais ils me chantent les mêmes chansons traditionnelles, le joueur d’accordéon est le même, il me joue des airs que je sais désormais jouer (pas aussi bien que lui mais je compte persévérer au retour)

A la question : Qui es-tu ? Un jeune type qui me prend en stop me dit: Je suis une particule d’énergie à la recherche de son utilité dans le monde…il a aimé mes questions et me dit :

« Si tu reponds avec sincérite une de ces trois questions :

-Qui es-tu?

-Quel est le lieu ou le moment qui te rend heureux?

-Quel est le but de ta vie?

Alors tu peux repondre aux trois. »

Il ajoute, « si je ne prenais pas le temps de réfléchir à ces trois questions alors, je risquerais de subir une vie pas vraiment choisie… »

Il y a des penseurs dans tous les pays du monde…

Je trouve cela vraiment beau…

La Roumanie, rencontres et retrouvailles

En Argentine, un francais savoyard m’offre une paire de chaussures neuves. Depuis 9 mois, à travers les derniers 17 pays, je marche avec les chaussures de Gérard Duport. Et voilà que je rencontre, à Bucarest Jérome Duport, le fils… Si des familles entières de francais apportent leur généreux soutien aux troubadours,ces derniers iront loin… Voici le site de sa revue gastronomique,(créer une revue,tel était son rêve !) Mais pour connaître les recettes culinaires de Jérome, il va falloir apprendre le roumain: www.secrete-de-chef.ro

Je repasse à Sinaia une ville dans les Carpates : http://samuelallo.com/images/stories/roumanie2.jpg

Je dors une nuit dans un cimetière de la 2nde guerre mondiale, la vie du soldat russe qui dort à mes côtés s’est arrêtée à mon âge.

En Roumanie, ce sont les vacances scolaires de Pâques (orthodoxe), je laisse un mot à la prof de français qui m’avait dit en rigolant il y a 5 ans: « avec votre flûte, vos histoires et vos balles de jonglage, vous pourriez conquérir le monde… » Je ne sais pas dans quel sens elle employait le mot conquérir, mais 5 ans plus tard, j’ai fait du chemin…

http://samuelallo.com/images/stories/roumanie4.jpgJe repasse dans une association d’un autrichien qui aide de jeunes adultes ( orphelins ou avec des problèmes familiaux) à se former et à se lancer dans la vie active.Cette association apporte un soutien aux familles les plus démunies qui vivent près des décharges. Leur travail est très positif, je sens ces jeunes vraiment heureux d’avoir trouvé ce nouveau foyer. Leur site : www.castel.luncani.ro

 

Et c’est avec eux que je fête l’arrivée du mois de mai : En Transylvannie roumaine, c’est une tradition hongroise car cette région a pendant quelques siècles fait partie de l’Empire Austro-hongrois,une tradition similaire à celle qui existait en Bretagne à L’Hermitage-Lorge et à Ploeuc sur Lié. Ici, la coutume veut que les jeunes gars du village rendent visite aux familles et aspergent de parfum les femmes de la maison ( quelque soit leur âge) http://samuelallo.com/images/stories/roumanie1.jpg

Alors me voici parti à la rencontre d’un village, je ne vous dirais pas si le vin (maison) ainsi que la Tzwinca est bonne, à vous de venir les goûter.

Près de la frontière serbe, dans la ville de Jimbolia, je suis reçu comme un prince. J’avais juste annoncé un possible retour par un email, et me voici accueilli par monsieur le maire, avec une chambre, des repas au restaurant. Cela me fait tout drôle. Je retrouve Christian, un jeune du village rencontré dans une centre de réhabilitation, né bossu, il avait perdu l’usage de ses pieds suite à une opération, il a désormais 21 ans et, il y a 5 ans, il était en fauteuil roulant, je suis tellement heureux de le voir marcher… Son courage et sa perséverance me marquent, il se rappelle même des paroles de la chanson du corsaire de St Malo. De tous les changements que j’ai observés en Roumanie (nouvelles banques, entreprises, grosses voitures, téléphones portables), c’est bien, mais le fait que Christian marche est de loin le plus beau changement

Serbie

C’est vraiment étrange comment fonctionne la mémoire. Retourner sur des lieux où l’on a passé quelques heures 5 ans auparavant, cela réserve parfois des surprises. Je marche pendant trois heures dans les rues de Zrenjanine, je me souviens des gens, de ce que nous avions vécu mais pas d’image du trajet… Je n’ai ni adresse, ni nom, juste des souvenirs. Mais peu à peu, la mémoire revient et je retrouve la maison que je cherchais. Les gens sont là, les visages sont identiques, la bonne humeur aussi, les gens n’ont pas changé.

