Voyage 2002-2003

 Départ

Il est 7 h 30, mon père me dépose au bord de l’autoroute à Lamballe.

Je me retrouve seul et je savoure le départ. En route vers l’est !

Un tout grand salut de ma première étape !

Cela me fait vraiment bizarre d’écrire ce premier message qui sera lu par autant de personnes différentes. J’ai décidé de vous faire 4 rubriques :

La route:

Depuis mon départ (de Lamballe), j’ai fait étape à Lyon, Au Puy et à Mulhouse pour y rencontrer quelques amis. J’ai traversé la frontière à Bâle et je me trouve à Bienne, en Suisse.  Le stop fonctionne très bien, la pluie ne me gêne pas ( je m’y suis entraîné assez longuement avant de partir et j’aime bien ça). Je me suis arrêté pour passer quelques jours à l’école du Marché-Neuf. En ce moment, je loge chez des profs de l’école. J’ai décidé de rester quelques jours dans les écoles que je vais visiter (au moins 4 jours) afin de disposer du temps nécessaire pour  échanger avec les enseignants et mettre en place des activités avec les élèves (et aussi pour m’y reposer). Entre chaque étape, je chercherai  plutôt à rencontrer des gens qui n’on rien à faire avec les écoles…

Ici :

En arrivant en Suisse, un conducteur m’a parlé de Bienne « ville bilingue ».  C’est à cause de cette particularité que j’y suis venu. Dans ce pays, il y a 3 langues officielles principales, le français, l’allemand et l’italien. La Suisse comporte 7 millions d’habitants dont 1 million d’étrangers. La vie coûte plus cher qu’en France, mais les salariés gagnent plus et on paye en francs suisses (1 euro = 1,5 franc suisse).

Tous les panneaux de Bienne sont écrits en français et en allemand. C’est la ville où on fabrique les montres Rolex, Omega et Swatch. Il y a beaucoup d’immigration. Dans l’école du Marché-Neuf, il y a plus de 50% d’élèves étrangers. Beaucoup d’élèves (dès l’âge de 13 ans) étudient l’anglais comme 4ème langue. Ils connaissent déjà le français, l’allemand et leur langue maternelle. Il y a énormément de familles mixtes (parents parlant 2 langues différentes). Dans cette région de Suisse, pour travailler, maîtriser au moins 2 langues est absolument nécessaire.

Les échanges :

J’ai réussi à enseigner  le jonglage, des danses et des contes. Les élèves apprécient beaucoup les contes(ils adorent ceux sur les Korrigans). Ils ont aussi appris leur premier chant de marins (Le corsaire de St Malo). J’ai bien fait de commencer par un pays francophone, mais maintenant, ça va se compliquer… j’ai même appris à cuisiner des röstis (galette de pommes de terre).

Nous avons enregistré quelques chansons en allemand et en français. Concernant les contes suisses, les personnages marquant sont des gnomes (sorte de Korrigans des montagnes), des géants (souvent stupides) et des sirènes (de rivières). Pour les amateurs de contes, vous pouvez essayer d’imaginer comment une fourmi a pu aider un renard à déloger un gnome féroce de sa tanière…

Anecdotes :

-Dimanche soir, j’arrive dans une ferme:

– Bonsoir, je cherche un lieu abrité pour passer la nuit.

– Tu peux venir chez nous et tu vas souper avec nous, on mange de la raclette, tu tombes bien…

-Lundi matin, après avoir marché sous la pluie (avec un grand sourire), 2 types m’ont proposé de monter : dans la fourgonnette suisse, il y avait donc un Italien, un Espagnol (de Galice) et un Breton mouillé (de Ploeuc). Nous discutions en espagnol.

-Lundi, j’ai discuté 10 min avec un prof et le soir, il m’a prêté sa maison (il dormait chez son amie). Il est revenu me chercher le lendemain à 7h pour aller à l’école.

-Cet après midi j’ai visité la ville à vélo (on me l’a prêté) et j’avais les clés de l’appartement d’un autre prof chez qui je loge.

-Ce soir après avoir cuisiné les Röstis avec Michel (l’enseignant qui m’héberge), nous les avons dégusté avec un verre de vin chilien. Ensuite, il s’est mis au piano et nous avons chanté des chansons du monde entier. Un très beau moment…

Ces journées en Suisse sont plutôt sympathiques, les gens sont prêts à m’aider, ils disent que c’est parce que je fais l’effort de leur apporter quelque chose d’intéressant.

Autriche!!

La route :

Après avoir quitté les élèves de Bienne (j´étais très ému), j’ai pris la direction de Genève et je suis revenu en France (à Morzine), j’y ai fais une surprise à Sylvie Ledieu, une enseignante que j’avais eu en français en 6ème … Ensuite, je suis repassé á Genève pour vivre 2 jours dans une école du cirque dont j’avais entendu parler en France (pour la voir et y rencontrer les élèves). Enfin, j’ai traversé la Suisse en passant par Bern et Zurich pour atteindre l’Autriche. Je suis actuellement à Dornbirn en Autriche, j’y fais une petite halte surprise chez Eric , un correspondant chez qui j’étais venu quand j’avais 13 ans (en 4ème) et dont j’avais perdu le contact, mais pas l’adresse…

Le pays :

La température s’est un peu refroidie (5° le matin) et la neige, sur les montagnes, fait désormais partie du paysage quotidien. Il vous semble peut-être que je me déplace sans problème, disons que chaque nouvelle rencontre, comme par magie, me fait oublier l´attente qui la précède. Je remarque que les Suisses, (comme les espagnols) ne s´arrêtent pas souvent pour me prendre en stop, je pense que beaucoup d´entre eux sont méfiants, ils ne veulent pas prendre le « risque » de faire monter un étranger dans leur voiture. Heureusement pour mon aventure, certains s’arrêtent encore, mais ce sont surtout les étrangers qui partagent un « bout de route » avec moi ( en suisse, j’ai été pris en stop par des Allemands, Kosovars, Albanais, Macédoniens, libanais, Autrichiens, Kurdes). A chaque fois on parle de leurs pays, de leur vision de leur pays d’accueil). Les discussions se font souvent en anglais et en allemand (avec ceux qui ne parlent pas anglais).

Échange :

Avec Sylvie à Morzine, nous avons improvisé un emploi du temps pour 2 demi-journées « spéciales » pendant lesquelles son ancien élève a pu transmettre un peu de culture Bretonne et artistique à ses élèves.

Actuellement, ce sont des élèves de 16 á 21 ans (étudiant le français) du Lycée de Dorbirn qui chantent des chants de marins et dansent l’andro.

Je me rends compte qu´à travers une chanson (et le vocabulaire employé), on peut enseigner beaucoup de sa culture

Anecdotes :

-Ici, pas de problème de température pour conserver mon fromage, jambon, beurre au frais dans mon sac à dos (ce n´était pas le cas en Andalousie lors de précédents voyages)

-A Morzine, j´ai « vibré » avant de revoir Sylvie à la sortie de son école car, je savais qu´elle se rappellerai beaucoup de souvenirs en me revoyant (même si, après 14 ans elle m´avait oublié). Ensuite, cela m´a fait tout drôle d´enseigner quelque chose aux élèves de nom ancienne prof.

-L’atmosphère (entre-aide, convivialité, joie ) qui régnait dans l’école du cirque de Genève et que j’ai pu partager.

-Ecouter chanter « Le corsaire de St Malo » avec l’accent allemand des élèves de Dornbirn et apprendre leur chanson du Vorarlberg.

-Dialogue avec un conducteur en allemand ( ça arrive aussi, mais c’est plutôt rare):

– Tu veux écouter une cassette de musique de ma région, de la musique Bretonne?

– Non.

-…. (kein problem)

-Je suis parfois obligé de choisir mon itinéraire en fonction de l’état des routes (en Suisse, à cause de l’enneigement, certaines routes (à plus de 2000m d’altitude) sont fermées.

-J’ai déjà refusé 2 ou 3 fois de l´argent que l’on voulait m´offrir pour encourager mon projet (soit de la part d´un conducteur, soit de la part d’un enseignant). Quand certaines personnes n’ont pas de temps, elles donnent de l’argent… Je leur ai dis que j’accepte volontiers de partager un repas, que l’on me permette de me connecter à Internet, que l’on m’apprenne une chanson mais pas d’argent, cela n’a aucune saveur… J’ai la chance d’avoir économisé suffisamment d’argent pour mon voyage alors, je veux simplement vivre en partageant des moments d’échange avec les personnes qui en ont le temps et l’envie, dans ces moments, la notion d´argent n’a pas sa place…

Bon je vous laisse,

Je ne sais pas encore quelle sera la prochaine frontière traversée mais je doit encore participer à une soirée crêpes et perfectionner ma valse avant de continuer.

Hongrie

Siya (Salut en Hongrois) depuis Mohács sur les rives du Danube!!!

Questions réponses

La route :

De Dornbirn j’ai traversé le Vorarlberg et le Tirol, je suis passé à Garmich-Partenkirchen (Allemagne) et me suis rendu chez Erik à Salzburg. J’ai pris la direction du sud, (j’avais envie de voir la mer avant d’affronter les rigueurs de l’hiver). Je suis passé par Ljubiana (capitale de la Slovénie), et ai vu la mer Adriatique pour la première fois à Koper (la Slovénie n’a que 40 Km  de cotes). Ensuite, je suis passé à Rijeka, Zagreb et Osijek (en Croatie ) avant de traverser vers Pecs  en Hongrie. Je me suis arrêté à Véménd (un petit village près de Mohács) au sud de la Hongrie.

C’est d’un lycée de Mohács (Hongrie) que je vous écris.

Le pays :

La Hongrie comporte 10 millions d’habitants. Le climat est continental, les températures peuvent donc atteindre +35 l’été et -20 l’hiver. Le Hongrois est une langue difficile à apprendre, elle a des origines à l’est de l’Oural communes au Finlandais. Les habitants de la région où je me trouve parlent très bien l’allemand, il y a 3 siècles, la reine de l’empire Austro-hongrois a fait procéder à un déplacement de population pour repeupler cette région.

C’est une région très agricole.

Voici quelques informations qui devrai en surprendre quelques uns :

Ici, le salaire minimal (équivalant du SMIC) est de 200 euros. Une institutrice (quelque soit son ancienneté) gagne environ 400 euros.

L’indemnité chômage (après 4 ans de travail minimum) est d’environ de 150 euros (pendant 9 mois), durant cette période, les chômeurs peuvent se former gratuitement.

Le salaire minimum est de 65 euros par mois.

Sachant que les prix dans les magasins son élevés ont pourrait penser: « les pauvres malheureux, comment font-ils pour vivre » pourtant, les gens que je rencontre semblent heureux. Ils sont hyper accueillants et chaleureux.

Dans les villages, ils n’achètent que très peu de produit au supermarché car les gens ont généralement un emploi et, en plus cultivent une petite exploitation pour les besoins de la famille. Les gens possèdent quelques Vaches, cochons, poules…, ils cultivent tous les légumes et font beaucoup de réserves pour l’hiver. Chaque famille possède des vignes et fait son propre vin (rouge, blanc…) . Je pense que l’on peut comparer cette vie à celle de nos grand-parents. Il existe dans les villages une grande solidarité.

Les gens peuvent acheter une voiture neuve, mais seulement 1 ou 2 fois dans leur vie!

Le problème se pose dans les villes ou les gens ne possède aucun jardin…

Beaucoup me posent la question: « que penses-tu de l’Union Européenne? Dans l’UE, Serons-nous mieux socialement », sachant ce que j’ai vu en France et dans d’autre pays, je suis assez mal à l’aise pour répondre.

On me donne de nombreux exemples de produits locaux (très bons) que l’UE refuse de commercialiser.

Que se passera t-il pour les hongrois quand ils seront intégré à l’UE dans 2 ans?. Il me semble que beaucoup de données sociales ne sont pas prises en compte par les décideurs politiques et commerciaux… http://samuelallo.com/images/stories/hongrie-fabrication%20balles.jpg

Tout ce que l’on me raconte est difficile à expliquer par internet.

Les échanges :

Ici, je parle presque uniquement en allemand ( finalement, avoir étudié cette langue me sert énormément)

Ce sont surtout les danses et le jonglage que j’enseigne. J’ai enregistré des chants magnifiques et j’essai de les apprendre.

Une école de Croatie va peut-être correspondre http://samuelallo.com/images/stories/hongrie-apprentissage%20danse.jpg

avec cette de Plémy (en anglais)

Je vais bientôt en trouver une pour les élèves du collège Gustave Téry de Lamballe.

Toute les écoles ou je suis passe possèdent Internet et une salle informatique.

A Novska (Croatie), la moitié des élèves ont classe le matin, l’autre partie l’après midi, car ils sont trop nombreux pour l’établissement (ils alternent chaque semaine).

Anecdotes :

-Retour à Shoppernau en Autriche ou j’ai appris à cuisiner les Kasespetzle que j’avais tant apprécié il y a 12 ans.

-A Salzbourg, tour de tandem avec Erik (très bon moment).

-Accueil dans une ferme croate,  quelle joie et que de monde dans cette maison  où l’on vient de tuer le cochon!

-Croatie, une femme me prend en stop, (je lui joue un morceau de flûte) 5 km plus loin, elle s’arrête chez elle et insiste pour m’offrir une délicieuse assiette de soupe, quel bonheur!!!

-En Croatie, je suis passé dans un village (Novska) (a 5 Km de la frontière bosniaque) où la vie normale a repris mais où les cicatrices de la guerre étaient bien visible (maisons effondrées, impact de balles sur les mur. J’étais très impressionné, je me suis rendu dans l’école et j’ai été très surpris:  je n’avais jamais vu d’enfants avec autant d’énergie que dans cette école croate, et pourtant, j’en ai rencontré beaucoup…), ils avaient très envie de correspondre avec une école française (en anglais),  je crois que je vais retourner partager quelques activités dans ce village plus tard…

-Samedi dernier, alors que j’ai une pensée pour le Fest-noz « Zicablok », un hongrois super sympa s’arrête, il se rend à une rencontre musicale, c’est parti pour une après-midi de chants et musique locaux.

Merci pour les messages, je suis désolé de ne pas pouvoir répondre individuellement (j’essaie de vous répondre dans le message commun), je vous raconterai tout ça au retour.

Voici une légende hongroise (j’ai parfois des difficultés à rencontrer des personnes parlant une langue étrangère et connaissant une légende)

Aujourd’hui, je me suis rendu sur le bord du Lac Balaton (il mesure plus de 78 Km de long , ici on l’appelle “La mer Balaton”mais elle n’est pas salée!!!), et Ilona (parlant français) m’a traduit sa légende:

Il y a bien des années, ce lac était le centre du royaume gouverné par le roi István. Ce roi avait un fils très sensible: Janos,. Le jeune Janos était fou-amoureux de Márta, la très belle bergère dont les yeux avaient la couleur du lac. Malheureusement, Márta restait insensible aux beaux poèmes de Janos. Márta n’avait d’yeux que pour son magnifique troupeau de moutons à la laine d’or. Elle lui répétait qu’elle ne l’aimerait jamais.
Les mois passèrent, le cœur de Janos souffrait de plus en plus, un jour de printemps, il mourut de chagrin…
Le roi István, très triste et blessé dans son orgueil de roi, entra dans une colère noire. Il décida de punir cette maudite bergère.
Pendant 3 jours et 3 nuits, il fit gronder sur la région un terrible orage. Les moutons de Márta, affolés, se jetèrent tous dans le lac Balaton de la falaise de Tihany. Márta, elle, fut enfermée dans une grotte bouchée par une énorme pierre et fut condamnée à répéter ce que disent les passants, quelque soit leur nationalité, qu’ils soient riches ou pauvres, jeunes ou âgés…
Depuis ce jours, on trouve parfois d’étranges coquillages sur les bords du lac, on dit , que ce sont les ongles des moutons. Márta, quand à elle, se trouve toujours dans sa grotte, c’est elle qui continue à faire l’écho du lac et à répondre aux gens.

Je suis allé à Tihany car je voulais vérifier la vérité de cette histoire et Márta m’a répondu en français, j’y ai cherché un des ongles de moutons. Je n’en ai pas encore trouvé. J’espère que cette légende du lac Balaton vous a plu, vous pouvez vous aussi m’envoyer vos contes!

Au fil des rencontres, me voici en pologne sur les bords de la Mer Baltique!

La route :

Depuis Mohacs en Hongrie, j’ai pris la direction du lac Balaton (car je savais bien que je pourrai y trouver une légende. Ensuite, direction Budapest, puis Bratislava ( capitale de la Slovaquie), Brno (république Tchèque), Olomouc, puis Liptovsky Mikulas et Poprad ( retour en Slovaquie). De la, la route a continué vers la Pologne, Zakopane (les montagnes “Tatras” y sont magnifiques), Krakow (ancienne capitale polonaise), Kielce, Lublin, Warsovie, Bialystok. Ce parcours est celui des grandes villes mais comme prévu je ne m’y arrête presque pas( sauf si je connais quelqu’un). La plupart du temps, je suis dans les villages. Ce sont les rencontres et les discussions qui font évoluer l’itinéraire.

Le pays :

Les températures varient entre –5 et –20 mais je n’ai pas froid. En effet, je m’habille en conséquence et il fait très sec (50% d’humidité, comme dans le Sahara), je pense que j’avais plus froid en Bretagne quand il fait 5 degrés et qu’il pleut.

Il n’y a pas de décalage horaire avec la France mais en décembre, il fait jour à 7h et nuit vers 15h30

En Pologne, 50% des habitants vivent grâce à l’agriculture, en ce moment, les gens sont très préoccupés par leur possible entrée à l’UE. Beaucoup d’entre eux pensent que leur vie sera beaucoup plus difficile après leur entrée à l’UE (montée des prix, réglementation de la production plus stricte, augmentation du chômage…) mais que dans 10 ans, ce sera peut-être plus facile pour leurs enfants. D’autres pensent que les intentions de l’Europe de l’Ouest sont d’essayer de trouver de nouveaux marchés mais que l’aide apportée au développement des nouveaux pays de l’EU sera très faible…

En Pologne, l’accueil est super chaleureux, mon parcours dévie sans cesse car les gens rencontres m’invitent dans leur village, leur famille, dans l’école de leur enfants. La communication n’est pas toujours facile car l’anglais et l’allemand ne sont pas enseignées depuis très longtemps (avant c’était le Russe obligatoire)

Echanges :

Les conducteurs m’apprennent souvent une chanson, je les apprend, cela m’aide ensuite pour communiquer avec d’autres personnes.

Le collège de Lamballe (6eme SEGPA) a ete mis en relation avec le collège de Liptovsky Mikulas (Slovakie)

J’ai acheté une K7 vidéo et, quand cela est possible je copie quelques danses folkloriques.

La flûte m’aide énormément à communiquer, à détendre les atmosphères, j’ai parfois l’impression d’être un troubadour moderne à qui on offre un lieu ou dormir et parfois un repas en échange d’une veillée spéciale (chants de différents pays, musique, jonglage, histoires, danses…), et j’invite les gens à m’enseigner ce qu’ils veulent (jeux, musique…). Que de souvenirs déjà…

Mon arrivée dans les écoles est souvent accueillie comme un évènement extraordinaire (dans les villages, on ne voit pas souvent d’étranger en hiver, encore moins dans les écoles).

Décidément, les accueils les plus chaleureux se font souvent dans les familles les plus humbles, les maisons sont petites mais il y règne les joie de vivre et de partager!!!

Concernant les contes, en Pologne et Slovaquie, les personnages mystérieux sont surtout les dragons. Certains crachent du feu (comme celui de Cracovie) mais d’autres sont tellement laids (comme celui de Varsovie) que les gens qui le rencontrent restent pétrifiés (ne vous inquiétez pas, on m’a expliqué comment lui échapper!!).

Anecdotes :

-En deux jours entre la république tchèque et la Slovaquie, arrivée du vrai Hiver: chute de 25 degrés de températures (de 5 à –20 degrés), mon sac est devenu plus léger. Les rivières sont gelées, les paysages sont magnifiques.

-Vous ne me croirez sans doute pas, mais, j’ai rencontre le …….Père Noël, et il m’a même  invite à dormir chez lui (il travaillait toute la nuit) mais j’ai passe un bon moment avec sa famille…Terrible!!!

-Au Lycée de Liptosky Mikulas (Slovaquie), j’ai fais un remplacement (4 heures) d’une prof de français absente, le lendemain, le proviseur me proposait de rester comme assistant de langues. Le voyage m’appelle.

-Pour les habitants de l’Hermitage Lorge: La tradition de l’arrivée du moi de mai existe aussi en Hongrie, mais la branche plantée devant la maison des jeunes filles mesure au moins 5 mètres (elle y reste durant un mois)!!! (je vous expliquerai…)

Noël en Pologne !!!

Certains se demandaient où j’allais passer Noël , durant le voyage, plusieurs personnes m’ont invité à revenir les voir pour Noël, maintenant, je peux vous dire ou je serai:

Je serai chez Kasya, une amie polonaise (elle parle français) que j’ai connu pendant les vendanges en septembre. Elle habite dans un petit village de 600 ha près de Gdansk au bord de la mer Baltique. Je connais très bien ses parents rencontres aussi aux vendanges (ils avaient goûté et apprécié les crêpes (recette de même) ).

Bien sur , ma famille, Elena et mes amis vont me manquer mais ce noël sera très spécial. Nous nous y sommes préparés. L’important est que nous passions tous un très bon réveillon (même si nous serons chacun dans des familles et lieux différents). La famille de Kasya est très unie alors je m’amuserai bien, il y aura sans doute de la neige et il parait que la dinde est remplacée par de la carpe… Je vous raconterai cela en janvier.

Noël se célèbre pendant 3 jours (le 24 (veillée de noël), le 25 et le 26 décembre (fériés)). Avant de commencer le repas, les Polonais échangent les vœux avec les personnes présentes. Pendant le repas, la tradition est de manger (un peu!) de 12 plats différents. Ainsi, on ne manquera d’aucun plaisir pendant l’année. Ensuite, toute la famille chante les chants de Noël. La majorité des familles se rendent à la messe de minuit. Cette année, il faisait –25 degrés et nous avons mis les danses bretonnes en pratique pour nous réchauffer sur le chemin. Comme chez nous, le père noël passe dans la nuit et, le lendemain, nous pouvons découvrir ce qu’il nous a apporté … Le 25 et le 26 décembre sont consacrés à des rencontres avec la famille, des jeux, des danses. Je n’avais jamais autant mangé pour le réveillon (je n’osais pas refuser tout ce qu’ils me proposaient, la tradition est d’avoir mal au ventre).

Je suis retourné chez Grzegorz (24 ans), il habite avec ses parents dans une petite ferme isolée du Nord est de la Pologne (on appelle cette région la “Sibérie Polonaise”). Nous avons fêté le réveillon avec son groupe d’amis chez sa voisine. Nous étions 6, la tradition est de ne boire que de la Vodka, mais j’ai réussi à les convaincre que pour ce réveillon spécial, nous ne pouvions pas oublier le vin. A minuit, il y a des feux d’artifices dans toutes les villes (c’est la tradition), nous avons débouché du champagne Russe (moins cher) dans la neige. C’était étrange et génial de fêter la nouvelle année au milieu de ce paysage enneigé au son des musiques de l’Est… Bon, c’est vrai que j’ai eu une forte pensée pour mes amis Ploeucois ce soir là, mais le réveillon fut réussi

Certaines personnes (de religion orthodoxe) ont fêté Noël le mardi 7 janvier, ils fêteront le 1er de ļ’an la semaine prochaine (le 14 janvier). Certaines familles ont donc 2 noëls (si leurs grand-parents n’ont pas la même religion.)

Toujours en Pologne

Salut à tous !

Merci pour vos messages,

Je viens de passer un très bon Noël (l’accueil que j’ai eu à Slupsk était fabuleux). Plein d’énergie, je suis prêt pour de nouvelles aventures dans un autre pays (cela fait plus de 20 jours que je suis en Pologne et les gens sont tous supers, je commence à comprendre le polonais et connais 3 chansons qui impressionnants les conducteurs).

Ce soir, le hasard m’a fait rencontrer Tomek, il avait un appareil numérique et Internet chez lui. Voici 2 photos prises chez ses grand-parents.

Je vous souhaite un très bon réveillon (je ne sais pas encore ou je passerai le mien (surprise !!!)

Salut et excellente année à tous depuis la Lettonie!!!!!

Merci pour tous les message , je suis désolé de ne pas répondre personnellement à tous mais je pense à vous. J’espère que ce message répondra aux questions que les élèves de Ploeuc, Lamballe, Plérin et Plémy m’ont envoyées…

Ce voyage est un rêve qu’aucun mot ne peut décrire…

La route :

Depuis l’école de Bialystok en Pologne, j’ai pris la direction du nord de la Pologne, sans changer de pays, je me suis rendu à Slupsk (près de Gdansk). C’est la que j’ai retrouvé la famille de Kasya avec laquelle j’ai passé un très bon Noël. Nous étions 7, Kasya et sa sœur, ses parents, sa grand-mère (84 ans) et une tante Ukrainienne de 88 ans. J’ai appris à cuisiner selon la tradition, je leur ai dévoilé ma recette secrète des petits lutins de noël. Quitter cette famille a été un moment difficile (j’ai même versé quelques larmes), car nous avons partagé un Noël très spécial que je n’oublierai jamais. J’ai repris la direction de l’Est, vers Olstyn et j’ai passé le réveillon du 1er de l’an avec Grzegorz et ses amis près de Gizycko toujours en Pologne. Après ces 3 semaines très intenses en Pologne, j’étais un peu triste de quitter ces gens si chaleureux…  Ensuite j’ai pris la direction de la Lituanie et de la Lettonie.

Je vous écris de l’école de Maszalaca en Lettonie (un petit village à 20km de l’Estonie)

La Lettonie :

Un des 3 pays Baltes dont je découvre l’histoire. En 1940, alors que toute l’attention européenne était portée sur le front allemand en France, la Russie envahissait les pays Baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie). Les Russes y resteront jusque 1991!. Les allemands (dont les tanks fonctionnaient grâce au pétrole Russe?) ne sont restés que 4 ans en France.

La Lettonie comporte 2 millions d’habitants dont la moitié vit à Riga. Lundi et mardi, nous avons connu des températures extrêmes (-35 le soir et le matin aussi), l’école était fermée pendant 2 jours. Certaines familles avaient des problèmes d’eau, les puits étaient gelés. Normalement la température est de -10,-15 en hiver et de +30 en été. En ce moment, nous avons 60cm de neige.  J’ai trouve que les gens y sont très timides, ils n’osent pas me poser certaines questions (contrairement aux autres gens rencontrés). Je crois que poser des questions est ici contre-nature (explication historiques?). Rencontrer un étranger est ici un évènement et les gens sont très accueillants. Ils organisent une rencontre folklorique (danses et chants au coin du feu) spécialement pour ma venue. La Lettonie est le pays où j’ai trouvé que les élèves parlent le mieux anglais (ils commencent très tôt et, à 17 ans, ils parlent presque couramment).

En 1991, ils sont passés brutalement du régime communiste au capitaliste, le choc est trop brutal pour les personne âgées. Bien que tous pensent que ce fut une très bonne chose, j’ai eu de nombreuses discussions dans lesquelles les gens m’expliquent qu’ils sont conscients des bonnes choses comme des mauvaises choses du nouveau régime. Le dictat de l’argent (société de consommation) a remplace le dictat idéologique. Les jeunes semblent oublier leur propre culture et adoptent la culture internationale ‘‘américanisée’’. La génération des 30-40ans semble être plus critique.

 Bilan de mon tour de l’Union Européenne

J’avais promis au collège publique de Ploeuc (classe de 4eme), de réaliser une petite enquête sur l’état des pays qui sont susceptibles de rentrer dans l’UE prochainement. Voici un Bilan « humain » :

Dans tous les pays traversés (Slovénie, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie, Pologne, Lituanie, Lettonie), les gens ont peur de leur avenir dans l’UE. Ils savent que c’est nécessaire de joindre l’Europe (raisons politique, pour leurs enfants…). Ils ont très peur de perdre la qualité de vie qu’ils ont réussi à obtenir (en travaillant très dur). Et je peux vous dire que les gens réussissent à vivre heureux. Ils ont peur que si l’euro leur parvient, les prix vont augmenter mais pas les salaires (en Lettonie, les gens à la retraite perçoivent 100 euros). Ils ont peur que le chômage augmente. Ils ont peur de perdre la qualité de leur nourriture (la viande que j’ai goûté dans certaines fermes est délicieuse.

Je sais que dans l’Europe de l’Ouest, nous aussi, avons peur de l’arrivée des gens de l’est mais quand quelqu’un quitte son pays pour travailler ailleurs, ce n’est vraiment pas par choix. En Lettonie, certains élèves vivent chez leurs grands-parents car leurs parents travaillent et vivent à l’étranger (9 mois par an), c’est très dur pour eux.

J’ai l’impression que beaucoup de données nous échappent. Mais ces discussions furent très intéressantes.

Échanges :

Je vais vous expliquer comment je suis arrive dans cette école:

A Riga, je bouscule une fille avec mon sac à dos. Finalement, après m’être excuse, je lui demande la direction d’une ville au nord du pays. Elle n’en sait rien mais me demande pourquoi je veux y aller. Dans la rue, je lui explique mon projet, nous chantons une chanson polonaise (la seule qu’elle connaît fait parti des 3 que j’ai apprises) et lui dis que je compte aller dans l’école de cette ville. Elle m’invite dans l’école de son village. Bon, je suis libre de changer mes plans, pas de problème, j’y serai lundi. Il faisait –20, elle ne me croyait pas mais finalement, je viens de passer une semaine géniale, et je crois que je ne suis pas le seul. Demain, nous aurons une nouvelle soirée culturelle (danses de Lettonie et de Bretagne (certaines sont similaires), chants et musique…).

Pendant que l’école était fermée, j’ai pu vivre les joies de l’hiver Letton (luge de nuit, hockey sur glace réelle, ballade en foret.

Les petites maisons et les grandes maisons.

Le soir je fais souvent l’expérience suivante :

J’ai 2 possibilités, frapper aux grandes ou aux petites maisons.

-Dans les grandes maisons, généralement, les gens parlent bien les langues étrangères, mais ils sont très méfiants, ils n’ouvrent pas trop leur porte, ils m’écoutent à peine et me disent qu’ils sont désolés mais qu’ils ne peuvent pas m’aider.

-Dans les petites maisons, généralement, les gens ne parlent pas les langues de l’Ouest, ils me font d’abord rentrer, parfois, ils m’offrent le thé, ensuite, ils m’écoutent. Les gestes plus quelques notions de polonais et de russes permettent de se comprendre. Apres une soirée amusante (jeux de cartes, chants, leçon d’anglais ou de russe), souvent, je dors dans un lit et nous trinquons à la vodka.

Bien sur, ceci est une généralisation mais je l’ai souvent remarque. J’accueille les refus avec un grand sourire (c’est normal d’avoir peur des autres, mais c’est dommage…) et je repars en chantant dans une langue différente, cela me motive…

Moments forts :

Les élèves de 6eme de Ploeuc voulaient savoir quel fut mon plus beau souvenir.

Il y a tant de moment forts et je ne peux pas les hiérarchiser. J’ai déjà verse plusieurs larme en quittant certaines personnes, cela risque de continuer… Cela fait parti du voyage, des rencontres, des moments intenses et des séparations (cela me rappelle un passage du petit prince…)

-En Pologne, le concours de grimaces, et tous les jeux avec la grand-mère Ukrainienne de 88 ans étaient fabuleux (cette femme était une enfant…).

– En Pologne, la neige sur mon verre quand nous nous souhaitions la bonne année.

– En Lettonie, les ballades avec des températures atteignant –35 degrés, les cils gèlent et les cheveux blanchissent en 2 min. Je n’ai toujours pas attrape le moindre petit rhume.

-Quelques rencontres amusantes: Chevreuils (Rep Tchèque, Pologne, Lettonie), écureuil (Slovaquie), Pic vert au travail (Pologne), traces dans la neige (cerf, sanglier, Lynx, loup?), heureusement, les ours d’Estonie hibernent.

-Toutes les veillées au coin du feux et les discussions sur le passé des pays, je découvre une histoire inconnue, comme un secret dévoile, la voix des gens est chargée d’émotion.

Bilan de mon tour de l’Union Européenne

J’avais promis au collège publique de Ploeuc (classe de 4eme), de réaliser une petite enquête sur l’état des pays qui sont susceptibles de rentrer dans l’UE prochainement. Voici un Bilan « humain » :

Dans tous les pays traversés (Slovénie, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie, Pologne, Lituanie, Lettonie), les gens ont peur de leur avenir dans l’UE. Ils savent que c’est nécessaire de joindre l’Europe (raisons politique, pour leurs enfants…). Ils ont très peur de perdre la qualité de vie qu’ils ont réussi à obtenir (en travaillant très dur). Et je peux vous dire que les gens réussissent à vivre heureux. Ils ont peur que si l’euro leur parvient, les prix vont augmenter mais pas les salaires (en Lettonie, les gens à la retraite perçoivent 100 euros). Ils ont peur que le chômage augmente. Ils ont peur de perdre la qualité de leur nourriture (la viande que j’ai goûté dans certaines fermes est délicieuse.

Je sais que dans l’Europe de l’Ouest, nous aussi, avons peur de l’arrivée des gens de l’est mais quand quelqu’un quitte son pays pour travailler ailleurs, ce n’est vraiment pas par choix. En Lettonie, certains élèves vivent chez leurs grands-parents car leurs parents travaillent et vivent à l’étranger (9 mois par an), c’est très dur pour eux.

J’ai l’impression que beaucoup de données nous échappent. Mais ces discussions furent très intéressantes.

Échanges :

Je vais vous expliquer comment je suis arrive dans cette école:

A Riga, je bouscule une fille avec mon sac à dos. Finalement, après m’être excuse, je lui demande la direction d’une ville au nord du pays. Elle n’en sait rien mais me demande pourquoi je veux y aller. Dans la rue, je lui explique mon projet, nous chantons une chanson polonaise (la seule qu’elle connaît fait parti des 3 que j’ai apprises) et lui dis que je compte aller dans l’école de cette ville. Elle m’invite dans l’école de son village. Bon, je suis libre de changer mes plans, pas de problème, j’y serai lundi. Il faisait –20, elle ne me croyait pas mais finalement, je viens de passer une semaine géniale, et je crois que je ne suis pas le seul. Demain, nous aurons une nouvelle soirée culturelle (danses de Lettonie et de Bretagne (certaines sont similaires), chants et musique…).

Pendant que l’école était fermée, j’ai pu vivre les joies de l’hiver Letton (luge de nuit, hockey sur glace réelle, ballade en foret.

Les petites maisons et les grandes maisons.

Le soir je fais souvent l’expérience suivante :

J’ai 2 possibilités, frapper aux grandes ou aux petites maisons.

-Dans les grandes maisons, généralement, les gens parlent bien les langues étrangères, mais ils sont très méfiants, ils n’ouvrent pas trop leur porte, ils m’écoutent à peine et me disent qu’ils sont désolés mais qu’ils ne peuvent pas m’aider.

-Dans les petites maisons, généralement, les gens ne parlent pas les langues de l’Ouest, ils me font d’abord rentrer, parfois, ils m’offrent le thé, ensuite, ils m’écoutent. Les gestes plus quelques notions de polonais et de russes permettent de se comprendre. Apres une soirée amusante (jeux de cartes, chants, leçon d’anglais ou de russe), souvent, je dors dans un lit et nous trinquons à la vodka.

Bien sur, ceci est une généralisation mais je l’ai souvent remarque. J’accueille les refus avec un grand sourire (c’est normal d’avoir peur des autres, mais c’est dommage…) et je repars en chantant dans une langue différente, cela me motive…

Moments forts :

Les élèves de 6eme de Ploeuc voulaient savoir quel fut mon plus beau souvenir.

Il y a tant de moment forts et je ne peux pas les hiérarchiser. J’ai déjà verse plusieurs larme en quittant certaines personnes, cela risque de continuer… Cela fait parti du voyage, des rencontres, des moments intenses et des séparations (cela me rappelle un passage du petit prince…)

-En Pologne, le concours de grimaces, et tous les jeux avec la grand-mère Ukrainienne de 88 ans étaient fabuleux (cette femme était une enfant…).

– En Pologne, la neige sur mon verre quand nous nous souhaitions la bonne année.

– En Lettonie, les ballades avec des températures atteignant –35 degrés, les cils gèlent et les cheveux blanchissent en 2 min. Je n’ai toujours pas attrape le moindre petit rhume.

-Quelques rencontres amusantes: Chevreuils (Rep Tchèque, Pologne, Lettonie), écureuil (Slovaquie), Pic vert au travail (Pologne), traces dans la neige (cerf, sanglier, Lynx, loup?), heureusement, les ours d’Estonie hibernent.

-Toutes les veillées au coin du feux et les discussions sur le passé des pays, je découvre une histoire inconnue, comme un secret dévoile, la voix des gens est chargée d’émotion.

J’espère que la rentrée s’est bien déroulée pour vous, à bientôt.

Samuel.

Les retrouvailles en Finlande!!!

Après plus de deux mois de voyage, j’ai vécu(le vendredi 17 janvier) un moment aussi sympathique qu´étrange;

à Turku. En effet, j’ai retrouvé Lionel LeFloch de Ploeuc, qui y passe une année en en tant qu´étudiant Erasmus. http://samuelallo.com/images/stories/finlande%20retrouvailles.jpg

Retrouvailles avec Lionel LE FLOCH

J´ai pu lui faire partager mon voyage, j´avais pas mal de choses à raconter, à lui faire écouter. Il m´a donné des nouvelles de la Bretagne (il est rentré à Ploeuc pour les fêtes de Noël), d´après lui les bretons vont plutôt bien. Je vous rassure( pour ceux qui s´inquiéteraient comme Joceline (sa maman) peut-être lui non plus n´a pas changé !!! J’ai pu profiter des longues soirée avec les autres étudiants Erasmus (les irlandaises et les grecs), de ses grasses matinées quotidiennes (il a la belle vie), du sauna, j´ai même été avec lui en cours et nous avons fait une randonnée sur la Mer Baltique (gelée sur une profondeur de 40 cm) et il a filmé un pêcheur en pleine action. Les étudiants de français ont pu découvrir un petit aperçu de notre culture bretonne car j´ai réussi à les faire danser dans les couloirs de l’université… Ca avait l´air de leurs plaire, en échange, ils m´ont chanté des chansons Finnoises et suédoises. Bref, après ce petit ressourcement de 4 jours, j’étais prêt à découvrir l’hiver dans la Laponie.

Échanges :

En Finlande, je aurai visité 6 établissement scolaires différents: Université d’Helsinki, de Turku avec les étudiants de français. Les écoles de Urjala, Utsjoki, Nuorgam (seulement 14 élèves répartis sur 6 niveaux dans le dernier village de l’Union Européenne) et Kuopio.

J’ai réussi à apprendre une chanson en Finnois (sinisiä punasia ruusunkukia), j’essaie de le faire en saami (Lapon), mais je ne garantie rien…, et je découvre les contes sur les Staalo (Trolls finlandais) et les Guvihtars (sorte d’elfes).

En Finlande, les cours d’EPS sont tous démixés (garçons et filles séparés à partir de 10 ans, cela me semble étrange). Les loisirs évoqués par les élèves varient en fonction des conditions climatiques, ils ont souvent un loisir hivernal (ski, snowboard, hockey, luge, moto-neige, pêche dans la glace) et un loisir estival (comme les nôtres). Certains enfants de 10 ans ne savent pas ou se trouve la France et l`’Espagne sur la carte mais peuvent situer avec précision les pays baltes, la Norvège et la Suède. Par contre, Ploeuc sur lié est devenu “le village d’Astérix et Obélix”.

Petit message pour les finlandais qui ont lu l’article dans le journal.

Merci pour vos invitations (chez vous et dans vos écoles), je ne pourrai pas vous répondre individuellement pour m’excuser de ne pas vous rencontrer. Je vous remercie de toutes ces invitations (super sympathiques). Cet article devait paraître après mon départ de Finlande (j’avais insisté sur cela), malheureusement, les journalistes et surtout leurs rédacteurs étaient plus intéressés par leur article que par mon projet et mes idées!!!

En effet, dans cette aventure, mes rencontres se font par le hasard du chemin (elle sont déjà trop nombreuses) et non par Internet (je ne souhaite pas consacrer beaucoup de temps à l’ordinateur, les personnes sont tellement plus intéressantes (chaque message que j’envoi pour le site est un exploit et un grand soulagement, car j’y passe plusieurs heures ).

Mais ce petit malentendu restera une bonne leçon pour moi, et peut-être pour d’autres?

Réflexions par rapport à la France:

Depuis le début de ce voyage, les gens sont surpris de m’entendre parler anglais et n’arrivent pas à croire que je suis Français. En effet, dans chaque pays au moins une personne m’a dit qu’il garde un mauvais souvenir des difficultés de communication rencontrés en France. Les français refusent de parler anglais! J’ai promis de leur dire de faire un effort à l’avenir.

Je crois aussi que la France est le seul pays traversé dans lequel les élèves vouvoient les professeurs.

Anecdotes:

Activités vécues depuis le départ:

Je ne passe pas tout mon temps sur le bord des routes, dans les voitures, les écoles et les maisons

En fonction des rencontres, voici quelques activités réalisées depuis mon départ:

– Déménager un appartement (Autriche)

– – Déblayer la neige devant les maisons (Finlande)

– – Nettoyer la glace pour préparer le terrain de hockey (Lettonie)

– – Brouetter du bois (Pologne)

– – Passer une journée en forêt avec un garde forestier (Pologne)

– – Soigner les animaux dans une ferme (Pologne)

– – Ecrémer le lait (Lettonie)

– Laver mon linge;à la machine (facile) ou à la main… (un peu partout)

– Faire du tandem (Autriche) du vélo sur neige (Finlande)

– balancer Lionel dans la neige (Finlande)

– Faire de la luge (Pologne et Lettonie),

– conduire(Pologne)

– faire une ballade en raquettes avec une femme qui m’avait pris en stop (Finlande)

– Visiter des entreprise de cuisine avec un représentant.

A Turku, les étudiants ont dansés l’andro et le cercle circassien dans les couloirs de l’Université.

A Tallinn, j’ai vu le seigneur des anneaux en anglais sous-titré en estonien et en Russe.

-A Tempere, un homme m’héberge pour la nuit, il commence son travail á 6h30 (il fait encore nuit), il me laisse dormir un peu plus, en partant vers 8heures, je lui laisse un petit mot de remerciement et je ferme la porte.

-A Sodankyla, j’ai rencontré quelques français (parisiens), ils font des essais pour Renault dans ces conditions climatiques très spéciales.

-A Iisalmi, samedi soir, un père de famille finlandais (barbu) hésite puis m’invite à entrer dans sa maison. Une heure plus tard (après que les filles y soient passés), nous étions tous les deux dans le sauna! Respect des traditions!

-Dans ce voyage, je me retrouve souvent seul quelques minutes, dans une voiture avec les clés sur le contact, je constate que les gens me font très rapidement confiance.

-Finalement, c’est de Norvège que je vous envoie ce message, il faisait –36 et la nuit tombait alors, j’ai frappé à une porte dans un petit village, Jvvar (lapon), m’invite à rester (il a traduit des contes Lapons, recueilli des chants et réalise un reportage sur l’utilisation du bois par les lapons). Une fois de plus, j’ai forcé le destin!!

Ce matin est (pour l’instant), le jour le plus froid de l’hiver (à Utsjoki), il fait –40 degrés á Utsjoki, Grande Penséehttp://samuelallo.com/images/stories/laponie-40.jpg pour Eléna à Cadiz (Andalousie), seulement plus de 5000 km et 65 degrés nous séparent dans nos différents projets…

Bon, le chemin continue, à bientôt!

Samuel (ou Samouli ici!)

Petit conte d’Estonie,

dans ce pays les habitants parlent une langue qui a des origines communes avec les Finnois(Finlande) et la Hongrie. Cette langue est totalement différente des langues baltes (Lettonie et Lituanie) et des langues Slaves (Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Croatie, Slovénie, Russie, Ukraine). Je trouve que les habitants en Estonie et en Finlande sont particulièrement timides, mais ils sont aussi très gentils…

Voici une petite légende toute mignonne :

En Estonie vivait il y a bien longtemps un jeune et vaillant aventurier du nom de Kalévipoeg. Il voyageait seul protégé par un manteau de fourrure recouvert d´épines.
Un jour que Kalévipoeg portait une grosse planche sur l´épaule, il rencontra le diable. Ils engagea le combat mais il avait beau frapper le diable avec la planche, ce dernier réussissait toujours à se relever. Alors, il entendit une toute petite voix qui murmurait:
– « Avec le côté…, frappe le avec le côté de la planche…. »
C´est ce qu´il fit et le diable eu si mal qu´il disparu en hurlant de douleur…
Kalevipoeg se tourna alors et demanda:
– Qui est celui qui m´a aidé á faire fuir le diable en me donnant un si bon conseil?
-C´est moi dit un petite voix qui venait d´un trou.
-Montre toi que je te vois.
-Mais je ne peux pas sortir car je suis tout nu… dit la petite voix.
Alors, Kalévipoeg trancha un morceau de son manteau et lui dit:
– Habille toi avec cela et montre toi!
Le petit animal sorti habillé du manteau de Kalévipoeg, depuis ce jour, nous l´appelons le hérisson.
Protégez bien les hérissons car, il viendra peut-être un jour où les hommes auront encore besoin de leurs conseils…

Nuorgam (Laponie)

Hey hey de Laponie !!!

J’ai toujours la grande forme, et je vais essayer de vous résumer ces dernières semaines dans ce message (ce sera du condensé-condensé).

La route :

De Mazcalaca (Lettonie), j’ai repris la route du Nord vers l’Estonie. Entre Parnu et Tallinn, j’ai fait une petite halte à l’école de Risti (village de 500 habitants). Puis, comme certains avait dû s´en douter, j’avais envie de faire une petite visite surprise à Lionel Le Floch (ami de longue date de Ploeuc sur lié en Bretagne et qui passe une année Erasmus à Turku en Finlande), et bien sur découvrir ce pays dont je ne connaissais rien.. J’ai pris le bateau de Tallinn à Helsinki pour traverser la mer baltique gelée. Après 2 jours à Helsinki (et quelques rencontres qui orienteront mon voyage en Finlande), j’ai pris la direction de Turku. J’ai passé de très bons moments avec Lionel et les autres étudiants Erasmus (Grecs, Irlandaises…). Puis j’ai pris la route de la Laponie finlandaise pour me rendre à Utsjoki (avec l’adresse d’une enseignante de ce village). Cela m’a pris 6 jours en raison des différentes rencontres et des conditions climatiques difficiles (entre 100 et 450km réalisés par jour), je suis passé par Urjala (arrêt d’une journée à l’école), Tempere, Kuopio, Iisalmi, Ristijarvi, Sodankyla (voici donc mes 6 villes étapes) et finalement arriver à Utsjoki mardi soir (à 1km de la frontière norvégienne). Il faisait -35 lorsque je suis arrivé avec le grand sourire dans ce village de 1500 habitants.

Je viens de passer 2 jours avec les élèves de Utsjoki et en ce moment, je vous écris de Nuorgam (petit village de 200 habitants et 14 élèves dans l’école primaire) . Depuis 2 jours, la température est stabilisée vers -35. Bien sur les gens vivent heureux, bien au chaud dans les maisons à l’intérieur desquelles il fait +25. Il y a 40cm de neige.

Le stop peut peut-être vous sembler un moyen de transport inadapté dans ces températures « extrêmes » je suis bien couvert et j’ai de nombreux secrets qui me permettent de me réchauffer, la danse au bord des routes en est un (j’alterne entre le Kost ar oach breton, la capoeira Brésilienne et la Jigg Irlandaise).

Le pays :

J’ai découvert beaucoup de choses sur les finlandais. 5 millions d´habitants pour un pays très vaste. Le suédois est la seconde langue officielle (pour des raisons historiques), enseigné à l’école. La religion est Luthérienne. De nature assez timide (on n’ose pas me poser trop de questions, dans un groupe, les élèves ont peur de prendre la parole),. Pratiquement tous les finlandais rencontrés comprennent l’anglais, par contre, beaucoup n’osent pas trop s’exprimer par peur de faire des erreurs (fierté par rapport aux autres). Presque chaque maison( à la campagne, possède son sauna) et le mercredi et le samedi sont les soir ou les Finlandais utilisent traditionnellement le sauna (par le passé les enfants naissaient parfois dans le sauna). La plupart des habitants possède un portable Nokia (invention finlandaise), dans les grandes villes, les trottoirs son chauffés, afin d’évacuer la neige)). Les finlandais ne fument pas dans leur maison (mais dehors malgré le froid). Tous les gens rencontrés se sont montrés très accueillants, on me fait connaître tout sorte de baies locales ramassées et congelées pendant l’été (certaines m´étaient inconnues, redberry, cloudberry, cranberry or lingonberry), hier soir j’ai goûté du saumon, du renne et de l’élan chassés et pêchés par mes hôtes.