Un samedi à Zrenjanine

Je vous conte juste les rencontres d’une journée de voyageur :

Enfin une grasse matinée (jusqu’à 9h30 c’est rare pour un troubadour) puis un moment de discussion dans la cuisine, aussi rare, avec juste quelques tours de magie de cartes…

Un repas délicieux ( du bon fromage, un cassoulet serbe, et de la charcuterie (cela m’avait manqué ces derniers mois)

En début d’après-midi: Un petit cours de danses serbes ( en échange de ces éternelles danses bretonnes)

Retrouvailles avec un jeune de 15 ans rencontré 5 ans plus tôt. Il rêve de voyage et me demande des conseils…

Visite chez un accordéoniste de 20 ans heureux de m’offrir sa passion pour la m

usique pendant une heure chez lui,

Sa soeur et sa mère dansent et chantent au  rythme de sa musique, son père trinque avec moi.

Et une soirée dans un mariage serbe, alors là, je vous laisse imaginer l’ambiance, les danses et les cuivres sont de la partie!

Bosnie

Retrouvailles dans un village. Ryad, Yasmina, leurs parents, et les enfants: Edin, Mérima.

Une maison qui est terminée, Edin était un garçon de 4 ans ;  il a maintenant  9 ans et une petite soeur…

Quand, Edin me voit, il me réclame les balles de jonglage d’il y a 5 ans. Cette fois-ci, il est en âge d’apprendre à les fabriquer, à jongler et à faire des tours de magie.

A nouveau,l’accordéon est sorti : des chants, des danses, une soirée-crêpes…

Ryad me parle encore de la guerre, des amis qu’il ne voit plus, il m’accompagne sur les vestiges des champs de batailles, il me raconte les combats , cette fois là, dans leur attaque du train , ils n’avaient fait aucun prisonniers, 110 ennemis en moins… Voici une vidéo de ce qu’il reste de ce train:

Le voyage a vraiment pris une autre dimension : Au lieu de marcher à l’aventure, je marche de retrouvailles en retrouvailles… Elles ne sont jamais annoncées à l’avance. J’enchaîne les surprises…

Quelquefois, les gens ne sont qu’à peine surpris de mon retour… Pour eux c’est normal, je suis le nomade qui passe, ils sont les sédentaires qui sont sur place. Cinq années sont passées tellement vite…

Nous avons beaucoup de choses à nous raconter et ce retour permet d’approfondir les amitiés crées lors du premier voyage, d’envisager de se revoir à nouveau, de repasser dans les écoles, parfois je me souviens d’une chanson et on m’apprend la danse qui lui correspond, ou un second couplet… http://samuelallo.com/images/stories/bosnieecole.jpghttp://samuelallo.com/images/stories/bosnieenfant.jpg

Les pays ont un peu changé, des supermarchés, des banques, des nouvelles maisons ont poussé internet fonctionne mieux, mais est-ce si important que cela ? Le changement qui m’aura le plus marqué, c’est vraiment Christian, ce roumain que j’avais rencontré lorsqu’il avait 16 ans était condamné à vivre en fauteuil roulant. Cinq ans plus tard, il me montre avec fierté qu’il peut marcher, contrairement aux avis des médecins… Bravo à lui… pour sa leçon de courage!