En Laponie :

Dans cette région au nord de la Finlande, vivent 2000 des 30000 derniers Lapons répartis en Norvège, Finlande,Suéde et Russie. Ancien peuple nomade élevant des Rennes et vivant dans des Tippis (kota ), les Lapons sont désormais sédentaires, vivent dans des maisons normales, ont un travail comme les autres mais certains élèvent toujours des rennes, et essaient de conserver leurs traditions (langue, culture, chants (hoiku), costumes (dans les fêtes)).

Depuis le 25 janvier, le soleil est réapparu (pendant 2 mois, il n´était plus visible), il faisait quand même jour mais sans soleil. Il y différentes manières de célébrer le retour du soleil, à Nuorgam (d’où je vous écris ce message), en raison des collines qui entourent le village, les enfants de l’école ne verront le soleil qu’à partir du 20 février. A partir du 20 mai, le soleil ne se couchera plus pendant 2 mois (il y aura donc le soleil de minuit, on pourra lire sans allumer la lumière à minuit, cool!).

Utsjoki doit être un des seuls endroit d’Europe ou le vent du sud apporte le froid (la mer du Nord adoucit très légèrement le climat).

La nuit en Laponie lors de la pleine lune, on peut voir son hombre la nuit l’hiver (grâce à la neige). Ici on ne connaît pas de nuit »noire », sauf peut-être en novembre, quand il n’y a pas encore de neige.

Hier soir, j’ai pu observer une aurore boréale très spectaculaire, elle était de plusieurs couleurs et était visible sur l’ensemble du ciel..

Ce site vous donnera plus d’infos: www.utsjoki.fi


Retour à Kuopio, en Finalnde!

La route :

De Sortland en Norvège, je suis reparti vers la Suède ( Kiruna, Lulea) puis je suis revenu vers la Finlande (car j’avais promis à un instituteur de Kuopio de passer quelques temps dans son école). Ensuite, je suis redescendu vers Helsinki.

Échanges :

En Finlande, j’ai côtoyé les élèves de 7 écoles (élèves de 6 à 22 ans)

Les photos ci-jointes sont celles d’un spectacle que nous avons organisé à l’école de Kuopio. Plusieurs enseignants souhaitaient faire profiter de ma présence dans l’école leur classe, alors, avec la classe de Hannu, nous avons préparé un petit show pour les autres élèves. J’ai passé deux matinées avec cette classe, le spectacle comprenait (danses bretonnes, jonglage, apprentissage d’une chanson, contes en anglais).

En Finlande, j’ai été confronté au choc des cultures, dans la culture finlandaise, on ne chante et ne danse que très peu. Avec beaucoup de psychologie, nous avons obtenu quelques volontaires pour le spectacle.

Je crois que si j’ai réussi à faire danser et chanter les élèves en Finlande, alors je pourrai le faire dans beaucoup d’autres endroit. Pour l’instant c’est le pays ou j’ai eu le plus de difficultés à ressentir les impressions des enfants (les sentiments sont très difficiles à lire sur leurs visages et ils ne les expriment pas verbalement).

Réflexions sur le voyage :

Hier, j’étais très apprécié par les profs et les élèves dans cette petite école de Kuopio. Aujourd’hui, je suis très content de retrouver l’auto-stop dans l’anonymat du bord de la route. Homme heureux parmi les hommes. Mon voyage doit sembler à certains quelque chose de fabuleux, pour moi il l’est. Par contre, je dois aussi vous parler de certains moments qui  paraîtront peut-être moins amusants pour certains. Il y a de nombreux kilomètres de marche, des heures d’attente (pendant lesquelles j’apprend les chansons), chaque nuit se fait dans un lieu différent, des conducteurs qui m’ignorent ou me font un doigt d’honneur(pas souvent) (je leur répond par un sourire car ils n’ont aucune idée de ce que je suis en train de vivre…). Le stop dans le nord de l’Europe est difficile mais la patience et l’astuce permettent beaucoup de chose… Et quand la voiture s’arrête, le moment est toujours grandiose, car une nouvelle rencontre se cache derrière cette portière qui s’ouvre…

Anecdote :

En Suède, (Kiruna) je frappe à une porte pour demander à réchauffer mes pieds 2 min à l’intérieur… Un homme de 65 ans m’ouvre… Quelques instants plus tard, je me retrouve devant une tasse de thé et des pâtisseries. Après 30 min de discussion, il me propose de me faire visiter un hôtel fait de glace par des artistes à 10 km de chez lui (300 chambres). Au retour un succulent repas traditionnel préparé par sa femme nous attend. Après le Sauna et la pose Bière devant le feu, je m’endors dans un lit douillet…

En Suède, un père de famille accepte de me prendre dans sa voiture dans une station essence. Son fils (11 ans) restera terrorisé par l’étranger( moi) durant tout le voyage (50km). J’aurai beau faire tout ce que je peux (chanter, jouer de la musique, lui parler d’Astérix et Obélix…), je ne pourrai pas le rassurer. Les informations terrifiantes qu’il regarde chaque jour à la télévision lui ont transmis une peur des « gens étranges ». Je trouve cela très triste pour l’évolution des relations entre les hommes…

A Kuopio, je me suis ressourcé et reposé dans une famille géniale.

Ce soir, je loge chez Jacques Guillaume, un costarmoricain de Perros-Guirec (marié avec une finlandaise, ils ont 4 enfants bilingues et vivent près de Helsinki). Il a même joué au foot contre Ploeuc (contre Louis et sa célèbre Team,  du temps de la DSR). Petit sauna avant de manger.

A +

Sam.

Russie

La route :

De Helsinki, après avoir obtenu un visa, je suis allé vers la Russie j’ai traverse vers Viborg (ancienne ville Finlandaise qui, depuis la seconde guerre mondiale appartient à la Russie). Je suis allé dans deux écoles à Priozersk (sur les bord du grand lac dont je ne connais pas le nom en français, «Ladogscoye»….), ensuite, St Petersburg (une journée de visite de la cathédrale et du muse des peintres Russes), puis Moscou, Samara (une semaine passée avec des étudiants, frontière de Kazakstan (je n’avais pas de Visa) puis retour à Samara (cette ville ou j’ai vraiment vécu des moments géniaux avec une « famille d’étudiants » (musiciens)), retour à Moscou (pour rencontrer la Famille de Svetlana (qui vit à St Brieuc) faire des démarches de visa et visiter la capitale russe, c’est de Moscou que je vous envoie ce message.

4 mois après mon départ, je n’ai plus vraiment l’impression d’être en voyage, je me suis habitue à m’endormir et me réveiller chaque jour dans des endroits différents, de parler différentes langues. En fait, c’est un style de vie que je rêvais d’expérimenter et il me plait vraiment. Je suis toujours très enthousiaste pour continuer, à la rencontre de nouvelles personnes, de nouvelles écoles, de nouvelles cultures. De temps en temps, en fonction des rencontres, je reste plus longtemps à un même endroit (3 ou 4 jours), cela me permet de me reposer et me ressourcer pour repartir (tout neuf). Parfois (comme dernièrement de Samara, les départs sont difficiles car les retrouvailles ne seront pas simples, alors Carpe Diem). Ne me demandez pas:  «quand penses tu rentrer?» Je sais simplement qu’il me reste un bout de chemin à parcourir, des personnes à découvrir et j’avoue que les gens rencontres m’aident continuer cette route fantastique. Pour l’instant, j’essaie simplement de vous faire partager un peu de ce bonheur que j’ai réussi à trouver…

Le pays :

Je vous laisse de vous même juger des données géographiques et de l’immensité de ce pays (145 millions d’habitants). Le printemps est arrive, les nuits sont toujours froides (parfois -15, -20) mais le jours, le soleil très lumineux permet de faire remonter les températures jusqu’a +5). La religion est chretien-orthodoxe, je suis très impressionné par les églises qui sont très richement décorées. 2 grandes capitales (Moscou et St Petersburg mènent le pays, la vie à la campagne est très différente, moins «européanisée».

Une chose est certaine, j’ai bien fait de ne pas écouter toutes ces personnes qui me disaient: « surtout ne mets pas les pieds en Russie, c’est très dangereux ». Bien sur, avant de traverser chaque frontière, on me dit, «ne vas pas dans ce pays», mais pour la Russie, ils étaient plus nombreux. La plupart des gens qui me donnent ces conseils n’ont jamais mis les pieds dans le pays dont ils ont peur et généralisent les informations qu’ils voient à la télévision. J’ai fait environ 4000 kilomètres en auto-stop en Russie. Je ne fais pas le brave, je fais confiance aux gens quand je sens que je peux le faire et je change de trottoir quand je crois qu’il est bon de le faire. Eux aussi me font confiance. Un sourire ou une chanson me permettent souvent de modifier l’attitude des gens envers moi. Ici comme partout, je fais attention mais je peux vous dire que les Russes sont des gens géniaux, chaleureux. Je suis sans cesse invité à manger dans les maisons, à trinquer avec la traditionnelle vodka

Un Russie, l’art est très développe et dans les maisons (même les plus humbles), il y a beaucoup de livres (plusieurs centaines au minimum dans chaque maison), les gens sont très cultives. En Ville, tous les gens vivent dans des immeubles mais ils y a de nombreux arbres entre ces immeubles. Les Russes apprécient beaucoup la nature. Beaucoup de personnes sont surprises quand je les aborde car ils n’ont pas l’habitude de côtoyer des étrangers. Depuis la chute de l’union soviétique, la vie dans le pays a beaucoup change mais un grand pays évolue plus lentement qu’un petit.

Il y a des moments difficiles, très forts en émotions. J’ai rencontre des enfants sans parents, non scolarises qui traînent dans les rues ou les stations essence. Hier, en écoutant chanter des jeunes  dans le métro, habilles en militaires, les larmes me sont venus aux yeux: Ils avaient mon age, n’avaient plus leurs jambes car ils avaient fait leur service militaire en Tchétchènie… Je prend conscience chaque jour de la chance que j’ai eu de naître dans un pays ou l’on ne connaît pas la guerre… Je ne culpabilise pas, mais cela me donne encore plus de force pour faire des choses pour les gens qui n’ont pas eu la même chance que nous. Et surtout pour ne jamais me plaindre, on n’en a vraiment pas le droit!!!

Echange:

En Russie, j’ai rendu visite à 4 écoles ( primaire, un collège et 2 lycées) ainsi que 2 universités. Les élèves étaient extrêmement enthousiastes de me rencontrer, ils ont danses, chante avec beaucoup d’entrain.

J’ai appris quelques expressions en Russe et elles me servent bien car, bien que certains jeunes parlent assez bien l’anglais, il m’est cependant difficile de communiquer avec la majorité des russes, ils n’ont pas étudié de langue de l’ouest. Les élèves ( de 16, 17 ans) connaissent bien nos artistes (écrivains (Hugo, Maupassant, Zola, Dumas)  et peintres (impressionnistes), et j’ai souvent honte lorsque les élèves me demandent, et en France, quels auteurs ou peintres russes avez vous étudiés? (Pouchkine, Bulgakov, Tolstoi, Dostoievski?). Beaucoup de personnes sont conscientes de l’image négative de leur pays à l’étranger mais ils n’y sont pour rien… Et ils aimeraient que cela change.

Je crois que c’est en russe que je connais le plus de chansons (5) (katiuscha, kalinka, Samara garadok, A nam soravno, her her ourhniam), 2 contes, un poème de Lermontov, un proverbe qui résume bien mon voyage  » adin v pole nie voyen  » (prononciation à la française),  » seul, on ne peut pas faire grand chose ». En effet, si cette aventure est aussi belle et si je la continue, c’est bien grâce à tous ces personnes rencontrées chaque jour qui accepte de faire ce petit bout de chemin avec eux, car visiter des monuments ne m’intéresse de moins en moins. Les gens sont fabuleux.

Anecdotes:

Dans le métro de Moscou, un homme (auquel je demande mon chemin) me propose de trinquer à la vodka (a la bouteille), davay !!!

En voyageant dans les voitures des conducteurs Russes, au milieu de paysages enneiges, cela parait irréel d’écouter la guitare de Gilbert Le Pennec (de Carré Manchot) ou les mélodies irlandaises que j’ai sur mes cassettes.

Sur la place rouge de Moscou (dont le sol pave est bleu, mais le Kremlin, le temple (Kram), et le mausolée de Lénine sont construits en briques rouges), on me demande de chanter (Aux Champs Elysées)

Le week-end dernier ( 8, 9, 10 mars), c’était un week-end spécial (carême), les russes font des Blinik (crêpes russes) mais ils aussi apprécient la recette de même.

Le jeu de cartes que j’ai emmené et les tours de magie que l’on m’a appris en chemin me servent bien pour communiquer lorsque la langue semble être une barrière.

Ilze (l’étudiante de Lettonie rencontrée à Riga qui se passionne pour la  Norvège était très envieuse lorsqu’elle a appris que j’étais allé dans ce pays) a désormais une correspondante Norvégienne de la ville de Sortland, c’est cool comme petit cadeau!!!

Cela m’avait fait tout drôle de voir une photo d’Emmanuel Geffray en Slovakie (il y était allé l’an dernier avec le groupe de Danse bretonne de Lamballe), cela me fait aussi tout drôle de voir des Photos de Regis Choupault et de sa célèbre journée à la ferme à Moscou (chez Angelina, Vladimir et Dima). Les traditions sont appréciée partout.

J’avoue que je suis un enfant qui s’émerveille de tout, c’est pour cela que je ne juge rien ( je ne suis vraiment pas la pour cela), je découvre et apprécie le positif de ce qui se présente à moi.

A bientôt.

Samuel.

 Le voyage m’a conduit en Ukraine

La route:

Pendant que je faisait quelques démarches pour obtenir un visa pour le Kazakhstan à Moscou, de nombreuses rencontres et coïncidences m’ont laissé penser que je devais plutôt prendre le chemin de l’Ukraine. Alors je me suis laisse porter par ce voyage qui m’a conduit jusqu’à la mer noire et Odessa. Depuis Moscou, je suis passe par Kiev, Nikolai, Odessa (ou j’ai passé une semaine) et je vous écris de Ismail, sur les rives du Danube (en Ukraine mais près des frontières de la Moldavie et de la Roumanie). Je passe quelque jours dans cette ville où j’interviens dans les cours de français à l’université.

Le pays :

48 millions d’habitants dans ce grand pays.

L’ukrainien (qui est une langue slave) est la langue officielle mais dans de nombreuses villes (surtout du sud du pays) les gens parlent russe (autre langue slave).

Les cultures en Ukraine sont très variées en raison de l’histoire. Pour l’instant, je ne connais que la culture du sud du pays et il y a de nombreuses minorités (Gagaouze (turques), moldaves, tziganes, bulgares, russes). Dans les villages, en fonction des nationalités présentes, les gens parlent différentes langues.

A Ismail, depuis les rives du Danube, je peux voir les maisons de Roumanie.

En Ukraine, le travail de professeur est respecté mais ne permet pas d’élever une famille. Un professeur d’université gagne 50 euros par mois (75 euros si elle a écrit une thèse). Les enseignants sont souvent des femmes dont les maris travaillent dans le commerce. Dans d’autres familles, on vit au jour le jour, en fonction des possibilités de gagner un peu d’argent pour se nourrir.

Ici (comme en Russie), les jeune femmes (étudiantes) s’habillent « très classe » (talons, jupes, maquillage, etc…), dans la culture de ce pays, il est normal pour elles de chercher à séduire un homme qui deviendra le futur mari et qui leur apportera une sécurité financière permettant de fonder une famille.

Je remarque que les Ukrainiens comme les russes connaissent très bien l’histoire et la culture de la France. Ils ont une conception de la France idéalisée par la télévision. Pour eux, la France, c’est la mode, la haute couture, les Champs-Élysées, la culture, la richesse, bref, le paradis !!!! Pour de nombreux étudiants, c’est le pays des rêves. Tout en respectant ce rêve, j’essaie de leur expliquer que ce que leur montre la télévision n’est pas la «vraie» réalité, en France aussi il existe des gens malheureux, des problèmes sociaux ( on brûle même parfois des voitures !!). Ils ne semblent pas me croire, j’espère qu’un jour, ils se feront une idée de notre pays de leurs propres yeux.

Une réflexion me laisse sans réponse, à la question, qu’est ce que vous savez-vous de mon pays ?, une étudiante me répond : « c’est toujours les gens de votre pays qui visitez notre pays et jamais l’inverse…»

Echanges :

J’ai passe une semaine très spéciale au centre de rééducation motrice des enfants handicapés d’Odessa. Ce centre accueille des enfants et adolescents de plusieurs pays qui n’ont pas une motricité normale.

Je crois que c’est dans cet endroit que les danses bretonnes ont engendré le plus grand nombre de sourires. Nous avons danse 2 heures, et grâce à des copies de ma cassette, Pevar den et Carré Manchot continueront à faire danser à Odessa (comme dans de nombreux autres endroits !!!). A travers le rêve, les histoires, les spectacles auxquels ils prennent part, les enfants oublient leur handicaps.

A l’université d’Odessa, je rencontre Valentina, une enseignante de français qui m’invite dans ses cours à Ismail, une petite ville sur les rives du Danube. Cette ville se trouve à 250km d’Odessa dans la direction opposée à celle que j’avais prévu de prendre mais elle est tellement insistante ( et j’ai du temps) alors, j’accepte son invitation.

A Ismail (ville de 86 000 habitants), les étudiants et les professeurs sont très surpris, un peu intimides mais très enthousiastes de ma venue et me réservent un accueil très chaleureux. Beaucoup d’entre eux veulent passer du temps avec moi. Pour la plupart d’entre eux ( et certains professeurs), je suis le premier  « vrai français » qu’ils rencontrent. Je n’aime pas ces situations dans lesquelles ma nationalité me « sert », car je deviens une sorte de hero-attraction. Je suis convaincu que si j’étais Russe ou Polonais ou (désormais, mais pour des raisons différentes) américain…., et je faisais le même voyage, je ne serai pas accueilli avec tant de générosité. J’explique au gens que dans mon esprit, je suis un homme à la rencontre des autres hommes et que la nationalité importe peu, c’est histoire personnelle de chacun qui est intéressante.

L’actualité :

Depuis quelques jours, le conflit en Irak fait parfois parti des sujets de conversation. Les gens sont très préoccupés par cette guerre. Comme eux, je trouve absurde qu’un pays ait le droit de déclarer la guerre à un autre parce que son économie a besoin de cette guerre.

Dans plusieurs pays traverses, les gens m’ont parlé des guerres qu’ils ont vécu (Croatie, Russie…), tous aspirent à la paix et ils sont solidaires du peuple Irakien.

Je pense que cela ferait du bien à George Bush s’il m’accompagnait quelques jours dans ce voyage en auto-stop !! Ainsi il comprendrait peut-être que si on les respecte et on reste humble face à eux, tous les hommes nous respectent et nous apprécient. L’ambition tue le bonheur des gens.

Les gens que je trouve les plus épanouis sont ceux qui savent se satisfaire de ce qu’ils ont, qui consacrent du temps à des relations sociales simples et saines.

Le mieux ne serait-t-il pas l’ennemi du bien ?

Anecdotes :

-A Moscou, au consulat Ukrainien, Marina et Natalia apprécient mon projet et m’aide à obtenir mon visa rapidement (sans avoir à dépenser une somme trop importante) pour les remercier je leur propose de me donner l’adresse d’une école qu’elles voudraient que je visite. C’est ainsi que je suis venu à Odessa au centre de réhabilitation des enfants handicapes(moteur).

-A Mikoulai (à 150 km d’Odessa), un dimanche matin au réveil (à 7 heures du matin), nous dansons les danses bretonnes et Ukrainiennes, moment fantastique…

-Dimanche (23/03), il neigeait à Odessa.

-Mardi, 25/03, en marchant sur la route qui longe la frontière de la Moldavie pour me rendre à Ismail, j’avais un pincement au cœur en voyant et touchant pour une dernière fois (avant longtemps) cette neige qui disparaît et qui a fait partie de mon environnement pendant ces 4 derniers mois.

-Sans parler la même langue, avec l’animateur (clown) du centre de rééducation d’Odessa nous improvisons un spectacle pour les enfants. Très beau moment.

-A Ismail, en préparation d’un spectacle qui aura lieu a la fin du mois d’avril, les étudiants Ukrainiens apprennent à danser l’andro (danse bretonne) et à chanter «L’arrivée du mois de mai», je me croyais de retour en Bretagne à l’Hermitage-Lorge (village où à lieu chaque année cette fête traditionnelle)

-Mon budget pour vivre par jour est à peine équivalent à la somme que dépense une personne française fumant 2 paquets de cigarettes par jour (4-6 euros). Pain, beurre, fromage, fruits, spaghettis sont la base de mon alimentation, les spécialités locales que me font découvrir  les personnes rencontrées permettent au troubadour de ne pas perdre de poids.

-A Odessa, je vis quelques jours dans la famille de Perle (11 ans), qui parle couramment anglais, allemand et russe et qui trouve qu’il est grand temps pour elle d’apprendre le français !

A+

Smiel ou plus officiellement en Ukraine Simion Lukitch Allov (Samuel Louis Allo)

Le voyage m’a conduit en Ukraine à Ismail

La route:

Pendant que je faisait quelques démarches pour obtenir un visa pour le Kazakhstan à Moscou, de nombreuses rencontres et coïncidences m’ont laissé penser que je devais plutôt prendre le chemin de l’Ukraine. Alors je me suis laisse porter par ce voyage qui m’a conduit jusqu’à la mer noire et Odessa. Depuis Moscou, je suis passe par Kiev, Nikolai, Odessa (ou j’ai passé une semaine) et je vous écris de Ismail, sur les rives du Danube (en Ukraine mais près des frontières de la Moldavie et de la Roumanie). Je passe quelque jours dans cette ville où j’interviens dans les cours de français à l’université.

Le pays :

48 millions d’habitants dans ce grand pays.

L’ukrainien (qui est une langue slave) est la langue officielle mais dans de nombreuses villes (surtout du sud du pays) les gens parlent russe (autre langue slave).

Les cultures en Ukraine sont très variées en raison de l’histoire. Pour l’instant, je ne connais que la culture du sud du pays et il y a de nombreuses minorités (Gagaouze (turques), moldaves, tziganes, bulgares, russes). Dans les villages, en fonction des nationalités présentes, les gens parlent différentes langues.

A Ismail, depuis les rives du Danube, je peux voir les maisons de Roumanie.

En Ukraine, le travail de professeur est respecté mais ne permet pas d’élever une famille. Un professeur d’université gagne 50 euros par mois (75 euros si elle a écrit une thèse). Les enseignants sont souvent des femmes dont les maris travaillent dans le commerce. Dans d’autres familles, on vit au jour le jour, en fonction des possibilités de gagner un peu d’argent pour se nourrir.

Ici (comme en Russie), les jeune femmes (étudiantes) s’habillent « très classe » (talons, jupes, maquillage, etc…), dans la culture de ce pays, il est normal pour elles de chercher à séduire un homme qui deviendra le futur mari et qui leur apportera une sécurité financière permettant de fonder une famille.

Je remarque que les Ukrainiens comme les russes connaissent très bien l’histoire et la culture de la France. Ils ont une conception de la France idéalisée par la télévision. Pour eux, la France, c’est la mode, la haute couture, les Champs-Élysées, la culture, la richesse, bref, le paradis !!!! Pour de nombreux étudiants, c’est le pays des rêves. Tout en respectant ce rêve, j’essaie de leur expliquer que ce que leur montre la télévision n’est pas la «vraie» réalité, en France aussi il existe des gens malheureux, des problèmes sociaux ( on brûle même parfois des voitures !!). Ils ne semblent pas me croire, j’espère qu’un jour, ils se feront une idée de notre pays de leurs propres yeux.

Une réflexion me laisse sans réponse, à la question, qu’est ce que vous savez-vous de mon pays ?, une étudiante me répond : « c’est toujours les gens de votre pays qui visitez notre pays et jamais l’inverse…»

Echanges :

J’ai passe une semaine très spéciale au centre de rééducation motrice des enfants handicapés d’Odessa. Ce centre accueille des enfants et adolescents de plusieurs pays qui n’ont pas une motricité normale.

Je crois que c’est dans cet endroit que les danses bretonnes ont engendré le plus grand nombre de sourires. Nous avons danse 2 heures, et grâce à des copies de ma cassette, Pevar den et Carré Manchot continueront à faire danser à Odessa (comme dans de nombreux autres endroits !!!). A travers le rêve, les histoires, les spectacles auxquels ils prennent part, les enfants oublient leur handicaps.

A l’université d’Odessa, je rencontre Valentina, une enseignante de français qui m’invite dans ses cours à Ismail, une petite ville sur les rives du Danube. Cette ville se trouve à 250km d’Odessa dans la direction opposée à celle que j’avais prévu de prendre mais elle est tellement insistante ( et j’ai du temps) alors, j’accepte son invitation.

A Ismail (ville de 86 000 habitants), les étudiants et les professeurs sont très surpris, un peu intimides mais très enthousiastes de ma venue et me réservent un accueil très chaleureux. Beaucoup d’entre eux veulent passer du temps avec moi. Pour la plupart d’entre eux ( et certains professeurs), je suis le premier  « vrai français » qu’ils rencontrent. Je n’aime pas ces situations dans lesquelles ma nationalité me « sert », car je deviens une sorte de hero-attraction. Je suis convaincu que si j’étais Russe ou Polonais ou (désormais, mais pour des raisons différentes) américain…., et je faisais le même voyage, je ne serai pas accueilli avec tant de générosité. J’explique au gens que dans mon esprit, je suis un homme à la rencontre des autres hommes et que la nationalité importe peu, c’est histoire personnelle de chacun qui est intéressante.

L’actualité :

Depuis quelques jours, le conflit en Irak fait parfois parti des sujets de conversation. Les gens sont très préoccupés par cette guerre. Comme eux, je trouve absurde qu’un pays ait le droit de déclarer la guerre à un autre parce que son économie a besoin de cette guerre.

Dans plusieurs pays traverses, les gens m’ont parlé des guerres qu’ils ont vécu (Croatie, Russie…), tous aspirent à la paix et ils sont solidaires du peuple Irakien.

Je pense que cela ferait du bien à George Bush s’il m’accompagnait quelques jours dans ce voyage en auto-stop !! Ainsi il comprendrait peut-être que si on les respecte et on reste humble face à eux, tous les hommes nous respectent et nous apprécient. L’ambition tue le bonheur des gens.

Les gens que je trouve les plus épanouis sont ceux qui savent se satisfaire de ce qu’ils ont, qui consacrent du temps à des relations sociales simples et saines.

Le mieux ne serait-t-il pas l’ennemi du bien ?

Anecdotes :

-A Moscou, au consulat Ukrainien, Marina et Natalia apprécient mon projet et m’aide à obtenir mon visa rapidement (sans avoir à dépenser une somme trop importante) pour les remercier je leur propose de me donner l’adresse d’une école qu’elles voudraient que je visite. C’est ainsi que je suis venu à Odessa au centre de réhabilitation des enfants handicapes(moteur).

-A Mikoulai (à 150 km d’Odessa), un dimanche matin au réveil (à 7 heures du matin), nous dansons les danses bretonnes et Ukrainiennes, moment fantastique…

-Dimanche (23/03), il neigeait à Odessa.

-Mardi, 25/03, en marchant sur la route qui longe la frontière de la Moldavie pour me rendre à Ismail, j’avais un pincement au cœur en voyant et touchant pour une dernière fois (avant longtemps) cette neige qui disparaît et qui a fait partie de mon environnement pendant ces 4 derniers mois.

-Sans parler la même langue, avec l’animateur (clown) du centre de rééducation d’Odessa nous improvisons un spectacle pour les enfants. Très beau moment.

-A Ismail, en préparation d’un spectacle qui aura lieu a la fin du mois d’avril, les étudiants Ukrainiens apprennent à danser l’andro (danse bretonne) et à chanter «L’arrivée du mois de mai», je me croyais de retour en Bretagne à l’Hermitage-Lorge (village où à lieu chaque année cette fête traditionnelle)

-Mon budget pour vivre par jour est à peine équivalent à la somme que dépense une personne française fumant 2 paquets de cigarettes par jour (4-6 euros). Pain, beurre, fromage, fruits, spaghettis sont la base de mon alimentation, les spécialités locales que me font découvrir  les personnes rencontrées permettent au troubadour de ne pas perdre de poids.

-A Odessa, je vis quelques jours dans la famille de Perle (11 ans), qui parle couramment anglais, allemand et russe et qui trouve qu’il est grand temps pour elle d’apprendre le français !

A+

Smiel ou plus officiellement en Ukraine Simion Lukitch Allov (Samuel Louis Allo)

Apres un « petit » détour, me voici de retour en Croatie.

De Izmail, il m’aurait été très facile de me rendre en Roumanie, mais, avant de continuer mon voyage vers un nouveau pays, je devais tenir quelques promesses:

– Je voulais revenir en Pologne et rencontrer les habitants d’un village vivant dans une « communauté écologique ». C’est dans un livre sur l’écologie que j’avais lu chez Eric en Autriche que j’avais trouve cette adresse.

– J’avais promis aux élèves de l’école de Novska en Croatie de revenir les voir (même si le temps passe très vite, je ne les avais pas oublié) (voir anecdotes du message envoyé de Hongrie au mois de décembre)

La Route :

De Izmail, retour vers Odessa (surprise dans le centre de réhabilitation ou je repasse 2 jours), puis direction de Kiev, Lublin (Pologne). Apres avoir passé quelques jours en Pologne (visite de plusieurs écoles), je traverse la Slovaquie et la Hongrie (traversée de la magnifique ville de Budapest) pour revenir par surprise à l’école de Novska en Croatie.

Échange :

Dernièrement, je me suis rendu compte que les moments les plus fantastiques sont les arrivées surprises dans un lieu. Une rencontre m’amène dans une école, le prof de Français ou d’anglais est en cours, je frappe à la porte de sa classe. Il accepte de me présenter à ses élèves. Et la, commence le moment de rêve pour les élèves, pour le prof, et pour moi. Je suis le seul à savoir ( à peu près) ce qu’il va se passer. En fonction du temps qu’il reste dans le cours, les élèves apprennent à chanter comme les pirates, à danser comme des bretons ou écoutent une histoire de Korrigans ou du roi Arthur… Je ne me lasse pas de voir ces yeux surpris, ces sourires ; tous se demandent pourquoi j’arrive dans leur classe (généralement, le directeur de l’école n’est pas encore au courant). A chaque fois, je veille à ce que les élèves aient le temps de m’apprendre quelque chose dans leur langue (chanson, danse, expression, jeu, conte) car cette rencontre est avant tout un échange.

Depuis quelques temps, nous faisons aussi des échanges de recettes de cuisine. En Ukraine, nous avons réalisé le gâteau Polonais de Noël avec Carola et Perla, Carola veut aussi la recette de Finlande, et elle m’en donné une de Russie.  En Hongrie Katarina me donne la recette de son gâteau damier et je lui en donne une de Pologne. Bien sur, les soirées crêpes de même de Bleno font fureur.

La communauté Ecologique de Pologne.

Près de Lublin en Pologne, dans un petit village au bord d’une foret vit une trentaine de familles. Ces familles sont composées de personnes originaires de grandes villes (Varsovie, etc…), ils ont décidé de venir s’installer à la campagne. Ils ont chacun leur maison et vivent indépendamment les uns des autres. Leurs activités sont manuelles et souvent artistiques (fabrications de Djembes, tambours en bois, pantalons en cuir). Ils vivent d’une façon simple et les familles s’entre aident en cas de besoin. Ils formes des groupes de musiques ( les femmes comme les hommes). Certains vivent sans télévision. La bas, j’ai découvert qu’il existait des journaux d’informations positives. Dans ces journaux, on parle des choses positives et constructives que se passent dans le monde et qui contribuent au rapprochement des hommes…

Retour à l’école de Novska (en Croatie).

En Novembre dernier, j’étais passe dans cette école un vendredi et il m’était difficile de rester. J’avais promis de revenir un lundi ( pour avoir toute la semaine pour rencontrer les élèves) (mais en janvier ou en février). Quand j’etais en Ukraine j’ai pense qu’il était grand temps de tenir cette promesse. Depuis novembre dernier, une correspondance fonctionne entre cette école et l’école de Plémy (Bretagne), les élèves s’échangent des dessins, des lettres en anglais. A nouveau, je suis très impressionné pas la joie de vivre et l’enthousiasme des élèves. J’ai déjà rencontré 5 classes, ils parlent tous très bien anglais, ceci est lié au fait qu’ils aient les films à la télévision en version originale (sous-titres en croate).

Anecdotes (quelques unes) :

-Depuis 5 mois, j’ai toujours eu un toit pour dormir (sans aller une seule fois à l’hôtel). Comment je fais? ca c’est mon secret. Le 3 avril, j’ai vécu ma seule nuit de ce voyage à la belle étoile( en Ukraine). Je pensais que le printemps était enfin arrivé, le 5 avril, il s’est remis à neiger.

-Le 10 avril en Pologne, les adolescents jouent encore aux boules de neiges,  à part eux, les gens ont vraiment envie que l’hiver et la neige s’en aille.

-Le 12 avril en Hongrie, un couple s’apprête à fêter ses 1 ans de mariage, ils ont une petite fille de 6 mois. Le mari me prend en stop, il parle un peu français. Il m’invite chez lui à passer la soirée. J’étais le cadeau surprise pour sa femme qui parle très bien français car elle a passé un an fille au-pair à Paris. Cela me fait tout drôle de partager le gâteau en forme de cœur en trois et de savourer des vins délicieux!

-Depuis 2 mois et demi( la Finlande), pas une seule femme ne s’était arrêtée pour me prendre en stop (Dans la culture slave, j’ai remarque que les femmes ne s’arrêtent vraiment pas souvent). En Hongrie, trois voitures de suite qui m’ont pris en stop avaient des femmes comme conductrice. C’est peut être lie au fait que depuis l’arrivée du printemps, j’ai enlevé mes gants et je peux jouer de la flûte au bord des routes…

-En revenant en Pologne ( après un mois en Russie et trois semaines en Ukraine) je suis surpris par la différence de niveau de vie entre les pays. La Pologne me semble un pays très riche (état des routes, mode de vie des gens…). Je crois l’impression serait inversée si l’on vient d’Allemagne en Pologne. Pourtant, le pays où j’espère vraiment revenir un jour, c’est Ukraine… Dans tous les pays, il y a des personnes et des écoles avec lesquelles j’ai vécu des moments très intenses, ceux vécus en Ukraine étaient vraiment très spéciaux.

– Alors que je termine d’écrire ce message, il me reste 10 minutes avant de rencontrer les élèves qui correspondent avec les enfants de Plémy en Bretagne. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je trouve cela tout simplement …. magique.

Kenavo les p’tits Korrigans !

Sam.

Un bout de chemin dans les Balkans

Je me suis dit qu’il serai bon de passer dans une école de chacun de ces pays (Croatie, Bosnie Herzegovine, Serbie) qui ont connu cette guerre (a laquelle je n’avais jamais rien compris). Cela m’a permis mieux connaître ces gens de cultures différentes et d’essayer à  nouveau de les réunir (a ma façon symbolique).

Ces trois pays parlent la même langue (slave), ont le même Dieu, seules les religions les séparent…

La route:

De Novska en Croatie, je me suis dirige vers Banja-Luka, Dodoj et me suis arrete dans un petit village musulman Donja Orahovica pres de Tuzla en Bosnie-Herzegovine. Je me suis ensuite dirige vers Belgrade en Serbie, c’est à Zrenjanine(dans le nord du pays) que je me suis arrete pour rendre visite à des ecoles serbes. Depuis hier, je suis en Roumanie (dans un village nomme Jimbolia pres de Timisoara). C’est de Jimbolia que je vous envoie ce message.

Cette guerre en ex-Yougoslavie :

Ce que j’ai ressenti en discutant avec les habitants de ces pays, c’est que cette guerre a tout détruit ( matériellement et socialement).  Cette guerre a ete déclenchée par les hommes politiques (intérêts financiers) qui se sont servi de la télévision pour relayer leurs idées et monter les habitants les uns contre les autres. Les Serbes (chrétiens orthodoxes), les  musulmans et les Croates (catholiques) se sont tour à tour affrontes puis allies dans une guerre absurde. Finalement, la Croatie et la Serbie sont indépendantes tandis que la Bosnie-Herzegovine est composée de Republica serbsca (serbes) et de la fédération (les musulmans et les Croates). La Bosnie-Herzegovine est sous contrôle des américains (Les habitants de ce pays se déclarent colonises).

Beaucoup d’habitants regrettent le passe (et essaient de l’oublier). Du temps de Tito (communisme), tout n’était pas parfait mais les différentes religions cohabitaient et les gens de différentes cultures étaient amis. Le pays était riche et les Yougoslaves étaient les bienvenus dans le monde entier (leur passeport leur permettait de voyager sans problème).

Désormais, beaucoup d’entre eux ont du déménager (j’ai vu beaucoup de maisons de réfugies dans chaque pays), ils ont perdu leurs amis. Beaucoup se sont installes en Autriche, Suisse ou Allemagne ou sont parti (ou songent à le faire), pour l’Australie, le Canada ou les Etats- Unis. C’est pourtant dans leur pays, avec leur famille qu’ils aimeraient trouver leur bonheur.

Les habitants de l’ex-Yougoslavie se sentent pauvres. Pourtant, j’ai visite beaucoup de pays qui me semblent plus pauvres, j’ai rencontre beaucoup de personnes qui possèdent moins matériellement. Pour eux, reconstruire le pays  est très difficile psychologiquement, car ils ont connu un certain standard de vie et  ne réussissent pas toujours à trouver leur bonheur avec moins de pouvoir d’achat.

Ce sont toujours les simples habitants qui souffrent et subissent les décisions politiques et les guerres.

J’ai vu beaucoup plus de maisons détruites en Croatie que dans les autres pays ( ce sont les maisons des Serbes qui ont du fuir ce pays). Je ne veux pas généraliser car je n’ai pas été partout.

Les croates ont l’impression que les américains les ont sauvé. Dans l’école de Novska, j’étais très triste d’écouter les élèves d’une classe qui me disaient qu’ils ne connaissaient aucun chant dans leur langue et n’aimaient pas leur nourriture traditionnelle et me demandaient si j’aimais Eminem ou les Mac Donalds. Que faire contre cette nouvelle culture américaine que la télé transmet? Elle est en train de détruire toutes les petites cultures locales des pays qui ont une longue histoire.

Les serbes sentent qu’ils ont été diabolisés par les médias lors de ce conflit.

J’ai rencontre des enseignants serbes qui, après les bombardement américains qu’ils ont subits, on songe à arrêter d’enseigner l’anglais…

Petit conte:

Jeudi 24/04, très ému de laisser ce pays, je traverse la frontière Serbe et marche jusqu’au premier village de Roumanie. Je demande ma route à deux jeunes (20 ans) qui m’invitent à boire un verre. Nous discutons de leur vie au village, de la vie en France, de mon voyage… Je décide de continuer ma route car la nuit approche. Alors que j’attend une voiture qui pourra m’amener vers Timisoara, je discute en allemand avec un vieux Tzigane qui garde ses chevaux. Je vois alors revenir un des deux jeunes rencontres plus tôt:
« Nous t’avons trouve un hébergement pour ce soir, dans le centre pour enfants handicapes, en échange, tu devras juste leurs faire un petit show demain matin…”
Ce voyage est ainsi fait, les gens qui le veulent prennent part à l’aventure.
Aujourd’hui, les enfants ont vécu une matinée très spéciale (Jonglage, chants, danse, discussions…), j’ai passe l’après midi avec les habitants du village, je vous écris ce message depuis l’ordinateur de Mr Le Maire, ce soir je me repose …Demain, avec en tête les sourires de ces enfants Roumains, la route continue vers le 2eme village de Roumanie…

Le village qui m’a accueilli durant ces deux jours s’appelle Jimbolia (12000 habitants), ils ont un site internet ( www.jimbolia.online.ro).

Le maire est intéressé pour un jumelage avec une commune française. Dans  mon prochain message, je vous parlerai de la Roumanie.

Anecdotes :

-Une question me fait souvent sourire :

Que pensais-tu de notre pays avant de venir, tu n’avais pas peur ?, et que pensent les francais de notre pays? …

Pour ma part, je me sens autant en securite dans ces villages de Bosnie que sur le bourg de Ploeuc sur lie.

-En Bosnie, chez Ryad, j’ecoute et voit des bretonnes chanter sur TV Breizh (la chaine bretonne sur le cable)

-Dimanche dernier, en traversant Belgrade à pied, je passe devant le stade de football, L’Etoile Rouge et les Partisans s’apprêtent à jouer leur célèbre derby. Je me remémore un jour de mai de 1991, en me brossant les dents, je versais une larme, Marseille de Papin et Boli  venait de perdre injustement (aux penalty) en finale de la coupe d’Europe contre l’étoile rouge de Belgrade. Je dédies cette anecdote à Dragan Stojkovitch et Yo Le Floch.

-Parfois, les gens me disent qu’ils se surprennent à me faire confiance… Je ne suis pourtant qu’un inconnu et ils me laissent entrer dans l’intimité de leur maison… Bien sur les amis jasent, s’inquiètent, mais il faut parfois arrêter de faire trop attention à ce que pensent les autres…

-Un soir en Bosnie, Ryad joue de l’accordéon, sa mère chante des chants magnifiques puis s’arrête  pour faire la prière du soir à genou sur son tapis tourne vers la Mecque. Ryad ne s’arrête pas de jouer, au bout de quelques minutes, nous recommençons à chanter tous les trois…

-Le seul petit rhume depuis mon départ, je l’ai attrapé en avril, pourtant je le savais: „ En avril… ne te découvres pas d’un fil…”

-Je trouve très triste que les habitants d’un pays de l’ex-Yougoslavie me déconseillent d’aller les autres pays (croates en Bosnie, Bosniaques en Serbie).

-De Serbie, j’envoie un message à un enfant croate qui m’a ecrit à mon adresse E-mail pour lui dire de passer mon bonjour à tous ses profs et les eleves de l’ecole. Et surtout pour lui dire que j’ai été excellemment accueilli par les Bosniaques et les Serbes (contrairement à ce que l’on me promettait)  .

-J’ai recu un message tres tres touchant d’un etudiant Ukrainien qui me remercie de lui avoir prouve que lorsque l’on veut vraiment quelque chose, on peut l’obtenir avec de la volonte et de la perseverance…

-En Roumanie, je chante le chant Moldave que m’avait appris une etudiante à Izmail en Ukraine (ils me comprennent parfaitement).

Salut et vive les chantous!!!!

Sam.

Bosnie

Dans ce pays (environ 5 millions d’habitants) catholiques(1/3 de Croates), orthodoxes (1/3 de serbes) et musulmans(1/3) cohabitent de nouveau mais il n’y a plus le lien entre ces communautés. La guerre a tué les relations et sépare (géographiquement) les amis (de religions différentes).

Avec l’Albanie et la Turquie, la Bosnie est l’un des 3 seuls pays musulman europeen.

Je me suis arrêté dans un petit village musulman à 40 km de Tuzla. Dans l’école, j’ai eu un accueil très chaleureux. Certains élèves m’ont chante des chansons très émouvantes. Ce village se situe sur l’ancienne ligne de front et vit désormais paisiblement. La nature y est magnifique mais certains champs n’ont pas encore été déminés. Cela me fait tout drôle de marcher sur un pont de chaque cote duquel je peux voir les positions des soldats embusques. Je visite la mosquée.

Serbie

Les serbes sont des gens très courageux, et optimistes, ils ont beaucoup d’humour. Ils ont le tempérament du sud (méridional). Leur musique est magnifique. Les Serbes sont des gens très attachants.

Les dernières années qu’ils ont vécu ont été très difficiles.

La Serbie et le Monténégro (qui ne forment qu’un seul pays) ont dernièrement perdu le Kosovo. D’après eux, les Américains ont soutenu les albanais pour qu’ils gagnent ce conflit.  Ils trouvent injustes que l’argent et les intérêts politiques détruisent les pays. Pour eux, le conflit du Kosovo est celui des pays riches. En effet, les américains ont fait au Kosovo, la meme chose qu’en Irak (en soutenant les albanais qui y vivaient, désormais, ils exploitent les mines d’or et de métaux précieux de ce pays

Une semaine après les catholiques les orthodoxes s’apprêtent à feter Paques ( le 27 avril ) et commencent leurs vacances.

Dans une école de langue, je participe aux cours (avec des enfants mais aussi des chefs d’entreprise, des ingénieurs, infirmières…). Ils apprécient les légendes…

Dans l’école d’un petit village, nous dansons dans les couloirs des danses serbes et Bretonnes. J’ai même chante une chanson française et une chanson serbe à la radio locale.

 Salut à tous de Grèce,

Apres la Serbie, j’ai passé 2 semaines en Roumanie et suis allé dans 8 établissements scolaires (écoles, lycée à Sinaia, orphelinats de Zalau et Cluj-Napoca), (un mois d’avril et mai avec +33 degrés), et une semaine en Bulgarie dans un village de montagne nommé Elena.

Dernièrement, je n’ai pas eu la possibilité de vous écrire un message détaillé car je suis constamment entouré de gens et je leur donne la priorité. Je le ferai plus tard.

Je viens de m’arrêter dans un café Internet car aujourd’hui est un jour un peu spécial (j’ai 26 ans).

Apres avoir dormi en Bulgarie, je me suis réveillé avant le levé du soleil (qui était très beau) et j’ai traversé la frontière Grecque, je suis allé dans une école de Alexandroupolis (au bord de la mer Egée). Cet anniversaire aura été très international (on me l’a souhaité en Roumain, bulgare, grec, allemand et bien sûr en Français et en Espagnol !!!

C’est un anniversaire très spécial. A la fois magique mais aussi difficile. Il reflète cette aventure, mon caractère optimiste me permet de le rendre fantastique mais certaines rencontres et certaines discussions ne sont pas toujours très faciles à gérer et digérer…

Je ne sais pas encore où je serai ce soir mais il n’est que 14h30. Alors le voyage continue!!

A +

Samuel.

PS: Je m’excuse auprès des élèves qui m’ont écrit et à qui je ne peux pas répondre. Merci pour ces encouragements.

 Iasou (bonjour) de Grèce !!!

Même si j’avais envoyé un court message le 15 mai. Je vais vous faire un petit résumé des dernières semaines.

La route :

De Jimbolia (le 25 avril) près de la frontière Serbe (en Roumanie), je suis allé vers Timisoara, j’ai vécu le paques des orthodoxes (le 27 Avril). Pendant les vacances de paques, j’ai passé mes journées dans des orphelinats de plusieurs villes en Transilvanie. Côtoyer ces enfants et adolescents en manque d’affection fut une expérience qui m’a marqué. J’ai ensuite passé 3 jours au lycée de Sinaia, près de Brasov ( dans les Carpates de Dracula). En Bulgarie, j’ai passé 3 jours dans un village nommé Elena. Mon voyage a pris la route de la Grèce en longeant la mer Egée de Alexandroupolis, Thessalonique jusqu’à Athènes. Je suis ensuite remonté vers la Macedoine (Fyrom) vers l’Albanie avant de revenir vers Thessalonique en Grèce. C’est d’un petit village au bord de la mer (Egée) près de Kavala que je vous écris aujourd’hui .

Depuis 2 jours, je suis chez Vassilis, un ami grec rencontre il y a 2 semaines lors de mon premier passage en Grèce. Il m’avait pris en stop et m’avais laisse son numéro de téléphone en m’invitant dans sa petite maison au bord de la mer Egée. Il est absent pendant la journée, il me laisse son ordinateur et je peux me reposer autant que je veux (3 jours me suffiront) avant de continuer le voyage.