 Croatie

Une traversée du pays, un soldat de l’ONU qui me raconte l’Afganistan, un vieil homme qui m’invite à boire une eau de vie, des gâteaux traditionnels offerts par un couple dans une voiture, une nuit à la belle étoile derrière un terrain de football (la couverture de survie est encore nécessaire) et une très belle discussion en allemand qui me permet d’avoir les réponses aux 4 questions d’un Slovène inspiré par la vie.( lien avec les 4 questions).

Et me voici à la frontière hongroise.

 Hongrie

Je repasse dans un petit village ‘Vemend’, où j’avais séjourné deux jours en novembre 2002. Cette école était la 5ème de mon premier voyage, ( lien avec les photos du premier voyage) les professeurs n’ont pas changé. Ils me demandent :

Qu’as tu fait en 5 ans et demi ?

Je raconte en résumant brièvement et je leur retourne la question :

Et vous qu’avez vous fait ?

Certains ont eu des enfants, d’autres ont voyagé, d’autres ont continué leur routine, il y en a qui ont apporté leur soutien à des amis, des parents, certains ont fait des études, des maisons se sont construites. Le plus important est d’être satisfait des actes accomplis durant le temps dont on dispose.

Ce temps, c’est celui de notre vie, pas celui de la vie des autres, il a une durée limitée alors faisons-en bon usage.

Échange :

Les élèves me demandent des anecdotes sur ce que j’ai vécu en Afrique. Alors, je raconte (en allemand: Ce n’est pas évident) et Elizabeth traduit en Hongrois. Ce que je trouve le plus intéressant, c’est de les faire chanter, jongler, danser, les danses bretonnes et chinoises, eux me montrent des danses hongroises et du hip-hop. J’accompagne la chorale de l’école à une rencontre inter-école. Les chants hongrois à plusieurs voix sont vraiment magnifiques. Pour finir, la chanson du corsaire de St Malo est chantée sur scène, sorte d’hommage à ce chant qui est devenu l’hymne des rencontres de ce voyage.

Une élève Tzigane veut aussi m’apprendre à danser, elle m’amène dans sa famille. Dès que ses parents comprennent que je m’intéresse à la musique, ils mettent une cassette et toute la maison commence à danser!!! Vous n’aurez pas de photo car, il y a des situations qui méritent simplement d’être vécues avec le cœur, comme un cadeau du moment… Sortir un appareil photo, c’est briser la magie! http://samuelallo.com/images/stories/hongrie2.jpg

Anecdotes :

– La prof d’allemand, qui est mon interprête dans l’école raconte à chaque classe notre première rencontre. Alors qu’il pleuvait, l’arrivée d’un voyageur à sa porte. Elle avait demandé à une amie de rester dormir chez elle et son chien montait la garde au cas ou le voyageur ait de mauvaises intentions.

Le voyageur est devenu un ami de la famille. Je taille les haies chez elle et je déguste ses excellents plats ( même les pieds de cochon, traditionnels ici, car tout est bon dans le cochon !!!Ce soir, ce sera encore une soirée crêpes.

Lorsqu’une personne veut réaliser quelque chose de difficile, les gens contribuent à l’aider à atteindre de son but en lui apportant leur aide. Le coiffeur du village ne veut pas d’argent pour me couper les cheveux, il accepte un air de flûte et une chanson…

– Je retourne dans une famille où je suis déjà passé deux fois ( en 2003 et en 2004), je frappe à la porte, il est 22 heures, une fois de plus je suis accueilli les bras ouverts, ils me racontent que les petites filles ont grandi, il y en a une troisième. A chaque fois que je passe ici, un nouvel enfant vient de naître. Le lendemain, alors que je dors encore, Kata dit à ses filles,

-‘Hier soir, un homme est arrivé à la maison, il s´appelle Samuel, c´est un homme qui voyage comme les personnages des contes, il lui arrive plein d´aventures et il a quelques objets magiques avec lui (une flûte, des balles) et il raconte des histoires.’

Sa fille de quatre ans lui demande:

– ‘ Est-ce qu´il est fait en papier cet homme?’

Quel bonheur ces retrouvailles chez mes amis hongrois !

Autriche, j’y repasse…

Je fais du stop sur les aires d’autoroute, cela ne m’ étais pas arrivé depuis longtemps, La dernière fois, ce devait être en partant de Bretagne pour Paris :

une famille me prend en stop et me voici de nouveau invite à une soirée crêpes.