 Quelques jours à Istanbul

Apres la Grèce, j’ai pris la direction de la Turquie. Je me suis arrêté à Istanbul, la capitale économique (Ankara étant la capitale politique) qui comprend 12 millions d’habitant. La ville est très grande, une partie se trouve en Europe, une partie en Asie (séparé par le détroit de Bosphore entre la Mer Noire et la Mer de Marmara), mais relie par 2 grands ponts. Les gens (commerçants et habitants son très accueillants et chaleureux. En ce moment et pour la première fois depuis le début du voyage, je loge chez des français, ce sont des voyageurs (qui ont deux petits enfants) qui aiment accueillir les voyageurs (en ce moment, y’a du monde à la maison !!!).

Bientôt, je vous en dirai plus.

Vendredi 27 juin : Istanbul (Turquie)

Toujours à Istanbul,

Depuis mon dernier message de Turquie, j’ai fait simplement une petite escapade de 3 jours dans la ville et l’école d’Izmit à 100 km d’Istanbul (en Asie) . Je suis revenu à Istanbul par obligation car je suis en train d’y faire quelques démarches pour obtenir les visas qui me permettront de continuer mon voyage.

La Turquie :

80 millions de personnes vivent dans ce pays. La Turquie connaît une grosse crise économique. 1euro équivaut à 1600000 livres turques . Je suis donc millionnaire (en Livres turques) !! Le pain vaut 250000 LT et un kilo de bananes vaut 2 millions de LT. La crise économique a été engendrée par des décisions politiques nationales et internationales.

Un exemple récent :

Suite à la guerre en Irak, le commerce entre Irak et Turquie est interrompu, les Turcs n’investissent plus dans l’est de leur pays car ils n’ont pas confiance. Les images qu’ont pu voir les gens dans le monde entier ne leur donne pas envie de venir en vacance en Turquie, le tourisme ne rapporte pas beaucoup au pays.

L’économie de nombreux de pays et la vie de beaucoup de personnes subissent les conséquences des décisions américaines ou européennes. Pendant le conflit, les commerces d’Istanbul affichaient clairement le NON à la guerre.

Il m’est difficile de donner mes impressions sur le pays car je ne connais pas encore de turcs vivant dans les campagnes.

Le niveau de vie des Turcs est supérieur à celui de beaucoup de pays d’Europe de l’Est que j’ai traversé dernièrement mais bien sur, inférieur à la France. A Istanbul,  un enseignant turc gagne environ 250 euros par mois. Il est très difficile pour un turc de voyager . Istanbul est la capitale économique du pays. 12 millions de personnes y vivent. Cette ville est entoure d’eau (Mer de Marmara, détroit du Bosphore). Je remarque malgré le fait de vivre dans une grande ville, les gens sont souriants, ils sont disponibles pour rendre service, ils prennent le temps de discuter, d’inviter l’étranger à boire un Thé. Le soleil aide à cela, en ce moment, il fait plus de 30 degrés. La vie nocturne est très importante à Istanbul. Plusieurs fois par jours et par nuit, nous écoutons l’appel à la prière chantée du haut du minaret.

Echange :

2 écoles en Turquie :

Le lycée français accueille les élèves qui souhaitent suivre le programme enseigne en France. Les profs sont français qui ont choisi de travailler à l’étranger, les élèves sont de différentes nationalités, issus de familles privilégiés (le prix de la scolarité est très élève). Les élèves sont trilingues (français, Turc, anglais), et maîtrisent parfois une 4eme langue en fonction de l’origine de leurs parents.

J’ai passe plusieurs après-midi avec les élèves de CE1, CE2, CM2 et aussi avec les 6emes et les 4emes. C’était la première fois depuis le début du voyage que je me retrouvait confronté à des élèves parlant français aussi bien que moi. Les élèves étaient très curieux et n’éprouvaient aucune timidité, j’ai été assailli de questions.

Certains élèves étaient choques de savoir que je dors parfois à la belle étoile, que je passe plusieurs jours sans me laver, que je marche autant.

Voici un petit texte écrit par les CM2 :

Surprise !!

Le mercredi 04 juin 2003, pendant que nous étions en sport, un inconnu (même pour la maîtresse) est arrivé. Et là, il nous a raconté le récit de son voyage très intéressant. Il s’est présenté, et là nous avons appris qu’il se nommait Samuel Allo, puis qu’il était un voyageur.

Mais qu’est-ce un voyageur ???

Eh bien c’est une personne qui voyage de pays en pays, et de villes en villes. Et grâce à ses voyages, il découvre les différentes cultures de chaque région. Dans chaque ville où il va, il visite une école et va dans une classe pour leur montrer quelque chose de la Bretagne (sa région d’origine.) Lorsqu’il est venu dans notre école, c’était la première fois qu’il allait dans un lycée français. Il nous a appris une danse celtique et nous raconté une légende de son pays avec le roi Arthur. En échange, nous lui avons appris une danse Folklorique  Turque.

En 1999, la Turquie a connu un tremblement de terre très meurtrier, le lycée français a aidé financièrement une école située dans une ville sinistrée (Izmit) située à l’épicentre du séisme. Je m’y suis rendu.

L’école Turc d’Izmit, accueille 1500 élèves de 6 à 14 ans. Pour des raisons de manque de locaux, certains élèves étudient le matin, d’autres l’après-midi. Pendant les trois jours que j’ai passé parmi eux, j’ai pu assister à leur « festival de fin d’année » (chants, danses turc en costumes traditionnels, théâtre en turc et en anglais, jeux…et …danses bretonnes…). Personne ne m’a reparle du tremblement de terre, ici, on oublie les moments noirs du passé pour essayer de vivre joyeusement le présent.

Anecdotes :

– Avant de traverser la frontière entre la Grèce et la Turquie, je remet mon jean car le short en Turquie, cela n’est pas très bien vu. Tout en étant étranger, j’essaie de m’adapter à la culture du pays

– En Turquie comme dans beaucoup d’autres pays , les adultes et les enfants sont de grands supporters de football. On me demande souvent le nom de mon équipe préférée en France et ici. (Béchiktas, Fenerbaché, ou Galatasaray …). Tous se plaignent du comportement colérique et irrespectueux d’un joueur français du Bechiktas (Pascal Nouma). Dans beaucoup de rues à Istanbul, flottent d’immenses drapeaux du Béchiktas, l’actuel champion.

– Il existe différentes façons de voyager en découvrant la culture d’un pays. La mienne en est une. Ici, à Istanbul, j’ai côtoyé des gens qui ont décidé de s’installer pour plusieurs années dans cette ville. Ils y travaillent, y créent un réseau de relations, y nouent des amitiés, découvrent la façon de vivre des autochtones en vivant avec eux pendant une longue période.

– Le fait de vivre plusieurs jours dans une grande ville touristique me fait côtoyer d’autres étrangers :

J’ai rencontré des voyageurs : un couple de jeunes hollandais voulant rallier Amsterdam à Katmandou en Inde en auto-stop), une étudiante japonaise partie seule pour un voyage de 6 mois à travers 10 pays de l’Asie. C’est bien de voir que d’autres personnes essaient elles aussi de réaliser des projets qui peuvent sembler fou à la majorité des gens. Qu’est ce qui est le plus important ?, l’avis de la majorité des gens ou nos projets ???

– Les déplacements ne se font pas uniquement en voiture et à pied, en plus de l’auto-stop, il y a des moments de camion-stop, moto-stop, scooter-stop, charrette-stop, taxi-stop et meme mini-bus-stop et du velo-stop, même un train-stop et un bateau-stop. Bref, beaucoup de gens essaient de m’aider gratuitement avec leurs véhicules quand nous allons dans la même direction. Sinon, je marche…

– J’aimerai pouvoir écouter les réflexions que feront les bretons ou les nordistes en lisant ce qui suit : Si je ne compte pas le mois de novembre, j’ai vu tomber la pluie seulement 5ou 6 fois dans mon voyage. Je ne blague pas, car dans les pays où je passe, le soleil m’accueille. Cet hiver, bien sur, il neigeait parfois mais cela ne m’empêchait pas de marcher. C’était quand même plus facile qu’avec la chaleur actuelle.

Réflexion :

La télévision, la drogue la plus nocive aujourd’hui ?… Combien de personnes éprouvent le besoin quotidien de l’allumer ???

Quelles sont les valeurs communiquées par la petite boite ??

Propagande politique, arme pour rallier les foules, pour déclencher les guerres, atout de la société de consommation, elle a l’art de créer un besoin dans les familles… D’empêcher la communication verbale. D’inciter les gens à vouloir toujours plus, toujours mieux… Attention !!!

Je n’ai qu’une impression très partielle des populations des pays que je traverse. Les personnes que je rencontre, qui m’invitent chez elles, n’ont soit pas la télévision, soit, ils la regardent très peu. Ils ont donc conservé une certaine confiance en l’homme. Mais d’autres personnes refusent de m’emmener avec eux en me regardant comme si j’étais un tueur , un danger potentiel parce qu’étranger??? Telles sont les valeurs que transmet la télévision aux enfants et aux adultes de demain. L’amitié et l’entre-aide entre les peuples serait-elle dangereuse pour les gouvernements ?? Pourquoi créer un sentiment d’insécurité dans la société ?? Un cercle vicieux se met en place car une attitude craintive et  engendre l’agression et le vol.

Annonce :

Je rencontre parfois des élèves qui souhaiteraient avoir un correspondant français (par Internet ou par lettre), si certains des élèves qui lisent ce site sont intéresses, ils peuvent m’envoyer leur adresse. J’essaierai de les mettre en contact avec des jeunes de leur âge rencontrés lors du voyage.

Remerciements :

Je tiens à dire que si ce site existe et me permet d’être en contact avec les écoles de Bretagne, mes amis et les personnes rencontrées sur mon chemin, c’est quand même grâce au travail qu’accomplit Bertrand L’Hôtellier. C’est lui qui passe du temps à transférer sur le site les messages que je lui envoie. Et ce n’est pas toujours simple. Alors Merci à mon ami Bertrand.

Kénavo et Bonnes vacances aux écoles !

Samuel ( ou Ismail à Izmit)

PS : Certains doivent se dire, les écoles ferment, comment va-t-il faire pour rencontrer les enfants des nouveaux pays ??? Faites moi confiance, je trouverai de nouveaux moyens pour réaliser les échanges culturels, car je me suis rendu compte d’une chose, poursuivre ce voyage n’a désormais de sens que si je continue à réaliser ces échanges culturels avec les adultes mais surtout les enfants de chaque pays traversé…  Je vous raconterai…

 a Roumanie

Dans ce pays vivent 22 millions d’habitants. La monnaie est la Lei (1 euro vaut 36000 leis). La religion est orthodoxe (86,7%) et réformistes (calvinistes, protestants lutherans) (4,5%). En Roumanie, en plus des roumains, pour des raisons historiques, vivent plusieurs minorités (allemands (saches et secuis) et Hongrois (plusieurs millions depuis la seconde guerre mondiale), serbes et tziganes )

J’ai fêté paques le 27 avril, il aussi une tradition avec des oeufs peints et une messe de minuit.

Les gens se sont montres très accueillants, la vie y est difficile car les salaries sont très peu payés ( un professeur débutant gagne 67 euros par mois). Pour de nombreuses famille, un membre ou une partie de la famille est obligé de s’expatrier en Europe de l’Ouest pour travailler et aider ceux qui restent au pays.

Les gens sont assez triste du fait que les personnes qui quittent le pays donnent parfois une mauvaise image des roumains à l’étranger ou au contraire sont ceux qui pourraient aider le pays à progresser (les plus compétents vont dans les grandes entreprises multinationales). Que faire dans ce pays quand la bureaucratie est corrompue?

Pour conclure, c’est triste de voir ce pays si beau (montagne, nature, mer) et ces gens si sympathiques qui ont vraiment du mal à vivre paisiblement pour des raisons financières ( et politiques).

La Bulgarie :

10 Millions d’habitants. J’ai rencontré des gens tristes : ils m’ont parlé de l’émigration de l’intelligence et de la jeunesse de leur pays vers les pays leaders du monde. Dans l’école où je suis allé, les élèves peuvent lire et écrire l’anglais mais ils s’expriment très mal car les professeurs n’ont pas de moyen pour leur enseignement (pas de cassette et de magnétophone  pour écouter un étranger parler).

Les traditions (danses sont très préservées dans ce pays) et les élèves chantent d’une façon magnifique.

Montagnes, Mer Noire et climat très ensoleillé font de ce pays un petit paradis (qui n’attire malheureusement que peu de touristes et d’investisseurs)

La Macédoine :

Ce pays a eu son indépendance dans la paix lors de l’éclatement de l’ex-yougoslavie. Les habitants parlent une langue slave tres proche du Bulgare. En Macédoine vivent environ 35% d’Albanais, ce qui entraîne des problèmes (affrontement au nord du pays en 2000-2001)

Concernant la Macédoine, on me raconte beaucoup d’histoires différentes , en effet, la Macédoine est aussi une région de Grèce. Les Grecs n’acceptent pas qu’un pays ai pris le nom de leur célèbre région dont est originaire Alexandre le Grand. Ces problèmes sont politiques et culturels et chacun se base sur une période différente de l’histoire pour argumenter sa thèse. Je suis curieux de lire quelle est la version des livres d’histoire en France à ce sujet.

L’Albanie :

Ce pays m’aura beaucoup marque, en effet, depuis que je suis arrive dans les Balkans, on m’avais décrit les albanais comme un peuple à eviter. Les Grecs comme les Macédoniens ont eu des propos racistes à leur égard. J’ai décidé d’aller dans une école d’Albanie pour me faire une idée de ces gens. Vous ne me croirez peut-être, et j’ai peut-être eu beaucoup de chance mais je vous assure que l’accueil que j’ai reçu dans ce lycée de Korce a été le plus chaleureux de tout mon voyage ! Allez y comprendre quelque chose ??!!

Les Albanais rencontres ont un caractère bien particulier

-ils sont spontanés, les élèves (garçons) m’invitaient à dormir chez eux et, si je leur demandaient si leurs parents seraient d’accord, ils se vexaient presque car pour eux, cela ne fait aucun doute, les parents seront ravis. Il y a un dicton : « Même s’il n’a que du pain, de l’huile et du sel à lui offrir, l’albanais invite l’étranger dans sa maison. »

Les élèves mais aussi les adultes sont aussi très curieux, ils me posent de tres nombreuses questions, feuillettent mes cahiers, lisent mes notes.

Les Albanais tentent (de façon legale ou non), de se rendre dans le pays voisin dont les salaires sont dix fois supérieurs (en Grèce), afin d’y travailler pour nourrir leur famille.

Echanges :

Malgré le fait de n’avoir  aucun papier officiel du pays ou je visite les ecoles, la plupart du temps, avec patience, enthousiasme et diplomatie, je réussi à surmonter les craintes. Et j’ai passe des moment fantastiques dans les écoles. Le plus difficile a été en Grèce, dans ce pays, les enfants sont très protégés. Les directeurs voulais que j’obtienne un papier officiel m’autorisant à côtoyer les enfants. En plus, je suis arrivé en pleine période d’examens et j’ai vu que je n’étais pas spécialement le bienvenu à cette période. Je n’ai pas insiste et j’ai réalisé mes échanges en dehors des écoles (par exemple à l’université d’Athènes, les étudiants assis avec une guitare m’ont appris une chanson dans les couloirs).

Je ne veux surtout pas devenir quelqu’un d’officiel et d’important que l’on attend, mon but est justement à l’inverse,  de montrer que ce monde peut être encore amical, simple et spontané. Bien sur je ne peux rien faire si les gens ne sont pas de cet avis, mais pour l’instant, cela ne marche pas trop mal…

Parfois, les gestes n’ont pas la même signification selon les pays. En Bulgarie et Albanie, hocher la tête de droit à gauche signifie « oui », hocher la tête de bas en haut signifie « non ». Quelque fois il y a des malentendus.

Réflexions sur le voyage :

Je me sers très rarement des adresses que l’on me donne car j’ai remarque une chose, les gens chez qui on m’envoie ne sont pas toujours disponibles pour m’accueillir et pour échanger leurs idées avec moi. Je les comprend et ne veux surtout pas les déranger. Par contre les personnes que je rencontre moi-même (en auto-stop, dans les écoles, sur le bord des route), elles ont envie de communiquer et de vivre quelques heures ou quelques jours ensemble. En n’ayant pas d’itinéraire fixe, cela me permet d’être moi  même disponible pour accepter les invitations imprévues qui orientent mon chemin.

J’ai du finalement me couper les cheveux, après 9 mois. Quand le langage verbal ne permet pas de se comprendre, c’est l’apparence physique qui prime. Voyant que les enseignant des écoles commençaient à m’observer avec un regard suspicieux, j’ai décide de laisser ma perruque pour reprendre la tête que j’avais au début du voyage…

Les conducteurs(trices) aussi ont l’air d’apprécier ma nouvelle tête :

Entre la Bulgarie, la Grèce et la Macédoine, j’avais passe 7 nuits sur 10 à la belle étoile (j’essaie de reconnaître les constellations), depuis 10 jours que j’ai les cheveux courts, j’ai toujours eu un lit pour passer la nuit…

Désormais, je ne dis plus que je voyage depuis le 7 novembre. Mon but n’est pas d’épater les élèves que je rencontre mais d’échanger nos cultures et de leurs montrer que l’on peut vivre ses rêves si l’on est prêt à faire quelques sacrifices (confort, persévérance, affectif). Je leur dis simplement que je suis venu de France jusqu’a leur pays en m’arrêtant dans une école de chaque pays traverse.

Depuis le début du voyage, j’ai déjà été dans plus de 50 établissements différents et je garde un souvenir de chacun d’entre eux (dans chaque école, je rend visite à parfois 5 ou 10 classes différentes). Dans chaque pays, chaque école, il y a des personnes qui m’ont marque.

Je suis très touche par l’accueil que l’on me réserve dans les pays tels que l’Albanie, l’Ukraine, la Russie, la Bosnie, la Bulgarie ou la Serbie. Les habitants de ces pays ne peuvent pas en sortir ( ou s’ils le font c’est pour essayer de s’installer ailleurs). Ils ont toutes les raisons d’être jaloux de mon voyage, de la facilite que ce passeport français me donne pour voyager. Et pourtant leur réaction naturelle est de m’aider à leur façon, de m’accueillir dans leur famille comme un des leurs. Cette histoire est à la fois si injuste et si belle…

Je reprend quelques forces chez Vassilis en Grèce : Ce matin après une grasse matinée (c’est seulement la 5 ou 6eme depuis le début du voyage), petit footing avec le voisin et baignade dans la mer Egée. Je dois aussi envoyer des E-mail aux gens que j’ai rencontre dans les différents pays afin de les remercier de leur accueil.

Anecdotes :

-En Roumanie (comme en France), les Tziganes ont mauvaise réputation. J’en ai rencontre le 1er mai dernier. Alors que je traverse un petit village un tzigane m’invite à me désaltérer. J’ai passe l’après-midi avec 5 familles tziganes à faire des grillades dans la campagne. Nous discutions en Espagnol et français . Finalement, j’ai passé la nuit chez eux avant de continuer le voyage avec quelques provisions qu’ils m’ont offertes.

-Dans certains pays, pour être plus sur que le médecin va s’occuper de la personne malade dans un hôpital, il vaut mieux lui donner un peu d’argent de poche (corruption). Et quand on ne peut pas le faire ?…

-En Roumanie, je représente l’honneur du football français. Malheureusement, Samuel Zidane n’a pas empêche l’équipe des jeunes du village de s’incliner 4-3 devant les anciens… En inscrivant 2 beaux buts, il aura une pensée pour le travail accompli par son célèbre entraîneur ploeucois J-Y Le Floch.

Animaux rencontres ces dernières semaines ;

-cigognes (j’ai vu la première en Pologne et il y en a dans tous les pays des Balkans).

-2 écureuils me réveillent alors que je passe la nuit dans une foret des Carpates en roumanie.

-limaces et tics dans le sac de couchage.

-serpents en …. (pas de mauvaise pub pour ce beau pays) (en plus ils ont peur de moi…)

-Tortues terrestres (elles traversent parfois les routes en Grèce)

En Grèce, moment incroyable, avec un chauffeur Turc, nous écoutons la musique bretonne qui lui plait beaucoup et la musique turque, notre conversation est un mélange de Russe et d’allemand.

-A la frontière entre la Macédoine et la Grèce, 1500 personnes (femmes, enfants, vieillards) (muni de matelas, et de quelques provisions) espère obtenir le droit d’entrer en Grèce pour y gagner de quoi se nourrir.

-Essayer d’imaginer la tête ( et le sourire) des chauffeurs Bulgares, Roumains ou Albanais qui s’arrêtent pour moi en Grèce quand je leurs chante une chanson dans leur langue.

En Macédoine, j’ai acheté ma 4eme paire de chaussures (le froid n’avait pas été tendre avec les précédentes). Durant ce voyage, mon sac pèse  entre  20 et 30 kilos (selon ce que je porte sur moi et les provisions que j’ai à l’intérieur.

-A la frontière entre l’Albanie et la Grece, alors que je fais la queue avec les albanais, le douanier surpris de voir un passeport français me demande : « What kind of tourist are you mister Samuel ? A tourist by foot… ? A tourist should have 2000 euros in the pocket…” Ok, you can go…

Petit anecdote Bulgare pleine d’enseignement:
Il est 13 heures, après avoir passe 2 jours à l’école d’Elena, je m’apprêtais à quitter ce village. Au moment ou j’allais quitter l’école, Dimitar,  Un garçon de 13 ans me demande si je veux faire une ballade dans les collines pendant l’après midi. Je demande à une enseignante de lui demander exactement ce qu’il veut. Avec un copain, ils veulent simplement me faire découvrir la nature entourant leur village. En quelques instants, je change mes plans et accepte l’invitation, je ne partirai que le lendemain car après cette ballade, la nuit viendra vite.
A15h, je rencontre Dimitar, son petit frère et son copain et nous passerons 4 heures à gambader dans les collines (il fait plus de 30 degrés). Dimitar m’expliquera (dans un anglais qui nous permet de communiquer) que ses copains vont chaque après-midi aux cours d’anglais (prives). Sa famille n’a pas suffisamment d’argent pour lui permettre d’aller à ces cours. Alors, il a eu l’idée d’inviter le professeur-voyageur afin de parler en anglais avec lui. Tous les élèves de sa classe lui avaient dit que je n’accepterai jamais car la veille j’étais à l’école de langue, il ne les a pas écoute, a vaincu sa timidité et a tente sa chance. Nous avons discute en anglais toute l’après-midi et je lui ai promis de faire mon possible pour essayer de lui trouver un correspondant français. Je vous laisse imaginer les yeux surpris de ses camarades de classe et sa fierté quand il leur a raconte l’après midi passe avec l’étranger.
Je crois que ces élèves, Dimitar et moi avons tous appris quelque chose de plus ce jour là.
Il y aura toujours des personne qui tenteront de vous empêcher de faire quelque chose qui leurs parait impossible … Et pourtant, qui ne tente rien…

Petites nouvelles d’Iran !!!

Je suis actuellement en Iran (à 100 km de la frontière du Pakistan et de l’Afghanistan)

Bien sur le voyage s’est compliqué (le choc culturel est énorme et la communication n’est pas toujours facile à gérer). Il fait plus de 45 degrés et hier, tempête de sable…

Mais j’ai réussi à traverser le pays uniquement à pied et en stop.

Hier, j’ai rencontré des étudiants et je loge chez eux (jeux de cartes, musique, discussion sur la vie dans nos pays, thé, repas).

Dans une heure, je serai avec les enfants de l’hôpital de la ville (flûte chants et jonglage). Tous les gens m’aident à réussir à vivre des moments aussi fantastiques et c’est grâce à cela que je peux continuer… (car bien sur ma famille et mes amis me manquent)

Bises

Sam.

Pakistan

Islamabad est la capitale du Pakistan, mais seulement depuis une trentaine d’années. Avant, Karachi puis Lahors furent successivement les capitales, mais, pour des raisons stratégiques (militaires), une nouvelle ville diplomatique a été créé il y a seulement 30 ans dans une foret : Islamabad. Ici, j’ai l’impression d’être entre dans un nouveau pays. Il n’y a Presque aucun signe de pauvreté (tout est très vert, boisé). Le drainage des eau est correct (contrairement au reste du pays).

En fait, le hasard des rencontres a fait que je visite des lieux si différents au Pakistan (désert (Baluchistan),cote (Karachi), Zone proche de la culture Afghane (Pechawer), capital diplomatique (Islamabad), plus les transitions en camion… Pour comparer, c’est comme si un pakistanais vivait consécutivement chez une famille de St Tropez, une famille sur la cote bretonne, une autre en banlieue parisienne et avec une autre dans les Alpes… Et dans chaque lieux, ils parlent des langues différentes. Le Urdu (langue créée pour unifier les populations d’Inde et du Pakistan est la langue apprise à l’école). Mais ici, les gens sont forcement polyglottes, en plus du Urdu, en fonction des régions,  ils parlent Balutchi, pachto, sindi… La nourriture et les vêtements ainsi que la musique sont différents…

A peine 50% des enfants sont scolarisés, des leur plus jeune age (5 ans), ils doivent travailler pour aider leurs parents. Le peu d’argent qu’ils ramèneront en vendant (mouchoirs, cigarettes, allumettes, colliers de fleurs), ou en mendiant aidera la famille. Par contre à l’école, ils ne gagnent pas d’argent.

Je viens sans doute de découvrir la réponse à mon interrogation du dernier message: Pourquoi les musulmans sont-ils aussi hospitaliers avec moi? Dans le coran, il est écrit que si on ouvre sa maison à un voyageur, Dieu (ou Allah) vous ouvrira sa porte…

Rencontre peu ordinaire,

Comme vous devez vous en douter, dans ce voyage, je côtoie chaque jour des hommes et des femmes qui travaillent dans des écoles, hôpitaux, associations ONG et dont l’objectif est d’aider les autres…

A Islamabad, j’ai fais la rencontre de Daniel. Cet homme de 46 ans vit avec sa femmes et ses 9 enfants depuis 21 ans en Asie. Depuis 16 ans, il est au Pakistan et ses activités consistent à mettre en place des projets pour aider la population locale.

-Dans le domaine de l’éducation, (programme pour les sourd-muets)

-Ils essaient de motiver les gens pour vivre avec enthousiasme. (représentations musicales, danses)

-Dans le domaine de la santé (intervention Clown dans les hôpitaux)

-Etc…

Ils vivent et réalisent tous ces projets grâce aux subventions qu’ils obtiennent et aux dons des gens.

Cela m’a vraiment fait plaisir de voir que des gens choisissent de vivre différemment, très loin de la société de consommation dans le soucis de faire le bien autour d’eux.

Leur association est internationale, voici les coordonnées du site:

www.motivatedmagazine.com

Samedi, j’ai assiste à une de leur représentation (clown) dans un hôpital de la ville. J’ai pu voir l’enthousiasme des enfants. Par l’humour et le sourire, ils font passer des messages (hygiène dentaire, protection de la nature).

Anecdotes :

Dans les champs, sur le bord de la route, les gens cultivent le coton, le riz, ils font sécher les dattes.

-L’humidité dans l’air est très importante et la chaleur fait que nous transpirons en permanence. Je suis oblige de mélanger du sucre et du sel à l’eau pour éviter de souffrir de déshydratation.

-Les vaches ressemblent à des zébus, les menâtes (oiseau que l’on peut faire parler) vivent en liberté. Il y a même des singes et les gens ont peur des cochons sauvages (les phacochères).

-Il y a une chose qui est choquant dans ce voyage, c’est le désintérêt des hommes pour la propreté de leur pays. Je comprend que ce ne peut pas être leur préoccupation principale (problèmes financiers…) mais jeter le plastique, les bouteilles, les cigarettes à la rue est quelque chose de systématique… Quand je refuse de le faire et garde mes papiers dans ma poche, les gens ne comprennent pas mon geste. Pourtant, ce que je vois en marchant n’est sans doute rien, compare à la pollution engendrée quotidiennement par les usines… Peu de gens semblent se soucier de l’avenir de la terre et de l’état dans laquelle ils la confieront à leurs enfants….

-Cet après-midi, Awaad (qui m’héberge en ce moment chez ses parents), m’a invité à assister à un match de criquet, c’est le sport national ici (en raison de l’influence coloniale anglaise).

-A l’hôpital d’Islamabad, les enfants étant si petits, c’est avec les mamans que j’ai chante mes chansons (Urdu, Français, Pachto…)…http://samuelallo.com/images/stories/pakistan%20hopital.jpg

J’ai rencontre un enfant dans un village, je voulais lui jouer un morceau à la flûte. Je n’avais pas encore jouer une note qu’il me demandait le prix de mon instrument. J’ai compris que dans certain pays, les enfants ne pouvaient pas connaître le plaisir de la musique, des jeux, car il y a d’autre préoccupation beaucoup plus importantes. Gagner de l’argent chaque jour pour manger. Je reprenais mon chemin le cœur triste…

Dans les hôpitaux, certaines personnes (mère d’enfants malade), sœur, ou enfants transfuse ont le réflexe de chanter une chanson dans leur langue pour me remercier d’être venu. Magnifique moment…

Un jour tout est difficile mais je m’accroche aux leçons de ce jour, le lendemain tout est facile, c’est la vie et c’est aussi la magie de ce voyage…

Allez Rhodaafes (au revoir en Pakistanais)

J’ai accompagné un touriste allemand dans une randonnée sur les « collines » du Pakistan ( au Pakistan il y a des montagnes de plus de 8000m). Je viens de recevoir par Internet quelques photos prises avec son appareil numérique :

http://samuelallo.com/images/stories/pakistan%20collines.jpgLa petite mèche de cheveux qui voyage avec moi depuis le début  a l’air d’apprécier ce moment paisible dans ce lieu magnifique…

L’équipe d’encadrement de Felix (celui qui prend les photos)http://samuelallo.com/images/stories/pakistan%20equipe%20encadrement.jpg

Moment dans une cabane traditionnelle.

 Me voici en Chine.

Il faisait un peu chaud et humide en cette saison au Pakistan alors j’ai changé de latitudes (ici, l’air est plus sec)…

La Route :

Depuis Islamabad, au Pakistan, j’ai pris la direction nord pour me rendre en Chine par la difficile route montagneuse Karacorum Highway (beaucoup de portions ne sont pas goudronnées). Cette route passe entre 3 chaînes de Montagne (Himalaya, Karacorum, +3eme??). Je suis ensuite allé jusqu’a Urumuqi (près des frontières de la Mongolie, la Russie et du Kazakhstan) avant de revenir vers le Tibet (sans y rentrer) et ensuite de repartir vers l’Est de la Chine (Landzou ou Xi-an d’ou je vous écris). Je sais, ça fait de la route mais vous savez bien que j’aime ça… Je dois remercier tous les routiers des pays traverses car sans leur solidarité, ce voyage ne serait pas possible.

La Chine :

1,3 milliards de personnes. Ce pays est à lui seul plus grand que toute l’Europe, comment pourrai-je résumer que j’ai appris et vu depuis 15 jours???

Il existe dans ce pays 56 nationalités (50 langues sont encore parlées, il y a des Chinois qui ne parlent pas chinois). J’etais surpris de voir que beaucoup de chinois sont musulmans dans l’ouest du pays.

Pour pouvoir nourrir l’ensemble des habitants, le pays a adopte la politique suivant « 1 seul enfant par famille », sauf pour les minorités qui peuvent en avoir 2 ou 3. Mais pour palier au vieillissement futur de la population, les enfants uniques s’ils se marient ensemble, pourront avoir deux enfants… Vous avez compris???

Le pays est en plein essor et développement. Partout on construit des routes et des immeubles. Le régime politique est communisme, et les conditions de travail des gens sont très dures (travail manuel sous la chaleur, peu de matériel) mais, contrairement à d’autres pays, je n’ai pas vu de mendicité.

Echanges :

Ici, la communication est difficile, peu de gens parle Anglais dans les campagnes. Cela m’a permis de me relaxer mentalement après la « sur-sollicitation » au Pakistan. Mais très vite, je me suis rendu compte que sans cette communication et échange quotidien, mon moral diminue, et le voyage devient difficile.

Grâce à l’aide des étudiants j’ai pu passer quelques heures avec les enfants et les parents d’un hôpital. Apres avoir été très surpris de mon initiative, en voyant le résultat (enfants jonglant, chantant) parents, infirmières et docteurs m’ont remercie très chaleureusement.

J’ai fais ma rentrée scolaire le 18 août dans un lycée à 3000m au nord du Tibet.

Ca y est je connais une chanson chinoise par cœur, ça les surprend tous!!

Anecdotes (quelques unes):

Avant de quitter le Pakistan, le passe une journée de randonnée en montagne avec un touriste Allemand (depuis Istanbul, je n’avais vu aucun touriste), nous observons un des plus long glaciers au monde. C’est la que j’ai pu observer les premières « traces » du Yeti

-En étant à Urumuqi, je crois qu’il est difficile, d’être géographiquement plus loin d’un océan (cette ville est au centre de l’Asie.

-Apres avoir mange « a la main » au Pakistan, je me met « aux baguettes » et Chine (ça va moins vite…)

-Depuis mon entrée en Turquie , en Iran et au Pakistan, je marchais en pantalon pour respecter la tradition, en Chine, j’ai enfin remis mon short. Cela m’a fait tout drôle de voir des femmes non voilées à qui je peux parler librement…

Dans les campagnes chinoises, j’ai l’impression d’être une curiosité de la nature. Les gens arrêtent leurs activités, les cyclistes (nombreux) se retournent pour voir passer cette chose étrange avec un gros sac sur le dos. Bien sur, des comme moi, ils en ont vu à la télé, mais là en vrai, le choc est énorme. les gens éclatent de rire, me montre du doigt, ils me touchent les poils sur les bras (ils n’en ont pas…), on marche à mes cotes quelques minutes…

Ca à quelques avantages, j’ai pu séparer deux types bien énerves en leur disant « Nihao! »(bonjour!), ça leur a fait un sacré choc de me voir ( et les voila réconcilies). De même, un bébé inconsolable l’a été en une fraction de seconde en me voyant lui sourire. Je m’amuse avec ça…

-En apprenant que je me situais à +3500 mètres en altitude, j’ai compris pourquoi ces marches sur les plateaux au nord du Tibet etaient si difficiles physiquement.

-Je sais pourquoi les chinois ont les yeux brides, mais vous ne croyez quand même pas que je vais tout vous dévoiler sur Internet…

-J’ai passe une soirée inoubliable avec des bergers dans la région au Nord du Tibet. Le repas, la veillée musicale (flûtes et ils ont une sorte de Bombarde) et la nuit sous le Tippi sont indescriptibles…

-Les chauffeurs de tous les pays apprécient toujours autant la cassette de musique bretonnes (Sonerien Du, Carre manchot et pevar Den…) qui circule de postes en postes, d’oreilles en oreilles… Pour moi, ces chansons me rappellent désormais tant de moments et de lieux de ce voyage…

-Aujourd’hui, je me suis arrêté dans une université (pour faire une lessive), je vais y rester deux jours avec les étudiants pour récupérer des forces et tenter d’apprendre de nouveaux contes. Une école de langues m’a même propose de rester 2 ou 3 mois dans la ville pour enseigner l’anglais… désolé, je ne suis pas disponible, je continue…

Bonne rentrée à tous!!!

Samuel.

22 septembre 2003 – Chine
Moment dans une famille

Un mois vécu en sédentaire au milieu de la Chine…

Dans le message précédent, je vous disais que je comptais repartir de Xi-an après 2 ou 3 jours, le voyage en a décidé autrement:

Depuis 1 mois, je vis à Xi-an. Pour la première fois depuis le départ, j’envoi donc deux messages consécutifs de la même ville. Xi-an compte en fait plus 10 millions d’habitants (plus que Paris) et est situe  au cœur de la chine à 1500 km de Pékin et de Shanghai.

J’ai du faire une « longue »? pause dans mon voyage, car mon corps et mon esprit étaient très fatigues. J’ai même pense pendant quelques jours que je devais peut-être stopper le voyage! Mais je veux essayer de rentrer à pied… J’avais surtout besoin de reprendre des forces. En effet, après une dysenterie au Pakistan, la traversée de la Chine m’avait beaucoup fatigue et avait déclenché une  » périostite  » (inflammation du périoste au niveau du tibias). Cela fait donc plus un mois et demi que je découvre cette culture chinoise…  Grace à l’aide des étudiants, des médecins m’ont soigne durant ces dernières semaines et me voici rétabli

La Chine:

Géographiquement, ce pays est enclave. Au nord, les steppes et déserts, à l’ouest, déserts et chaînes montagneuses, au sud l’Himalaya et les forets denses, à l’est la mer. Pour essayer de comprendre cette culture si différente de la notre, une longue pause était nécessaire, il faut y vivre, y passer ne suffit pas. Finalement, ces problèmes de santé tombaient bien, pendant ma « convalescence », j’ai pu apprécier la gastronomie, comprendre cette mentalité chinoise, rendre visite à des écoles, faire beaucoup de rencontres.

Les chinois sont extrêmement travailleurs, je suis impressionne par les flots de cyclistes le matin, par les gens tasses dans les autobus. Les chinois ont une grande maîtrise d’eux même, le matin, de très nombreux font des exercices de tai-chi. Quel spectacle!

La société autrefois communisme ( solidaire ) est désormais basée sur le gain d’argent, sur la compétitivité. Les étudiants montrent une détermination à réussir leur vie, malgré des conditions difficiles ( 7 dans des toutes petites chambre aux lits superposés, sans bureau), mais ils étudient avec succès. Etudier à l’université est une chance à ne pas laisser passer. Les études supérieures coûtent très cher (en Chine, presque 1000 euros par ans) et beaucoup d’élèves brillants sont contraints d’abandonner leurs études ( faute d’argent) pour aider leur parents à se nourrir…

Les chinois rêvent tous d’aller à Paris un jour. Je peux manger un repas dans un petit restaurant pour 0,5 euro, et me suis coupé les cheveux pour 0,5 euros, je vous laisse imaginer les salaires des gens, et le projet de voyage pour Paris semble plutôt compromis.

La Chine s’organise pour être prête à recevoir les Jeux Olympiques de 2008 (ils devraient être grandioses). Et en 2010, un chinois mettra théoriquement un pied sur la lune.

L’hospitalité des chinois est moins spontanée que celle des musulmans mais je la découvre progressivement et j’ai été invite dans plusieurs familles ( souvent, c’était une « première », « un étranger dans la maison »).

Échanges :

Apres ma première semaines de « vacances » ( entoure et bichonne par les médecins chinois), j’ai repris mes « activités scolaires »…

Je rends visite aux écoles (primaire et collège) mais l’échange (toujours en anglais) est parfois limite. Les élèves ne maîtrisent pas l’anglais à l’oral (a 65 par classe, ils ont peu de possibilité de s’exprimer). Ils maîtrisent très jeunes deux alphabets. Au primaire, je réponds aux questions des enfants très curieux et nous chantons. Au collège, je peux raconter et mimer mes contes.

Les rencontres à l’université des langues étrangères sont très intéressantes. J’ai mis en place des soirées contes avec les étudiants de langues (français, anglais et espagnol). Il y a souvent deux rencontres, à la première je suis le conteur, à la seconde, je deviens spectateur. Nous avons aussi vécu une soirée « fest-noz » (danses bretonnes) à laquelle 70 étudiants (surtout étudiantes) étaient présents.

Voici quelques questions que m’ont envoié des élèves de CM de Plémy ( Bretagne):

Ils demandent si les enfants Chinois sont comme leur régime politique très sages ? très studieux ? A la télé, ils ont vu que les usines se développent, qu’ils fabriquent des motos et vont rivaliser avec le Japon, les ouvriers gagnent 200 euros par mois. Ils demandent aussi si les infractions, les vols sont punis sévèrement ? Y a t-il beaucoup d’écoles ? Les enfants se posent-ils des questions sur l’environnement, la pollution ? la disparition de certaines espèces d’animaux ? Est ce qu’il y a des arbres et des forêts comme chez nous ? Ils ont l’air très curieux sur l’asie.

Réponses:

-Dans chaque classe il y a au moins 60 élèves, il y a un très grand respect de l’enseignant, une très grande discipline. J’ai été impressionné. Quand les élèves se déplacent en dehors de la classe avec leur enseignant, on dirait une escadrille militaire (rangs parfaits et marche au pas)

– Dans les usines, les ouvriers spécialisés peuvent gagner 100 euros par mois. Mais les ouvriers du bâtiment (construction) ne gagnent pas plus de 25 euros par mois. Ils travaillent 14 heures par jour ( même le dimanche)( vous pouvez comparer avec vos parents).

– Les crimes sont punis par la peine de mort en Chine, concernant les vols, la police a parfois du mal à retrouver le malfaiteur dans un pays si grand et si peuple.

– Il y a beaucoup d’écoles et une école primaire de 1000 élèves est une école moyenne (en ville). Dernièrement le taux de scolarisation à baissé, cela est lié au fait que les habitants des campagnes n’envoient pas toujours leurs enfants à l’école, ils préfèrent que leurs enfants travaillent et rapportent de l’argent à la famille.

– Les enfants sont sensibilises à l’école sur le respect de la nature, dernièrement les Chinois commencent lentement à prendre des mesures pour protéger leur environnement ( reboisement systématique après exploitation de la foret, tri des ordures). Mais pour les gens très pauvres, la priorité n’est pas la protection de la nature… Cependant, conséquence de la pauvreté, dans les pays du tiers-monde, les difficultés de la vie entraînent une protection de la nature ( certaines personnes fouillent les poubelles et vivent du recyclage du carton, des métaux, du plastique…). A Xi-an, j’ai pu voir des vélos électriques non-polluants ( la batterie se recharge quand on pédale).

Anecdotes:

– Apres avoir vécu un mois dans cette ville de Xi-an, je me sens chez moi, j’ai mes petites habitudes, les gens, les commerçants commencent à me connaître (j’ai mes menus favoris ( sans piment) écris en chinois sur un cahier, cela facilite les commandes) , bref je me suis adapte à la culture et la vie ici. Dans les villes, les chinois sont moins surpris que dans les campagnes de voir un étranger.

– Belle petite rencontre d’amitié universelle

Le 9 septembre, une professeur d’anglais (américaine) m’a invite (le troubadour français) à raconter quelques contes ( un conte Pakistanais et un conte celte) à ses élèves (adolescents chinois)… Quel beau moment pour tous…

– Je ne peux m’empêcher de sourire en écoutant les questions des enfants de 6 ans à l’école primaire:  » Qu’est ce que tu as sur les bras? » « -Ce sont des poils mon petit… C’est comme tes cheveux mais dans mon pays quand on grandit, ça pousse aussi sur les bras. » « -Et Pourquoi tes yeux sont bleu, les nôtres ils sont tous noirs? »

– Le 11 septembre, j’ai vécu une fête spéciale on célèbre la pleine lune en dégustant le gâteau de minuit « moon cake », . C’est donc entouré d’étudiants chinois à la lueur des bougie sous le ciel étoilé que j’ai apprécié le gâteau et le thé de minuit…

– Cette ville est très universitaire, lors des soirées, il y a très souvent des habitants de trois continents ou plus. Hier, j’étais avec une professeur d’anglais sud-africaine et une étudiante tibétaine. j’ai appris en une soirée, un conte, une danse et deux chansons tibétaine…

– La soirée Fest-noz à l’université en Chine m’a donné chaud au coeur. Voir les chinois et chinoises si joyeux en dansant sur la musique de Bebert (de Carre Manchot), je réalise que ce moment ( comme beaucoup d’autres) est unique et inoubliable pour moi et pour eux!!!

-La tradition du théâtre d’ hombres chinoises et de marionnettes à plus de 2000 ans mais elle connaît en Chine toujours autant de succès. Petits et grands apprécient de revivre les contes traditionnels…

– Mon médecin « ange gardien » m’a invite à un mariage traditionnel chinois… Pour remercier les mariés, je leur ai joué une adaptation chinoise de « Tous les garçons et les filles de mon age » de Françoise hardy. Finalement, les larmes sur les visages m’ont prouve que les chinois aussipeuvent montrer leur sensibilité.

– Plusieurs chinois m’ont ouvert leurs maisons, hier, avec la mère d’un élève, j’ai appris à cuisiner chinois. Depuis un mois et demi, je mange avec les baguettes et, depuis 3 mois, je n’ai pas utilise une fourchette!

Petit moment passe dans une famille chinoise. L’accueil est très chaleureux…

– Durant ce séjour à Xi-an, j’ai pu admirer un lieu que les chinois appellent « La 8eme merveille du monde » Bin Ma Yo. Il s’agit du tombeau de l’empereur Qin construit il y a plus de 2220 ans, et entoure d’une armée de soldats en terre cuite. Plus de 6000 soldats ont ete reconstitues à ce jour. Ces soldats sont légèrement supérieurs à la taille humaine pour effrayer les ennemis. Cet endroit est impressionnant est bien sur très visité en Chine.

Réflexions sur le voyage:

Voici donc plus de 10 mois que je vis mon aventure. Je continue à rendre visite aux écoles des différents pays que je traverse. Les contes, les danses et les chansons des différentes cultures sont des raisons, parfois des prétextes pour la rencontre, la communication, des thèmes de discussion.

Je crois que ce voyage dans ces conditions particulières a déjà prouve plusieurs choses:

– Que ce monde est encore chaleureux et solidaire ( je n’ai pas passe une seule nuit à l’hotel pas utilise un seul moyen de transport payant pendant ces 10 mois).

– Que l’on n’a pas besoin de beaucoup d’argent pour vivre et pour voyager si on accepte de se passer de confort et on vit simplement.

– Si on se rends avec des intentions amicales dans un pays, les gens se montrent très accueillant et hospitaliers.

– Tous les hommes ont besoin de rêver, et de communiquer. Je ne me sens jamais seul dans ce voyage. Je suis constamment entouré.

Message pour les français, habitants de l’union européenne:

Je me suis aussi rendu compte de la chance que j’ai eu de naître dans un pays de « privilégies ». En effet, si je compare la difficulté de la vie des hommes, des femmes et des enfants dans la plupart des pays du monde avec les conditions de vie en France, je me rends compte que nous sommes les privilégies de la terre. Nous n’avons aucune raison de nous plaindre et devrions regarder un peu plus loin que nos frontières. La France n’est vraiment plus le centre du monde et ne comporte qu’un 100eme de la population mondiale. Les chinois ayant vécu en France trouve que nous avons trop de libertés.

Dans la plupart des pays, le soucis quotidien est de trouver de quoi manger et de faire face (sans aucune aide extérieure) aux difficultés climatiques (maisons inondées chaque année, sécheresse…). Les enfants n’ont pas toujours la chance de pouvoir étudier car cela coûte souvent très cher à leurs parents. Dans beaucoup de pays, l’école est payante ( un business), les soins sont payants ( certains s’en passent…) et les médicaments tres chers ( car les pays développes en ont le monopole), il n’y a aucune retraite. C’est en voyant de ses propres yeux ce que cela entraîne dans le quotidien des hommes que l’on change sa façon de comprendre le monde.

Je sais, ce n’est pas de notre faute si nous profitons encore aujourd’hui de notre passe de colonisateur mais les gens qui manifestent pour travailler moins d’heures sont ils solidaires des hommes vivant sans aucune condition de travail… Travaillant sans relâche…

D’autre part, je ne sais pas si les français en sont conscients que de nombreux pays se développent très rapidement ( Chine, Inde…), la société se transforme à une vitesse incroyable. Dans mon voyage, je n’ai que très rarement eu la possibilité de communiquer en Francais. Chaque jour, c’est grâce à l’anglais que je peux me débrouiller, échanger avec les personnes. Les chinois ont une soif d’apprendre et d’améliorer leur niveau d’anglais. Nous francais, avons une réputation de refuser de parler anglais avec les étrangers visitant la France et d’être très fiers de notre langue. D’après les chinois, la France est le pays « romantique », de la mode, du parfum…

Certaines personnes rencontrées semblent consciente que si les pays « stagnants à l’ouest ( France…) »( manque de travail, problèmes sociaux) ne s’allient pas rapidement avec les pays en expansion (Chine, Inde), ils risquent peu a peu de devoir perdre leur privilèges par manque de subvention et de ressources ( retraites, sécurité sociale).

Cependant, dans les pays du tiers-monde, il faut vraiment que le climat déclenche une famine pour que les gens souffrent de la faim. Il y a une entraide entre les hommes. Beaucoup de chinois et d’étrangers ont été choqués de voir que la société française, ne respecte pas ses parents, .de voir que les personnes âgées peuvent être abandonnées.