Quand ce n’est pas moi qui les fait, les gens m’expliquent leurs variantes.

Ce soir j’ai droit aux crêpes au Nutella.

Du vrai nutella !!! C’est trop bon !

Ici les crêpes, on les appelle palachinki.

Crêpes aux fleurs, soupe à la crêpes…

A chaque fois excellentes ces palachinkis

Lorsqu’une amie demande à Erik comment on se connaît : il répond: « Je suis le relais de Samuel dans ses voyages »

C’est vrai que pour aller vers l’Est et pour revenir à l`Ouest, j’aime passer par l’Autriche, ce pays paisible et toujours accueillant.

Il me fait des galettes, il avait appris à les faire, il y a 17 ans, lors d’un voyage dans un petit village breton appelé Ploeuc sur Lie,

nous les dégustons avec du bon cidre Normand.

 Liechtenstein

Après un grand voyage, cela fait tout drôle d’entrer dans un si petit pays :

35000 habitants dans un pays que l’on traverse en 20 minutes ( en voitures), et 4 heures (à pied) Il n’y a que

15 villages dans le pays et tous les gens se connaissent presque. Le revenu par habitant est supérieur à celui de leurs voisins suisses.

Des infos sur le pays:(http://fr.wikipedia.org/wiki/Liechtenstein)

J’entre dans une nouvelle école, il est 9 heure 30 :

–  » Guten Tag, je voyage en racontant des histoires et en faisant danser les enfants : est ce que cela vous intéresse ? »

–  » Bienvenue au Liechtenstein, pourquoi pas, nous allons organiser quelque chose

Mais ici, tu sais, les gens ne sont pas habitués aux gens comme toi ! »

A la fin du cours, Sergio, un enfant de 9 ans m’invite à manger chez lui, il me dit: « Tu nous as expliqué que dans chaque pays du monde,

il y a des gens qui t’ont aidé, qui t’ont offert leur hospitalité, Alors, comme tu es arrivé au Liechtenstein, c’est à notre tour de t’aider. » 

Nous prenons le chemin de sa maison.

Quand elle rentre, sa mère est à peine surprise de trouver un gros sac à dos dans l’entrée de sa maison. Je mange avec eux.

Je passe un moment chez sergio, sa mère joue un morceau au piano, puis, je  poursuis ma route a travers le Liechtenstein:

La fonte des neiges et les avalanches ont fait descendre ces pierres des hauteurs sur les pâturages, elles empêchent l’herbe de pousser.

Ce travail est similaire aux vendanges sauf que les raisins sont remplaces par des cailloux. J’imagine qu’à chaque printemps, des générations

d’agriculteurs doivent faire ce travail ordonné par la nature. En fonction des années, il y a plus ou moins de cailloux dans les champs.

Germana insiste pour que je peigne un galet avant de reprendre la route, elle le place dans son jardin…

 
 

 La Suisse

Retour sur le lieu des premiers pas de ce voyage… Novembre 2002, je m’en souviens comme si c’était hier : Bienne, la première école du départ. Depuis, 450 écoles visitées et 80 pays traversés, en mai 2008, je reviens à Bienne…

Retrouvailles avec Michel. Quand deux voyageurs se rencontrent, ils philosophent sur la vie… sur les vies…

En voyageant nous avons fait quelques constats qui ne sont pas nouveaux :

– Plus l’homme est riche matériellement et moins il est heureux…

– Les enfants des pays les moins riches matériellement sont heureux et attentifs à l’école, ceux des pays riches y sont malheureux et rejette l’école…

C’est bizarre que l’on continue à encourager les gens à consommer toujours plus, si on cherche vraiment à les aider à trouver leur bonheur?

La société de l’argent, du profit et du paraître ne semble pas avoir pris en compte la nature de l’homme.

L’homme a juste besoin d’harmonie.