La terre se réchauffe, tous les pays souffrent de changement climatiques. Mais en Asie les personnes âgées ne meurent pas à cause de la chaleur car les gens s’en protégent grâce à l’air conditionne. Sans doute l’équipement en air conditionne permettra à la France de se protéger de prochaines fortes chaleurs.

Le budget de l’éducation en Chine (pour 1,3 milliard de personnes) est inférieur à celui de la France ( pour 60 millions de personnes). A l’ecole primaire et secondaire, les enfants sont 65 par classe, mais les résultats sont très bons car la motivation pour apprendre est extrême ( il parait que la moitié des chercheurs aux Etats-Unis sont chinois). Concernant la médecine, les soins et les médicaments sont payants et ne sont accessibles qu’aux plus riches.

Durant l’été, les écoles étant fermées, je me suis rendu dans les hôpitaux (en Iran au Pakistan et en Chine), grâce à l’aide de personnes parlant anglais, j’ai souvent obtenu l’autorisation pour jouer un peu de flûte et jongler avec les enfants. Ce geste de m’arrêter pour faire sourire les enfants malade a été très apprécié dans ces pays.

J’ai passé 32 jours au Pakistan et je dois dire que ce pays à été le plus accueillant de tout mon voyage. Bien sur on m’a parlé de politique, de la guerre, mais j’évite ces sujets qui provoquent des tensions entre les hommes. Les musulmans pensent que si ils rencontrent un étranger avec des intentions amicales, ils doivent lui offrir leur hospitalité. Chaque jour, j’étais invité dans 3 ou 4 maisons (à prendre le thé ou à me reposer une soirée).

Je dois signaler que dans l’hôpital du Pakistan, comme dans celui de Chine, on m’a soigné avec beaucoup d’attention et gratuitement

Par ce message, je ne veux surtout donner de leçon à personne, je veux juste essayer de partager ce que j’ai appris en faisant ce long voyage…

J’avoue que ma famille, Elena et mes amis me manquent de plus en plus mais il y a toujours des choix à faire dans la vie. Une petite soirée crêpe et galettes à la maison arrosée d’un verre de cidre ou un footing à la Cote de Halles seraient des instants savoures… Mais ce sera pour plus tard.

Tout ce que j’ai vécu depuis un mois à Xi-an, a été la conséquence de mon arrêt à l’université des langues étrangères de Xi-an pour demander à un étudiant si je pouvais utiliser un lavabo pour laver mes vêtements. Ca, c’est l’aventure.

Je continue la route.

Samuel.

Tiens, j’ai deux livres à vous conseiller:

-« Les cygnes sauvages » de Jung Chang, presse pocket aideront à comprendre la difficultés de la vie des chinois au cour du 20eme siècle.

-« Le 21eme siècle ne sera pas américain » de Pierre Biarnes, fait une synthèse historique et politique du monde et tente d’expliquer son évolution.

Avant de vous quitter, je vais vous faire part d’une petite touche de magie dans mon voyage: Si je continue avec autant de forces et d’illusions, c’est grâce à ma famille, quelques amis et surtout à Elena. Malgré la distance et le temps, ils sont présents. Comme vous vous imaginez, maintenir une relation en voyageant si longtemps n’est pas facile, mais nous y parvenons et c’est très intense… La tresse de cheveux, la petite clé et les photos qui voyagent avec moi me permettent de garder le sourire même quand ma situation semble difficile… Ces petits objets font aussi rêver les personnes que je rencontre…

Le continent asiatique est traversé !!!

Ca y est, après avoir été soigné à Xi’an, j’ai finalement réussi à reprendre la route en auto-stop pour atteindre Shanghai. La joie et l’émotion étaient très intenses en marchant dans les rues de l’une des plus grande villes de Chine. Je repensais à tout ce chemin parcouru, les moments de joie et les moments plus difficiles… Bref, je savourais l’arrive au bout d’une longue route.

Shanghai:

Ville de 14 millions d’habitants. Le soir de mon arrivée, des étudiants rencontres le jour même, m’ont amené dans la partie la plus touristique de la ville. J’ai eu l’impression de faire partie d’un film. Apres avoir enchaîné plusieurs nuits à la belle étoile dans les campagne chinoises, voyage avec les routiers chinois, les lumieres de la ville, les immeubles de plus de 30 étages illuminés étaient un spectacle fascinant.

Depuis, je découvre une ville de tous les extrêmes. Dans la même rue, il y a des restaurants aux prix faramineux et les petits restaurants traditionnels ou je mange un plat de nouilles pour 4 yuens ( 0.5 euros). En Chine, 9 yuens=1 euro.

De nombreux étrangers ( du monde entier) vivent ici, ils côtoient les riches chinois mais aussi des gens très pauvres. Certains paysans quittent les campagnes pour tenter de trouver un travail en ville. Beaucoup d’entre eux mendient avec leurs enfants dans les bras. La tête d’étranger est une promesse de don d’argent. Comme toutes les « têtes de riches », je suis hyper sollicite.

En côtoyant de nombreux français, je découvre aussi les avantages et les inconvénients de la vie d’expatrié. Ces européens, américains, australiens etc… travaillent surtout dans le commerce ou l’enseignement. La Chine ( et ses 1.3 milliard de personnes ) est un marche gigantesque pour les produits étrangers, elle offre aussi une main d’œuvre bon marche pour les entreprises étrangères.

Echanges:

Lors de mes déplacements dans l’Est de la Chine, il m’est assez difficile de communiquer avec les chauffeurs. Trouver un endroit ou dormir ( un terrain ou mettre mon matelas pour passer la nuit) n’est pas chose aisée. Certains chinois ont peur de moi le soir, les paysans ne peuvent pas toujours lire la lettre de présentation en Chinois que m’a écrite un étudiant de Xi’an.

J’ai fait part de mon expérience et de la culture bretonne aux étudiants chinois de l’alliance française ( organisme qui enseigne le français dans 140 pays étrangers). Nous avons même danse l’andro dans les couloirs.

J’ai aussi rencontre les élèves de primaire du lycee francais. Les CP ont fait de superbes dessins des Korrigans et des sorcières de mes histoires.

L’échange avec les troisièmes du lycée français s’est fait en anglais ( questions-réponses), ainsi que la légende que je leur ai racontée. C’est vrai que sans maîtriser l’anglais, ce voyage aurait été impossible. Cela me fait tout drôle de partager l’aventure alors que je suis encore dedans. Ce n’était pas facile car je n’ai pas de recul sur ce que j’ai vécu.

J’ai appris qu’il y avait deux filles françaises (Joséphine et Servane) qui ont commencé un voyage, elles aussi à la rencontre des enfants dans les différents pays. Voici leur site www.aporteedemains.com . Vous pouvez y jeter un oeil. Elle feront le portrait d’un enfant de chaque pays. Notre façon de voyager est différente mais l’esprit reste le même: « découvrir les hommes et leurs cultures et réaliser quelque chose de positif avec eux ». Vivre le présent en semant des graines pour le futur.

Des trucs dont j’ai ras le bol:

Tant de chauffeurs de tous les pays jettent leurs déchets par la fenêtre. Dans chaque pays, les hommes ne pensent qu’a l’argent, à leur propre plaisir et profitent de la nature ( sans la respecter). Quand ils ne polluent pas leur pays, les hommes polluent ceux des gens plus pauvres. C’est décidément l’argent l’origine de toutes les actions des hommes ( guerres, tensions, relations amicales…). Voir que les hommes pourrissent la planète devient de plus insupportable.

Et l’homme veut toujours plus et mieux, que faire??. Quel triste destin que celui de cette planète.

Anecdotes:

-Le marchandage pour acheter quelque chose en Chine  ( T-shirt, pellicule  photo, fruits) fait partie des mœurs. Si on ne le fait pas, les Chinois profitent de notre naïveté et le prix peut être multiplié par 5…

-Les jeunes chinois sont extrêmement friands d’ordinateurs et passent des heures devant les jeux vidéos (le café Internet dont je vous écrivais de Xi’an, comprenait 450 ordinateurs constamment occupes, les prix de la connexion varient de 1 à 4 yuens de l’heure selon les endroits). Ce soir, en vous écrivant, je baigne dans les bruitages de combats que font mes voisins d’ordinateur. iaaaaaa, woooooooo, chaaaaaaaaaaa aaaaaaa a… Y’a des Bruce Lee partout…

-Vendredi, dans le métro, j’ai essaye d’accompagner avec ma flûte un joueur de arhu ( instrument traditionnel chinois) qui était aveugle. Il a été très surpris en entendant ce second instrument, et les passants ont apprécié cette scène d’amitié.

-Coïncidence, les deux filles voyageuses dont je vous ai parle précédemment se retrouvent sur Shanghai en même temps que moi, je les ai même rencontrées pour échanger des idées.

-Hier j’ai revu un chinois rencontré il y a 1 mois et demi. Xuhai habite Shanghai, il m’avait pris en stop dans une voiture Citroën à l’ouest de la Chine alors qu’il faisait des tests de fiabilité de cette voiture en altitude.

-Servane, une élève de CE du lycée français qui a entendu que j’habitais près de St Brieuc me dis, « ma mémé habite Quintin », je suis surpris car la mienne habite St Brandan, le monde est petit !!!

Alors samedi 11oct, j’ai pu déguster du saucisson sec et écouter Brassens en racontant mon voyage à toute la famille de Servane installée depuis 1 mois en Chine.

-Un prof très sympa de l’alliance française m’héberge ces jours-ci. En ce moment, je savoure les douches chaudes. Je peux même utiliser une machine à laver, un luxe dont je m’étais passé pendant ces 4 mois vécus en Asie. Attention, je me rends compte que je me réhabitue très vite au confort et que cela devient difficile de le quitter….

-A l’école française, je danse l’andro avec les élèves de grande section. A ma droite il y a un garçon Argentin, un japonais, et une indou à ma gauche une africaine, une chinoise et un français. En raison de l’essor de Shanghai, 37 nationalités sont représentées à l’école française.

Je vais donc poursuivre la route…

La liberté pose aussi des problèmes, elle fait peut être même peur à certains. L’inconnu du changement…

Mon prochain message vous dira laquelle j’aurai finalement choisie…

Samuel.

Californie (USA)

J’ai bien tenté la traversée à la nage mais l’eau n’était pas bien chaude, et les bateaux ne semblaient pas décidés à me prendre en stop.

Alors c’est après avoir séjourné 10 heures dans un mythique Shanghai – San Francisco que j’ai décidé de poursuivre la route de l’autre cote du pacifique.

Etant donné les 15 heures de décalage horaire entre ces deux villes, cela m’a fait tout drôle de partir à 16h30 et d’arriver le même jour à destination à 12h15!!

J’ai donc réussi à remonter le temps (grâce à l’avion).

Le même jour, j’ai pu voir 2 levés et deux coucher de soleil:

-Un lever de soleil en Chine,( je dormais encore)

-Le coucher de soleil depuis l’aéroport de Shanghai

-Le lever de soleil ( de la même journée) après 5 heures de vol

-Le coucher de soleil, assis à la terrasse d’une petite maison ( bleue) adossée aux collines de San Francisco.

Aujourd’hui, je vais rencontrer les élèves d’une école primaire américaine, je les ferai chanter la chanson du pirate de Saint-Malo ( la même qu’avaient apprécié les enfants du Pakistan…).

A+

Uncle Sam.

Poursuite de « La ruée vers l’est… » Nord Dakota – U.S.A.

La route:

J’ai retrouvé la forme, mes soucis de santé sont terminés et me voici prêt pour les rencontres de la route.

Aux USA, en fonction des états, le stop est plus ou moins facile ici ( car plus ou moins légal)… Les camions ne sont pas autorisés à prendre de passagers et les gens ont très peur des étrangers.  Alors, je m’adapte en laissant les rencontres me guider. Apres quelques jours passe à Napa en Californie, je suis allé vers le Nevada (dans une réserve indienne), puis je suis remonté vers l’Oregon, ai traversé l’Idaho puis le Wyoming ( près du parc Yellowstone). J’ai ensuite pris la direction du Montana et du Nord Dakota. C’est d’une petite maison au milieu d’un parc naturel que je vous écris ( Eric m’a pris en stop ce matin, sa femme est indienne appelée ici « native americans », je poursuivrai la route demain).

Le pays:

Le choc culturel a été une expérience étrange.

En arrivant en Californie, j’avais encore en tête ces deux mois fabuleux passes en Chine. Voir toutes ces voitures luxueuses, ces gens plutôt obèses dans ces supermarchés ou les produits sont si chers.

Je m’étais habitué à l’Asie, mais ici, personne ne marche longtemps, personne ne m’aborde par curiosité, les gens ont un à priori souvent négatif sur l' »étranger ».

Depuis le 11 septembre 2001, il y a une sorte de psychose ambiante, les gens ont peur…

J’avoue que beaucoup de choses que pensent les gens ici leur ont été enseignées par la télévision.

Bien sur cela me fait très plaisir de pouvoir discuter sans la barrière de la langue mais souvent les conversations avec les chauffeurs tournent beaucoup autour des divorces, des problèmes d’argents, les crédits qu’il faut rembourser. Les gens semblent préoccupés…

Quelques chauffeurs m’ont « informés » que les français n’étaient plus « les amis des USA « car ils ne voulaient pas aider les américains à sauver le monde alors que eux étaient venu nous sauver du nazisme… J’ informe ces derniers que les présidents ne disent pas forcement la vérité… Beaucoup des américains rencontrés ne sont pas d’accord avec leur gouvernement. Avant et pendant la guerre, ceux qui ont manifesté leur mécontentement et leur opposition à la guerre étaient traites de communistes et de non patriotes…

Vous vous doutez bien que ce que j’ai vu dans les pays ou les gens vivent des réelles difficultés au quotidien, il me semble que les gens se construisent des problèmes…

Les familles sont assez compliquées à comprendre ( les enfants sont souvent issus de plusieurs mariages, car le divorce fait partie des évènements normaux de la vie d’un adulte américain).

Le manque d’eau est un réel problème ici. Mais les américains sont les seuls personnes de mon voyage à ne pas évoquer le lien entre les changements climatiques et la pollution. Sachant qu’ils produisent 40% de la pollution mondiale et refusent de réduire. Il est logique que l’on leur parle d’autre chose que de pollution à la télé. C’est vraiment l’argent qui mène ce pays. C’est intéressant de faire le parallèle entre ce qui s’est passe lors de la conquête de l’Ouest (pour les pauvres indiens) et ce qui se passe actuellement en Irak. Le pouvoir et l’argent semblent aider les américains à trouver leur voie…??? Vers quoi???

Cependant, en tant que voyageur, en traversant les états au nord du pays, j’ai eu un accueil très chaleureux. Je me suis fais invite à dormir chez les gens, à une représentation de théâtre, à faire des crêpes chez grand-mère, à partager des soirées en famille. Bref, j’ai passe des moments inoubliables avec des gens au grand cœur…

Echanges.

J’ai  rendu visite à plusieurs écoles, malgré une très grande sécurité protégeant les élèves (primaire et collège en Californie, collège dans l’Oregon et lycée dans le Wyoming). Les enseignants ont accueilli positivement ce que je pouvais offrir aux élèves.

Je suis aussi allé dans une maison de retraite en Californie et dans une réserve indienne dans le Nevada.

J’ai remarqué ( surtout chez les adolescents), qu’ils sont très « consommateurs ». Je ne sens pas chez eux ( contrairement aux élèves des autres pays), l’envie de m’enseigner quelque chose. Habitués à vivre dans un système ou l’on reçoit en fonction de l’argent que l’on dépense, ce n’est pas de leur faute s’ils ne savent pas « donner » gratuitement…

Anecdotes.

-Je joue une chanson Russe, jongle et raconte un conte Pakistanais aux personnes âgées d’une maison de retraite de Californie. Ils apprécient…

– Jouer de l’harmonica avec mes gants sur les routes du parc Yellowstone dans le Wyoming…. Les chevreuils ont l’air d’aimer cela.

-Je passe une nuit dans une réserve indienne,  j’essaie d’apprendre une chanson (payute) et je rencontre un vieux conteur qui réalise encore les danses de ses ancêtres….

-Deux jours plus tard, je suis au pays des cow boys qui ont gardé la coutume de leurs ancêtres ils ne sortent jamais sans être armés.

-Sur le bord des routes, ils y a parfois des antilopes (espèce américaine), des chevreuils, des écureuils et même des bisons, il parait que je risque de voir des élans et des cerfs…

-Je passe deux nuits chez une prof de français dans le Wyoming, je fais un tour à moto avec son mari ( avocat), puis apres avoir mange de l’Elan ( qu’il a tue lui même) et partage une soirée musicale ( flûte et harmonica), nous observons les étoiles depuis le jacuzzi…

-Je voyage du Wyoming vers le Montana dans la voiture d’un indien Sioux. Je réussi à le motiver pour qu’il me chante quelque chose. Waouuuuuuuu, cette chanson me résonne encore dans les oreilles, c’était magnifique…. Ensuite, il a apprécié Sonerien Du.

-Apres vous avoir envoyé ce message, ce soir j’apprendrai à cuisiner les  » indians’ tacos »…

Et demain, c’est reparti!

A+

Uncle Sam.


PS: ce soir, j’ai perdu 2 dollars aux cartes mais je viens d’apprendre un nouveau jeu…

Toujours dans le Nord Dakota – U.S.A.

En voila une surprise!!!

Hier, j'ai finalement passe la journée dans un collège-lycée du Nord-Dakota
(voir son Site Web)

Et ce matin, il fait son grand retour…

L’hiver, avec son grand manteau blanc…

Allez, je rajoute quelques épaisseurs et : c’est reparti!

Sam.

Me voici entouré d’élèves qui ont apprécié mon passage dans leur école du Nord Dakota (USA).

 Montréal-Québec

La route :

A partir du North Dakota, j’ai décidé de prendre la direction du Canada. Malgré une première tempête de neige, j’ai réussi à rejoindre Saakatoon dans le Saskatchewan. La raison qui m’a poussé à faire ce bout de chemin vers le nord ouest est l’existence d’une adresse sur mon carnet (une amie canadienne rencontrée à Valenciennes). Elle n’était pas là, mais ses parents m’ont accueilli et après avoir passé une journée dans les cours de français du Lycée et la soirée d’Halloween avec eux, j’ai repris la route de l’est. Les attentes dans le froid étaient terribles et me rappelaient les souvenirs de l’hiver dernier. Je suis passé par Regina, Winnipeg (dans le Manitoba), puis Dryden, Thunderbay, j’ai longe une partie du lac supérieur, puis Longlac, Hearst dans l’Ontario avant d’arriver au Québec à Montréal. J’y ai retrouvé une amie de collège de Plœuc sur Lié Marianne Reux qui vit ici et c’est de chez elle que je vous écris.

Le Pays:

Le Canada est 18 fois plus grand que la France. En raison du climat (très rude), seulement 31 millions d`habitants y vivent (surtout dans le sud, pres de la frontière des Etats-Unis). 1/4 de la population parle français (située surtout au Québec) et dans des enclaves francophone (surtout en Ontario). Le reste est anglophone. Vous aurez plus d’informations sur le site www.canada.gc.ca (cliquer sur « au sujet du Canada »)

Des régions que j’ai traversées, l’agriculture, les matières premières (pétrole, minéraux) et l’exploitation forestière sont les principales activités. Le commerce se fait essentiellement avec les voisins des Etats Unis (dont le Canada dépend économiquement).

Les sports pratiqués par les élèves sont le hockey, le football américain, le Base-ball, le volley-ball… Le soccer (football chez nous) commence à se populariser mais il reste surtout pratiqué par les filles. Les élèves ne savent pas qui est Zidane. Les élèves rient quand ils apprennent que la température en hiver en France est d’environ +5 degrés et que nous n’avons pas de neige pour Noël.  » Mais, +5 degrés, ce n’est pas l’hiver!!! » Chez eux la température est en dessous de zéro pendant 7 mois (de novembre à mai). -30 est assez habituel et il fait parfois -45. Mais ce froid est sec ( voir mes explications du message de Finlande de l’an dernier). J’ai été très chaleureusement accueilli par les canadiens. Beaucoup d’entre eux me félicitent de mon voyage et surtout d’avoir décidé de réaliser ce rêve au lieu d’en parler…

Vendredi 7 novembre: Un an de voyage, et c’est passé si vite!!!!

Symboliquement, j’ai tenu à passer la journée du 7 novembre 2003 dans une école. Cela faisait un an que j’avais quitté Plœuc sur lie, un an que mon père m’avait déposé sur le bord de la route à Lamballe. Depuis le novembre 2002, j’ai rendu visite et réalisé des activités dans plus de 100 établissements d’enfants…  Un an de voyage permis les habitants du monde, j’ai du mal à réaliser que je l’ai fait… J’en avait tant rêvé… Et aujourd’hui, je continue à le vivre… Le 7 novembre, j’étais à Hearst, dans une ville francophone à 95% (mais en Ontario). Apres avoir partagé mon voyage et réalisé une nouvel échange culturel avec les élèves de 3 classes du lycée. Jonathan, un jeune enseignant m’a invité à prendre le bus des Hockeyeurs de l’école qui voyageait dans ma direction (vers le Québec). Apres un trajet de 450 km avec eux, j’ai finalement assiste au match de Hockey et apprécié leur hospitalité avant de poursuivre ma route le lendemain matin.

Echanges:

Au Canada, j’ai tenu à rendre visite à des écoles de différentes régions afin voir les différences et de me rendre compte de l’importance de la langue française dans ce pays. A Saskatoon comme à Dryden (ouest de l’Ontario), certains élèves apprennent le français, mais ne le pratiquent pas dans leur ville. A Longlac (est de l’Ontario), 50% de la population parle anglais, l’autre moitie parle français, les élèves parlent souvent un mélange (mixt) de deux langues amusant à écouter. Maîtriser les deux langues est nécessaire pour vivre dans cette ville. A Hearst, 95% de la population parle français, mais ces 6000 habitants sont entourés de villages anglophones. Les amérindiens (appelés first nation) parlent tous anglais ( ils ont été assimilés) et leur cultures est devenue plutôt une attraction touristique. Mais le style de vie canadien ainsi que l’alimentation ne convient pas à ces populations. Il semblent perdus, inadaptés à la société moderne. Je remarque comme aux Etats Unis que je pose un problème aux élèves en leurs demandant de me chanter une chanson traditionnelle, de me montrer une danse ou de me raconter une légende. Dans ces pays neufs, les gens sont issus d’un brassage des populations d’immigrés européens. Il n’ont pas de culture propre.

les élèves de l’école française de Shanghai en Chine rencontrent un voyageur:

Interview de Samuel à l’école française de Shanghai, classe de CM1, le 10 octobre 2003

Les CM1   : Pourquoi fais-tu ce voyage ?

Samuel : J’ai entrepris ce voyage pour découvrir des pays, connaître et rencontrer des gens.

Les CM1   : Quelles langues sais-tu parler ?

Samuel : Je sais parler le français , l’anglais ,l’espagnol et l’allemand.

Les CM1   : D‘où es-tu parti et depuis combien de temps voyages-tu?

Samuel : Je suis parti de St Brieuc en Bretagne le 7 novembre 2002. Ca fait 11 mois que je voyage.

Les CM1   : Où t’arrêtes–tu quand tu  arrives dans un pays ?

Samuel : Je me suis arrêté dans une ou deux écoles de chacun  des  pays.

Des 50 écoles que j’ai visitées je n’ai vu que 2 écoles  françaises celle d’Istanbul  en Turquie et celle de Shanghai.

Les CM1   : Quels pays as-tu traversés ?

Samuel : J’ai traversé la France , la Suisse, l’Autriche, la Hongrie, la Roumanie, la Serbie, la Bulgarie, la Turquie, l’Iran, le Pakistan et la Chine.

Les CM1   : Où dors –tu ?

Samuel : Je ne dors pas dans les hôtels mais chez l’habitant ou à la belle étoile.

Les CM1   : Où manges-tu ?

Samuel : Je ne mange pas dans les restaurants mais chez les gens qui m’invitent ou alors j’achète des fruits, du pain et du lait.

Les CM1   : As-tu attrapé une maladie quelque part ?

Samuel : Oui, j’ai attrapé une dysenterie au Pakistan.

Clémence et Noëlia, pour la classe du CM1

Réponses à quelques questions des élèves français posées par Internet :

Bonjour Samuel,
Nous sommes les élèves de 6° du collège St Pierre de Plœuc.
Nous ne te connaissons pas très bien mais nous savons ce que tu vis actuellement. Nous t’admirons beaucoup car, seul, tu as fait beaucoup de kilomètres. Nous espérons que tu as de bonnes chaussures qui ne sont pas trouées!
Tu as de la chance de visiter tous ces pays! Ton voyage nous fascine tous car malgré ta fatigue tu continues encore!