Il trouve l’harmonie dans la nature, dans l’amitié, l’amour, la sincérité, la famille, la culture populaire (danses collectives, chants de groupe, contes, jeux, repas, activités, travaux en groupes… etc…)

Mais quelle place réserve t-on à ces pratiques dans la société européenne, la société américaine qui par les médias deviennent le modèle du monde, quels modèles donne t-on à nos enfants ??

Les rencontres et les questions posées à plus de 200 personnes des différents continents confirment ce besoin d’harmonie de l’être humain

En tout cas, une chose est certaine : la vie de troubadour est possible en Europe et dans le monde et je pense qu’elle le sera toujours. Depuis toujours, le troubadour est accueilli chaleureusement car il offre ce dont les gens manquent dans leurs quotidiens : un peu de rêve et d’humanité…

Il semble être perçu comme un espoir, il incarne la liberté de mouvement et de pensée dont chacun rêve…

Il transmet de la bonne humeur en communiquant son insouciance…

Son seul trésor (qui n’est pas matériel), il le partage…

Allez, assez bavardé, je vais faire route à travers la France, vers la Bretagne…

 Traversée de mon pays, la France

Suisse: dernière frontière. J’appréhende un peu… Comment vais-je être reçu dans mon pays??


Premières rencontres en France : L’accueil est sympathique. Ouf, je me sens bien sur ces routes de France, les gens s’arrêtent, me prennent en stop, ils sont chaleureux…

On parle de leurs vies, de mon voyage, des changements survenus durant mon absence…

Après des retrouvailles à Morzine, je prends la direction de l’ouest

– Villefranche sur saône et le beaujolais.

Dans une boulangerie, on me demande:  » Vous venez de loin monsieur ?? »

– La bourgogne.

Je m’arrête dans maison de retraite pour conter, chanter et écouter. Je repars l’estomac plein et un sac un peu plus lourd ( avec une bouteille de bourgogne)

-Le Morvan, des petites montagnes pleines de mystère où je devrai revenir plus tard.

-La Sologne où je passe ma dernière nuit dans une ferme.


Ce message que m’a envoyé l’enseignante suite à ma halte :

« Un après-midi de juin, une sorte de troubadour arrive dans notre école …..

Le hasard mais quel hasard! Une nouvelle rencontre pour lui et pour nous une rencontre unique qui aurait pu ne jamais arriver (c’est ce qui rend ce moment magique….)

Les enfants ont été agréablement surpris, pourquoi ici? Pourquoi maintenant? Il en ressort quelque chose que je ne saurai expliquer! Je n’ai pas encore eu l’occasion d’en reparler avec eux en classe mais pour les avoir entendus parler à la sortie, je pense qu’il va bientôt avoir de leurs nouvelles!

En tout cas, merci pour eux et également merci de nous rappeler à nous, adultes, qui côtoyons ces jeunes pleins de rêves, qu’il est bon de rêver mais encore meilleur de réussir à accomplir ses rêves !

Merci de nous avoir fait partager ces quelques moments inoubliables, même si je regrette de ne pas avoir pu réellement discuter avec lui de cette belle aventure.

Cela me rappelle des moments agréables que j’ai pu connaître lorsque j’ai voyageoté ( quelques petites semaines dans peu de pays ….. dérisoire à côté de lui! ) mais pourtant déjà tellement enrichissants! Ca donne des idées…..

Alors juste un grand MERCI pour cette belle leçon de vie.Sophie ( l’enseignante des CM 2 ) »

Retour en Bretagne

Je suis arrivé par la terre, de l’Est, par Rennes…
Avec un routier breton

Cela m’a quand même fait tout bizarre de me retrouver au centre de Rennes, au milieu des gens, avec mon sac à dos…


Un peu étourdi, grisé par ce voyage tellement magique…

Après une nuit à Rennes, il me restait le dernier ptit bout de route, celui que je connaissais le mieux…
Sous le soleil breton, j’ai pris la route de St Brieuc. Arrivé à St Meen le Grand, j’ai décidé de rentrer par les terres, par Loudéac et je me suis arrêté dans une dernière école: à Merdrignac
Encore un très bon moment avec les CE1, les CE2 et les CM1…

C’est la dernière école… de ce voyage…