Pour te connaître un peu mieux, nous voudrions te poser quelques questions:
-Est-ce que ta famille te manque?
-Qu’est-ce qui t’a poussé à faire ce voyage?
-As-tu parfois des regrets?
-As-tu vu beaucoup d’animaux?
-As-tu traversé des pays en guerre?
-As-tu rencontré des situations difficiles?

Merci d’avance de nous repondre. Il ne faut pas que tu te décourages car tu es en train d’atteindre ton but!

Bonne chance et à bientôt.

Les élèves de 6°.

Réponses:

-Bien sur ma famille me manque ( un an sans avoir serré dans mes bras les personnes que j’aime tant), mais pour réaliser ses rêves, il faut aussi savoir faire des sacrifices. Si je semble aussi fort, c’est sans doute parce que je sais que l’énergie des personnes que j’aime m’accompagne, me soutient chaque jour. Alors, finalement dans ce voyage, je ne me suis jamais senti triste ou nostalgique.

– Beaucoup de raisons m’ont décidé à partir. Le besoin d’expérimenter une grande aventure humaine, l’envie de savoir comment les gens vivent ailleurs et de partager leurs conditions de vie. Vivre mon rêve pour ne pas avoir de regret. Savoir si les gens de différentes cultures sont réceptifs à ce que je peux leurs offrir (musique, contes, jonglage, danse)… Comprendre un peu mieux le monde (les avantages et les inconvénients de vivre dans les autres pays)…

– Je suis satisfait de tout ce que j’ai fait durant mon voyage, les moments difficiles comme les moment plus faciles. Je les ai tous apprécié car ils sont uniques.

Je regrette parfois de ne pas pouvoir faire partager ce que je vis avec les gens qui ne voyagent pas… Je sais que j’apprend beaucoup de choses mais qu’il me sera difficile de les transmettre. Si je peux transmettre le goût de la découverte, de la rencontre, ce sera déjà bien…

– Pour les animaux, le fait de voyager proche de la nature ( au bord des routes) m’a permis de voir certains animaux dans les différents pays. Je vous laisse relire les anecdotes du voyage ou j’en parle.

– Je n’ai pas traversé de pays en guerre, mon but était de partager le quotidien paisible des gens, la réalité d’une journée de classe dans les petites villes ou les villages. De voir la vie d’une famille et d’essayer d’apporter un peu de joie le temps d’une rencontre inhabituelle avec un voyageur. Les guerres sont déclenchées par les gens qui dirigent les pays et qui ne pensent pas aux autres, ces gens la ne m’intéressent pas. Je n’avais rien à faire dans un pays en guerre.

-Je ne me suis jamais senti en danger dans ce voyage. Les seules situations difficiles (car elles mettaient en doute la suite du voyage) ont été liées à mes ennuis de santé (dysenterie et périostite) mais les médecins (du Pakistan et de Chine) m’ont permis de guérir et continuer mon voyage. Et j’ai passé des moments et eu des discussion très intéressants avec ces medecins.

PS, j’en suis à ma 5eme paire de chaussures…

Elèves de primaire de Plémy :

Merci pour ta carte. Nous espérons que tu vas bien. Es-tu toujours aussi heureux de voyager ? As-tu eu des rencontres fabuleuses ou imprévues ?

Vas-tu encore dans les écoles ?

Nous t’attendons pour nous apprendre une chanson d’un autre pays.

Bonne suite de voyage.

A Bientôt.

Réponses:

-Bien sur; je suis très heureux de continuer à voyager. si je ne l’étais pas, je serai déjà de retour en France. Dans ce voyage, j’ai la liberté de m’arrêter si je veux. Je le ferai quand j’aurai le sentiment d’avoir vécu mon rêve…

-Je dois dire que ce voyage et son itinéraire est la combinaison d’un ensemble de rencontres fabuleuses et imprévues. Mais cela avait commence bien avant le départ du 7 novembre. Tant de choses apprises avant mon départ m’ont servies dans ce voyage. Tiens, par exemple, si Bertrand ne m’avait pas proposé de créer ce site, les aventures et l’itinéraire auraient sans doute été bien différents. Mais la vie est ainsi faite de coïncidences, de rencontres, d’idées à développer.

Je continue encore à aller dans les écoles (c’est le cœur de ce voyage). Et des chansons à vous apprendre des pays étrangers, j’en ramènerai plein (au moins une par pays…).

Petite réflexion:

Décidément, je me rends vraiment compte des avantages que l’on a sur les autres peuples à être né Français . On n’a rien fait pour le mériter, mais on a un avantage sur les autres hommes de la terre: « merci papa et maman d’être des français ». Même ici au Canada, les gens ne me croient pas quand je leur dit que l’université est gratuite et que l’on ne paie pas les médicaments… Comment se fait il que les gens qui possèdent le moins sont ceux qui se plaignent le moins …

Anecdotes:

– Aux USA, les gens pensent que l’auto-stoppeur est une personne à la rue… Au Nord Dakota, Une femme me tend quelques dollars en s’excusant de ne pas aller dans ma direction. « Non merci madame, j’ai assez d’argent, même si cela parait absurde, j’ai choisi d’être là, au bord de la route, frigorifié dans la tempête de neige… Et j’apprécie ce moment… » Oleeeee…

-Aux USA, pour sourire, avec les élèves nous ne disons pas « cheeeeeese » mais je leur apprend à dire: « french fries ».

-Avant de traverser la frontière canadienne, un retraite insiste pour que je passe dans l’école de son village. Vivant très isolés des grandes villes, les élèves suivent certains cours (et posent les questions) à la télévision (grâce à une web cam). La professeur d’espagnol se trouve à 500km de ses élèves. Le directeur, fier de cette technologie ne juge pas intéressant de faire rencontrer à ses élèves (qui n’ont jamais voyage) « un vrai » étranger. Je trouve cela très triste injuste pour eux …

-Le 30 octobre, à Saskatoon j’apprend à creuser la citrouille pour la venue des petits monstres d’Halloween. Et le 31 octobre, les élèves sont déguisés à l’école, et, le soir, c’est le défilé devant la porte, les enfants viennent remplir leurs sacs de friandises. Mais les parents à une dizaine de mètres surveillent que tout se passe bien pour leur enfant.

-Au milieu du Canada, un habitant accepte que je dorme dans sa caravane, il fait -15 ce soir la, mais, pas de soucis, grâce à la couverture de survie en aluminium (cadeau-conseil du ex-docteur Castillon de Plœuc) je dormirai bien au chaud. C’est seulement la deuxième fois que j’en ai besoin ( en Russie, je l’avais utilise l’hiver dernier par -25, j’avais bien dormi aussi)

-Par -15 degrés, mieux ne vaut pas se raser, mais quand on veut être présentable pour les écoles, il faut savoir souffrir dans le froid…

-Au bout d’un an, les ballons de baudruche « crédit mutuel de Bretagne » continuent à se transformer en balles de jonglage pour le bonheur des petits et des grands. Au départ, j’en avais plus de 1000 et ceux qui me restent ont fait un long voyage dans le fond de mon sac à dos.

-Dans l’école de Dryden (Ontario), Une élève de 11 ans me demande  » En chine, est-il vrai que les enfants ont beaucoup-beaucoup de cadeaux???. Je reste surpris de cette question. Ben oui, tous ses cadeaux sont « made in China » alors elle en a logiquement déduit que la Chine est le pays des cadeaux…

-Parfois, les gens m’accueillent avec une telle gentillesse que mon départ est une sorte de petit déchirement… Je sais, je l’avais déjà écrit mais ça continue…

-Entre Lundi matin 3/11 et samedi soir 8/11, je suis passe de Kenora à l’Ouest de l’Ontario à Montréal au Québec ( plus de 2000 km sur des routes difficiles à cause de la neige) tout en réussissant à passer 4 journées dans 4 écoles de 3 villes différentes. Ma fois, c’est une bonne petite semaine…

– En arrivant à Montréal, pour une fois, je savais ou j’allais passer la nuit (Marianne et Alexandre m’attendaient), pourtant je rencontre quand même des gens dans le métro qui m’invitent à dormir chez eux, merci quand même mais (pour une fois), je suis attendu…

Bon, je crois que ça suffit pour aujourd’hui, il est temps de se reposer. En plus ce soir, j’ai un bon lit bien douillet.

Amitiés.

Samuel.

Pendant les deux dernières semaines, j’ai fait un tour dans le Québec

La route:

J’ai quitté Montréal et pris la direction du nord-est. Je suis passe par la ville de Québec et ai longe les rives du fleuve Saint-Laurent pour me rendre en Gaspésie en m’arrêtant à Gaspe, Carleton. J’ ai fait le tour de cette région et ai pu respirer l’air iodé de l’Océan Atlantique. Je me suis ensuite rendu au Nouveau Bronswick car je voulais rencontrer les Acadiens dans la ville de Caraquet (qui parlent aussi français avec un accent légèrement différent des québécois). J’ai ensuite repris la route de Québec pour me rendre à Montréal d’ou je vous écris.

Ici:

Le Québec est la région francophone du Canada ( 9 millions d’habitants). Quel plaisir de communiquer dans ma langue avec des gens si sympathiques. A Montréal, on peut entendre différentes langues dans la rue mais le français est la langue officielle (dans cette ville vivent beaucoup de gens de nationalités différentes). Dans le reste du pays, il y a un fort sentiment d’appartenance à la « nation Québécoise ». Une partie de la population souhaite l’indépendance. L’auto stop est très facile, les attentes sont courtes, et les gens m’ont semblés particulièrement accueillants ( peut-être parce que je suis français ??). Je n’ai jamais eu de difficulté à comprendre les gens (il faut dire que certaines expressions ressemblent au patois ( vieux français) parlé en Bretagne (je remercie mes grand-parents de Plœuc pour l’entraînement de patois qu’il m’ont donné). Ici, tout les gens se tutoient (même quand ils ne se connaissent pas) et dans les campagnes il est naturel d’engager une conversation de quelques minutes avec un étranger que l’on rencontre dans la rue. C’est très agréable.

L’Acadie :

L’Acadie n’a pas de frontière, elle englobe une communauté de plusieurs villages francophones du Nouveau Bronswick (anglophone), les ancêtres de la population qui y vit ont émigré de la France, puis connu une déportation vers le sud,  avant d’y revenir enfin…. J’ai rencontré Sylvain Godin, un historien passionné de sa région. Il m’a fait visiter un village où on a reconstitué la vie d’autrefois. Il possède un site Internet (très pédagogique) qui vous donnera un aperçu de cette culture acadienne : voir le site.

Au lycée de Caraquet, il y a un professeur de français qui illustre les légendes en peintures : voir son site.

Echanges :

La première fois que je suis passé à Montréal, je n’avais pas pu me rendre dans les écoles car c’était la période des journées pédagogiques et des bulletins trimestriels. Ces semaines passées, j’ai rendu visite à une école de filles dans la ville de Québec, à deux écoles (secondaire et primaire) dans la ville de Gaspe, à des classes de lycée à Carleton ainsi qu’à Caraquet. En revenant sur Montréal, j’ai pu tenir ma promesse: venir rendre visite à une classe à St Amable dont le thème d’étude pour l’année est la France.

Je me suis souvent retrouvé devant  80 paires d’yeux ( trois classes regroupées). Avec les adolescents, nous échangeons sur mon voyage et je continue à leur faire découvrir danses, chansons et légendes bretonnes. Ils veulent que je leur explique comment je communiquais dans des pays dont je ne connaissais pas la langue. Il m’arrive de rencontrer 200 élèves dans la même journée, c’est parfois fatiguant mais je retire tellement de joie à leur faire découvrir quelque chose de différent de leur quotidien, d’inciter leur curiosité, de leur rappeler l’existence de la culture de leurs ancêtres…

J’ai aussi rendu visite à une maison de retraite à Gaspe, les retraités connaissaient quelques unes des chansons que je leur ai chanté, certains chantent aussi. Une femme me dit:  » Je ne me sentirai pas aussi vieille si je n’avais pas toutes ces vieilles personnes autour de moi ». C’est vrai qu’il manque un peu de joie dans ces lieux (à nous d’en apporter! Ca prend une heure…)

Anecdotes :

– En Gaspésie, on m’a invité à faire un tour (de nuit) dans la foret enneigée en 4×4 (sorte de grosse moto à 4 roues), ça décoiffe!!!

-Une des élèves de l’école de Québec me demande des informations sur les enfants en Chine, elle doit faire un exposé. Je lui donne quelques idées et surtout les adresses e-mail des étudiants rencontres à Xi’an, ils pourront lui expliquer la réalité de leur pays.

-En Gaspesie, il n’y a pas beaucoup d’emploi, j’ai pourtant rencontré beaucoup de jeunes, ne voulant pas vivre dans la société de consommation dans la pollution des villes, ils vivent à la campagne. Ils développent l’agriculture biologique, des projets artistiques ensemble ou avec les enfants, ils sont dynamiques et ont l’air épanouis et heureux dans la simplicité…

– Sur la route de l’Acadie, Je suis pris en auto-stop par un grand père de 88 ans, il n’entend pas trop bien mais il a la forme.

– Dans un village d’Acadie, il pleut un peu, je demande dans un club de remise en forme si je peux laisser mon sac pour aller respirer l’air sur la plage. La dame (55 ans) accepte et me demande « Où dors tu ce soir? ». Il est à peine 16 heure et il reste une heure de clarté, je n’en sais rien encore. « T’as cas v’nir chez nous, j’ai une chambre de libre… ». Décidément quel accueil !!

-Dimanche soir dans les campagne du Québec, je frappe dans une ferme pour demander à dormir dans la grange. Une heure plus tard, après avoir partagé un repas chaud, je suis habillé d’une paire de bottes, d’une salopette et d’une casquette, j’aide à enlever le fumier des vaches qui se font traire et le leur donne leur foin, ça sent comme chez nous… Le soir, on m’offrira un lit en échange de quelques chansons.

-A l’école de St Amable près de Montréal, je me retrouve devant 70 élèves de 7 ans. Ils sont tous fascinés d’entendre que grâce à la potion offerte par Panoramix, Samuelix a pu se rendre à pied jusqu’en Chine et traverser un océan à la nage pour venir les voir… Il apprennent la chanson des pirates, écoutent la flûte qu’Obelix m’a offerte et découvrent l’existence des mystérieux Korrigans… Quels bon moment pour eux comme pour moi…

– Près de Québec, Andreanne Waren une fille de 23 ans me prend en stop, le voyage vers Montréal sera court car nous avons beaucoup d’idées à échanger, elle est musicienne et est en train de créer son premier disque. Finalement nos chemins seront commun pendant 2 jours car elle m’accompagnera avec sa camera vidéo dans ma journée à l’ecole. Puis nos chemins se sont à nouveau séparés, qui sait? Peut-être ai-je rencontré une future célébrité de la chanson? Peut-être que non? Qu’importe, car tout cas, la vie est magique, une nouvelle amitié est née…

– A Montréal, grâce à Andreanne, je rencontre un conteur Québécois de mon age, nous échangeons des contes d’ours et de princesses et des idées à la lueur d’une bougie…

Peu importe le lieu où l’on est en train de vivre, ou le pays où l’on voyage. Si on sort de ses habitudes, de ses préjugés, et l’on occulte les rapports d’argent, si on est prêt à s’ouvrir à l’autre (quelle que soit sa différence), on sera reçu par un autre cœur similaire. Les enfants ne naissent pas racistes. Les hommes grandissent en s’offrant des idées, des intentions, une écoute.

Je vais encore vous laisser mais je pense que mon prochain message vous surprendra…

um um um…

Un grand sourire pour vous tous!!

Samuelix!

Sur le chemin du retour…

Ca y est, l’aventure m’a ramenée en Europe…

Je me sens comme porte par un nuage, avec tant d’images dans la tête et dans le cœur.

La route :

L’avion pris à Montréal a atterri à Paris…

Mais, avant de rentrer à Ploeuc sur Lie, j’ai fais un « petit » détour par l’Espagne. Avec la force d’un rêve réalisé, je suis allé à la rencontre d’Elena…

De Paris, j’ai pris la route du Mans, Angers, Cholet, Bordeaux, Biarritz, puis en Espagne, je suis passe par Burgos, Madrid, Aranjuez… Le stop devenant difficile dans les stations essence de l’autoroute alors que la sensation de me rapprocher d’Elena devenait de plus en plus intense, j’ai décidé de prendre des routes moins fréquentées (la campagne). Je suis passé par Toledo, Ciudad Real, Montoro, puis Cordoba et Séville (retrouvailles…enfin!).

Après avoir passé quelques jours à Séville, je vous écris depuis la maison de Javi et Eva des amis espagnols del Puerto Santa Maria (près de Cadiz).

Echanges:

En continuant, sur la route vers Séville, je me suis arrêté dans une école espagnole près de Cordoba (dans le village de Montoro). Les élèves comme les professeurs étaient très surpris de ma démarche. En Espagne, pour que les élèves soient plus confiants, leur professeur me laisse seul avec eux, c’est vrai qu’ils prennent plus facilement la parole , ayant moins peur que leurs erreurs soient jugées. Je suis impressionné par la confiance que les professeurs ont en moi. Apres qu’elles aient vaincu leur timidité, j’ai eu la chance de voir des élèves danser la Sevillana pendant que les autres chantaient le flamenco.

Pris en auto stop par des Roumains en Espagne, ils sont très content de m’entendre chanter une chanson de leur pays (apprise il y a 8 mois). Avec émotion, ils me la traduisent en espagnol.

A Séville, avec Elena (qui est musicienne), nous passons la matinée dans une école, les élèves peuvent chanter en écoutant le son de la flûte traversière et écouter la bombarde.

Désormais, devant les groupes d’élèves, je ne parle plus du voyage , mais les discussions se font sur les différences entre leur culture et celle de la France.

Anecdotes:

– Pour ma première nuit en France, je décidé de frapper à la porte d’une maison isolée (en Vendée). Bien sur les gens sont d’abord très méfiants car mon histoire est “légèrement “ difficile à croire… Mais, je me suis finalement retrouvé prenant l’apéritif avec Sylvie, Alain et des voisins. “Tu cherche à connaître la culture et bien tu vas goûter notre “épine” faite maison”. Anaïs et Charly apprennent à jongler, je partage mon voyage et leur transmet une légende. Le lendemain, Alain me fera visiter et rencontrer l’équipe du “Puy du fou”, car il y travaille… Un nouveau bon moment inoubliable.

-En France, un routier Roumain accepte de me prendre avec lui, nous parlons en espagnol. Il travaille pour une entreprise espagnole et est très nostalgique de son pays. La vie des immigrés est très difficile… Ecoutant la musique de son pays, beaucoup de souvenirs me reviennent en tête…

-En traversant Madrid avec un chauffeur routier lundi matin, je me rends compte de la difficulté de la vie dans les grandes villes (embouteillages, les gens, seuls dans leurs voitures s’énervent, ne se font aucun cadeau…). La vie des grandes villes est très inhumaine, les gens qui ont quitté leurs régions s’entassent dans un environnement de béton très agressif…

– Le fait d’être revenu par le Québec m’a permis de ne pas avoir de choc culturel à mon arrivée en Europe, les gens disaient même que je parlais avec un accent bizarre. Un peu d’accent québécois peut-être…

Revoir mes amis espagnols et surtout revoir Elena après une séparation si spéciale, a provoqué des moments très intenses… A imaginer…

Bien-sûr de nombreuses discussions vont peu à peu nous permettre de “digérer” cette séparation (les bons mais surtout les mauvais moments). Comprendre et accepter la souffrance des autres… Ce n’est pas toujours facile, mais après un si long voyage, il faut passer par là. Et bien sur, partager le bonheur de se retrouver!

Je suis toujours dans le voyage car il me reste des kilomètres à parcourir, et je n’ose pas encore imaginer le retour en Bretagne…

Mais, ça va venir…

La route des écoles continue…

Samuel

ça devait bien arriver un jour….

Lisbonne (Portugal)

En repartant de Séville, après avoir fait 15km en sa compagnie, un chauffeur part volontairement avec mon sac à dos dans le coffre de sa voiture…

Manque de vigilance ? Pas eu le temps d’expliquer mon voyage à ce type intéressé par l´argent des touristes ??? Tout peut arriver à la porte de chez soi…

Bref, ça fait tout bizarre…

Le plus triste, c´est qu´il n´y avait pas d´argent dans mon sac, il y avait le nécessaire pour vivre une aventure sans confort ( sac de couchage, matelas, moustiquaire, vêtements chauds, trousse de toilette, lunettes, médicaments… Et surtout, des dizaines de chansons (en anglais, en Chinois, indien, français), les pellicules photos (promises à tant de personnes), un film réalisé au Québec, le journal des derniers mois de mon voyage, des recettes de cuisine,… quelques souvenirs (cadeaux que je voulais offrir, cadeaux que l´on m´avait offert…)

Il a du être déçu de sa prise (sac de 25 kilos pour rien…)

Je sais, j’aurai du continuer à envoyer ces choses là par la Poste…

Bref, j´ai perdu une partie du trésor culturel…

Mais, ce que j’ai vécu depuis tous ces mois, personne ne pourra me l’enlever. Alors, j’ai décidé de continuer avec le sourire. Ce n’est pas ce petit aléa qui va noircir mon voyage.

J’ai racheté brosse à dent, dentifrice, produit à lentilles et un pull, et je suis reparti en auto-stop vers le Portugal.

En ce moment, je suis dans une école de Lisbonne, les élèves de CE2 ont voulu apprendre la chanson Pakistanaise, je chante en Portugais et je dois vous laisser car les maternelles sont sur le point de se réveiller, j’ai promis de passer un moment avec eux…

A bientôt.

Samuel.

Retour à Ploeuc-Sur-Lié

Arriver d’un tour du monde avec un petit sac plastique à la main (on m’avait volé mon sac à dos), cela paraissait irréel …

J’ai finalement bouclé ma boucle, parti le 7 novembre 2002, je suis revenu le 16 décembre 2003, après 1 an, 1 mois et 9 jours de voyage …

Satisfait d’avoir réussi à vivre cette grande aventure, heureux de rentrer chez moi, les retrouvailles continuent d’être très intenses.

La route :

De Lisbonne, je suis remonté par Porto, puis j’ai pris la route des montagnes portugaises. A la frontière espagnole, après une longue attente, un routier portugais m’a proposé de venir avec lui, il se rendait en Italie, nous avons voyagé ensemble jusqu’à Perpignan. Puis, j’ai pris la direction de Toulouse, Bordeaux, Nantes, Pontivy, Loudéac, L’Hermitage-Lorge, avant d’arriver sur le bourg de Ploeuc sur Lié…

Remerciements :
Ce voyage, je le dois à beaucoup de personnes :
D’abord à mes Parents, qui m’ont toujours envoyé des messages d’encouragements,
A Elena dont l’étoile a toujours brillé pour me rappeler que sa magie était en moi,
A mon frère , ma sœur et mes amis pour leurs messages d’encouragements.
A Bertrand pour m’avoir permis de partager l’aventure au travers du site.
A tant de personnes rencontrées dans ce voyage, dans les écoles, les maisons, sur la route pour leur accueil si chaleureux synonyme d’encouragements…
C’est grâce à eux tous si ce voyage a été possible…

Anecdotes de retour :

-N’ayant plus de sac à dos, j’ai tout de même tenu à terminer ce voyage sans passer une seule nuit payante. Nuits chez des profs du lycée de Lisbonne, nuit dans la couchette d’un camion en Espagne, nuit sur un banc dans une station d’aire d’autoroute à Bordeaux …

-Arrivé à 15h 30 à Ploeuc, je suis allé directement à l’école primaire de Plémy pour partager mon retour avec les élèves de CE et de CM. Chansons en langues étrangères et discussions leurs ont permis de voyager un peu. Et bien sur pour revoir Madame Allo!!!

-Quel bonheur de pouvoir goûter le cidre 2002 et celui de 2003 (meilleur) de mon grand-père en dégustant un morceau de lard sur du pain-beurre… Mes grands-parents ne pensaient jamais me revoir , ils sont émus en m’écoutant chanter en chinois, en Pakistanais, je leur parle de ces pays remplis de gens sympathiques…